LA REGION DE MANANARA-NORD:








Un milieu caractéristique de l'Est malgache



Mananara-Nord est situé sur la côte Nord-est de Madagascar à 16deg.10' de latitude Sud, dans le Nord du Faritany de Toamasina.

Le fivondranana de Mananara-Nord couvre 4.320 km2 environ.

Le climat, de type tropical humide, est caractérisé par une pluviométrie importante (2600 mm/an), une humidité relative toujours élevée (65% en moyenne) et une température moyenne de 24deg. C. Les pluies sont réparties pendant toute l'année avec un maximum en saison cyclonique de Décembre à Avril avec cependant deux mois relativement secs de mi-Septembre à mi-Novembre.

La topographie de la zone est caractérisée par un relief montagneux de basse altitude (0-500m) et par de fortes pentes (parfois supérieures à 40%) qui déterminent des paysages variés. Les vallées sont étroites et profondes sauf celles des grands fleuves (comme par ex. le Mananara, le Sandrakatsy, le Saharamy) plus ouvertes et où la concentration humaine est forte. Sur le cordon littoral, les falaises rocheuses alternent avec les plaines sablonneuses et les dépressions marécageuses.

Les sols sont pour la plupart latéritiques. Fragilisés par la violence des pluies, ils subissent une très forte érosion lorsque la forêt disparait.

La végétation climacique est dominée par la forêt tropicale humide de l'Est qui est un des écosystèmes malgaches en grand danger de disparition.

Evolution de la dégradation de la couverture forestière dans l'Est de Madagascar

(Source : Sciences,
Vol. 248 : 213)

Le massif forestier de Mananara-Nord est un des derniers vestiges et en celà un témoin important de la forêt tropicale humide de basse altitude de la région orientale du pays. La flore et la faune qui la composent sont en majorité endémiques. 170 espèces arborescentes y ont été recensées sur une population totale estimée à 250 espèces sur la Côte Est (Dumetz N., 1988). Après le passage des feux, la forêt primaire se modifie en des formations forestières secondaires puis en des formations arbustives, "savoka", de plus en plus dégradées. La végétation modifiée se caractérise par sa pauvreté en espèces, souvent à large répartition géographique. Les espèces dominantes des savoka à Mananara-Nord sont : Ravenala madagascariensis (Strelitziaceae), Trema orientalis (Ulmaceae), Harunga madagascariensis (Hypericaceae) et Psidia altissima(Asteraceae) (Ramangalahy, D., 1990).

Les savoka commencent à être prépondérants dans le paysage. En effet, même si la recolonisation forestière est possible à partir des savoka, les conditions de cette régénération (deux défrichements au maximum avec une jachère de 7 ans) ne sont plus respectées. Le temps de mis en jachère tend à diminuer.

Sur le littoral aussi, la forêt a complètement disparu laissant la place à des bosquets sur sols sableux et/ou halophiles. Les mangroves peu étendues (36 ha) étaient jusqu' à une date récente bien conservées mais elles subissent maintenant des prélèvements de plus en plus lourds pour le bois de chauffe ou les gaulettes pour les haies (Ramiakajato V. 1995).

Les écosystèmes marins, récifs barrières et les îles coralliennes, sont très productifs (poissons, crustacées, holothuries, coquillages, poulpes...), mais menacés par les matières charriées par les fleuves en raison de l'érosion intense des bassins versants et de certaines pratiques de pêche : harpons détruisant les récifs, pour déloger les poulpes et les langoustes. Une autre cause de la destruction des récifs est leur utilisation pour la réhabilitation des routes, après avoir été prélèvés à la barre à mine.

La Baie d'Antongil est un berceau de baleines. La zone côtière de Mananara-Nord est également le domaine des tortues de mer, des dugongs (très menacés par la prise dans des filets et mangés à ces occasions) et des dauphins


Une population homogène


La population du Fivondronana de Mananara-Nord (92.113 hab.en 1993) est à plus de 80% représentée par l'ethnie Betsimisiraka. La vie est essentiellement rurale à vocation principalement agricole. La densité varie de 4 hab/km2 pour les zones rurales à 35 hab/km2 et est en moyenne de 21,32 hab/km2 pour l'ensemble des centres urbains.

L'estimation du taux d'accroissement du Fivondronana de Mananara varie entre 2,59% et 3,3 %. En 1993, 46% de la population avait moins de 18 ans.

Dans la région de Mananara-Nord, le phénomène migratoire est essentiellement interne à la zone : déplacements en quête de terrains cultivables pour les paysans. L' exode rural est un phénomène très marqué chez les jeunes qui quittent leurs villages pour la poursuite de leurs études ou la recherche d' un travail. Ils reviennent rarement dans leur village et viennent grossir le rang des chômeurs.