APERCU SUR LA RESERVE NATURELLE NATIONALE DE L’ Aïr TENERE (NIGER)
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Situé en plein Sahara, l’Aïr Ténéré est localisé dans la région d’Agadès (Nord Est du pays). Le siège de la Conservation se trouve à Iferouane. La Réserve Naturelle Nationale de l’Aïr –Ténéré représente la plus vaste aire protégée d ‘Afrique. Elle couvre respectivement une superficie de 6 807 000 ha pour la Réserve Naturelle , et 928 300 ha pour la Réserve intégrale ou le sanctuaire des Addax . Le statut de la première correspond à la catégorie IV du classement des aire protégées de l’UICN et seconde à la catégorie I .
Cette aire protégée fait l’objet d’une attention particulière en matière de conservation ; qui se manifeste par la réalisation d’ importante études sur les milieux naturels , culturels et les aspects socio-économiques.
La particularité de la RNNAT réside sur le fait qu’elle habite 24 tribus Touarègues qui constituent à la fois un ensemble culturel homogène. Cette population Touarègue est estimée à 5 2OO habitant permanent et 3 5OO visiteurs saisonniers. Elle vie en parfaite symbiose avec les ressources naturelles de la RNNAT depuis les temps préhistoriques. Cette cohabitation se faisait de manière équilibrée nonobstant les modifications naturelles provoquées par les changements climatiques. Mais depuis le début de la rébellion armée (1990) ,des atteintes graves ont été portées aux ressources (naturelles et culturelles) de la RNNAT.
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1988Â : Classement de la zone en Réserve Naturelles Nationale et en Réserve Intégrale ou sanctuaire des Addax.
1991Â : Inscription du site de la RNNAT au titre des biens du Patrimoine Mondial sur la base des critères ii, iii, iv .
1992Â : Inscription de la RNNAT sur la liste du Patrimoine Mondial en Péril .
1992 – 1996 : Mise en place d’un comité provisoire de protection de la RNNAT pour préserver les acquis .
1997Â : Classement de la RNNAT et de sa périphérie (20 000 000 ha) en Réserve de BIOSPHERE.
1997Â : Programme de Réhabilitation d’ urgence de l’ Aïr-Ténéré financé par l’ UNESCO.
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Les formations végétales : la position topographique du site lui confère trois (3) grands types d’habitats correspondant aux grandes catégories de cette région à savoir :
Les plaines désertiques sèches :
Les massifs montagneux avec les lits d’oued.
Les plaines désertiques sont des paysages caractérisés par un substrat sableux fortement exposés aux phénomènes d’ érosion éolienne qui modifient le modelé des dunes et peuvent déplacer les sédiments les plus légers sur des distances considérables. Il présentent une végétation contrastée et discontinue dont la phénologie est étroitement dépendantes des précipitations peu abondantes. La flore est composée d’ espèces sahéliennes et sahariennes.
Les massifs montagneux, bénéficiant d’ un climat plus frais et plus humide, comporte des espèces de type méditerranée et des éléments sahélo-sahariennes.
On y trouve des peuplements arborées clairs avec une strate herbacée adaptée à ces milieux. Les oueds majeurs et leurs plaines associées constituent les milieux les plus boisés du site.
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La faune sauvage : Le site comporte (5) espèces de d’amphibiens, 27 espèces de reptiles, 160 espèces d’oiseaux, et 35 espèces de mammifères(Leberre 1998) parmi lesquelles se trouvent les antilopes sahélo-sahariennes dont la plupart se trouvent dans une situation critique de reconstitution de cheptel. Certains tel que l’oryx et l’autruche à cou rouge sont en voie d’extinction ou, ont même disparu. Mais le NIGER est l’unique pays de l’aire de répartition des antilopes sahélo-sahariennes où existe une population viable d’Addax nasomaculatus. On rencontre également le guépard du désert ( présent aussi dans le termit) ;le fennec et d’autres petit carnivores. Cette situation positionne le site de la RNNAT au premier rang des aires protégées qui doivent bénéficier des meilleures attentions du monde en terme de financement et de développement du tourisme culturel et naturel.
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Le tourisme : Riche de sa culture (les gravures et peintures, les monuments funéraires préislamiques, les mosquées anciennes, les ruines des cités médiévales les gisements des dinosaures, les pistes caravanières…) et de sa nature ( dunes romantiques de la planète, des vallées d’ une exceptionnelle beauté avec des faciès paysagers uniques, des espèces végétales et animales rares…)avec une population emblématique et particulièrement réceptive et très accueillante, la RNNAT offre un potentiel touristique indéniable qui reste tout simplement à être organisé et mis en valeur pour son exploitation durable au profit des populations locales.
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Le contexte actuel est marqué par l’implication et la participation des partenaires dont les populations de la zone , les représentants des vallées, les autorités locales, le comité provisoire de gestion de la RNNAT, les ONGs, les agences de voyages et les partenaires à la coopération dans la gestion du site .Ce développement durable a pour fondement les potentialités naturelles et culturelles du site, les capacités réceptives des populations et la disponibilité des partenaires au développement et agences d’exécution engagés à aider sur la valorisation des richesse du site. L’inscription de la région sur le réseau international des Réserves de Biosphère dote le Nord du pays d’ un instrument de conservation et de développement durable dont l’intérêt à une reconnaissance Mondial.
Malgré tous ces avantages et potentialités, il faut reconnaître que des difficultés qui peuvent retarder sinon annihiler les efforts de développement durable existent. Ces difficultés se résument comme suit :
Les conditions écologiques perturbées par les précipitations de plus en plus rares et mal réparties dans l’espace et dans le temps.
Le braconnage pratiqué par les militaires et les rebelles dans la zone.
L’insuffisance du personnel d’encadrement pour le suivi scientifique et des agents pour la protection et la surveillance des ressources du site.
L’exploitation anarchique , irrationnelle et pillages du Patrimoine culturel par des contrevenants qui utilisent des moyens plus performant que les gardiens des sites.
La quasi-absence d’actions allant dans le sens de la conservation et de la protection du Patrimoine culturel et naturel.
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Malgré l’insécurité résiduelle dans la zone des éléments d’espoir associés à l’engagement indéfectible des populations et du Gouvernement rassurent l’avenir de ce site. Il s’agit :
Le Programme de réhabilitation d’urgence de la RNNAT
Le projet Réseau d’Observation de suivi à long terme de l’observatoire national/ OSSÂ .
L’engagement du Gouvernement à investir aussi bien des ressources humaines ,financières et matérielles .
L’engagement des populations à maintenir le statut actuel du site et à le gérer de manière durable sous l’ encadrement technique de l’administration et financier des partenaires au développement.
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La mise en œuvre de ces ambitieuses perspectives nécessite le concours de tous les partenaires et acteurs de la RNNAT.