REPUBLIQUE DU NIGER MINISTERE DE L’HYDRAULIQUE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION SECRETARIAT D’ETAT DIRECTION DE LA FAUNE DE LA PECHE ET DE LA PISCICULTURE PARC NATIONAL W DU NIGER
PRESENTATION DU SITE DU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO (PARC NATIONAL W DU NIGER)
Contribution à la Formation des Gestionnaires de Site SENEGAL du 30avril au 31 mai 2004-05-05
PRESENTE PAR : KOMBI ARHIDIO Boubacar Conservateur adjoint du Parc W du Niger Gestionnaire du site
SOMMAIRE
4 .ORGANISATION INSTITUTIONNELLE DU SITE
Kombi Arhidio Boubacar : Conservateur-adjiont du Parc National du W du NIGER BP:70-Say-Niger Email: [email protected]
1. LOCALISATION DU SITE
Le Parc National W du Niger est situé à 150 Km de Niamey (la capitale).Son nom découle de la forme en lettre « W » que décrit le tracé du fleuve Niger à la limite Nord de l’aire protégée .Deux réserves bordent ce site :la réserve adjacente de Dosso et du Dallol Bosso à l’Est et la réserve totale de faune de Tamou au Nord .Ces deux réserves crées en 1962 constituent la zone périphérique du Parc National du W du Niger lui même crée en 1954. Il est localisé au sud-ouest de la région de Tillaberi dans la bande la mieux arrosée du pays. C’est le Parc le plus proche d’une Capitale en Afrique de l’Ouest.
2. CONDITIONS CLIMATIQUES
Le Parc National W du Niger connaît trois principales saisons : -Une saison froide et sèche qui s’étend de octobre à février ; -Une saison chaude et sèche de mars à mai ; -Une saison des pluies de juin à septembre. La pluviométrie annuelle cumulée est généralement comprise entre 500 et 800mm. Elle présente selon les années de fortes variabilités dans le temps et dans l’espace et joue fortement sur la dynamique de la végétation et des plans d’eau de surface qui constituent les points d’abreuvage de la faune sauvage. La température varie en fonction des saisons de 10 à 43°C.
La région du W du Niger constitue en Afrique soudano-sahélienne, un réservoir exceptionnel de biodiversité .Le complexe W dont il est issu est l’un des plus grands ensembles d’aires protégées en Afrique de l’Ouest qui est partagé entre le Bénin, le Burkina et le Niger. La partie nigérienne a été identifiée en zone quasi vide de peuplement comme « refuge de faune » en 1926 par le Docteur Fiasson ; réserve totale de faune en 1953 et Parc National en 1954 .Ce site a permis de conserver l’essentiel de ce qui reste de la diversité biologique au Niger. Compte tenu de l’importance de ses ressources naturelles et culturelles, le Parc National W du Niger jouit actuellement des privilèges suivants : -Site Ramsar en 1987 ; -Site du Patrimoine Mondiale de l’UNESCO en 1996. -Réserve de Biosphère en 2000 ; -Réserve de Biosphère transfrontalière contiguë au Bénin et au Burkina en 2002.
Dans sa totalité, le Parc National W du Niger couvre une superficie de 2200 Km_ et représente moins de 0,02% du territoire national .La diversité biologique est très diverse et variée. La faune est estimée à environ : -80 espèces de mammifères ; -315 espèces d’oiseaux ; -112 espèces de poissons ;
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On y trouve également des reptiles, des amphibiens et des insectes. Parmi les mammifères, les plus importants sont : l’Eléphant (Loxodonta africana), le Buffle (Syncerus cafer cafer et Suncerus nanus) , l’hippotrague (Hippotragus equinus), le Bubale(Alcephalus buselaphus), le Cob defassa (Kobus kob), le Cob de buffon (Kobus ellipsyprimus), l’Hippopotame(Hippopotamus amphibus) , le phacochère(Phacochoerus africanus), le Damalisque(Damaliscus lunatus),le Guib harnaché (Tragelus sriptus), le Céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia), l’Ourébi (Ourebia ourebi), le Redunca (Redunca redunca), la Gazelle à flanc roux (Gazella rufrifron) , etc … L’avifaune se compose d’une diversité d’espèces. Les plus importantes sont :la Pintade sauvage, le Francolin, le grand Calao, la grande Outarde(Neotis nuba), les Canards armés et casqués,les oies de Gambie,la Grue couronnée, les Dendrocygnes, les Cormorans, les sarcelles,etc… Les félins sont également représentés au Parc National W du Niger par le Lion (Panthera leo), le Guépard (Acinomyx jubatus),l’Hyène tacheté (Crocuta crocuta), le Chacal, la Civette, la Genette,etc… On y rencontre aussi le pangolin géant, le lièvre aux oreilles de lapin, le daman de rocher, le porc épic, la mangouste, le ratel, la loutre. Les espèces emblématiques de la faune africaine telles que : le Guépard (Acinomyx jubatus), le Caracal (Caracal caracal), le Lamantin (Trachechus senegalensis), l’Oryctérope, le crocodile du Nil ; sont également présentent. Les primates sont représentés par le Babouin (Papio cynocephalus anubis), le Patas (Erythrocebus patas patas) et le Vervet. Le milieu végétal ne compte pas moins de 500 espèces. Les espèces arborées les plus remarquables au Parc W du Niger sont : Daniella oliveri, Kigalia africana,Vitex chrysocarpa, Khaya senegalensis, Detarium microcarpa, Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Prosopis africana, etc … Les paysages très pittoresques sont dominés par les savanes arborées, arbustives et herbeuses à dominance Andropogon gayanus. Le réseau hydrographique est dominé par le fleuve Niger et ses affluents (la Tapoa et la Mékrou). Les cours d’eau forment le long de leur parcours, de véritables limites naturelles humides qui concentrent l’essentiel de la faune. Ils constituent des sites d’attraits touristiques autour desquels s’organise le tourisme de vision.
En plus de ces cours d’eau, la partie nigérienne du complexe W renferme une trentaine de mares(plans d’eau) permanentes,sémi-permanentes et/ou temporaires. Au plan culturel, le Parc National W du Niger abrite de très anciens vestiges du passé. De nombreuses traces de peuplements humains ont été identifiées le long de la Mékrou et font actuellement l’objet de recherches archéologiques en vue de leur valorisation.
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Le Parc est sous la tutelle du Ministère de l’Hydraulique de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification contre la Désertification. La Direction de la Faune de la Pêche et de la Pisciculture propose la nomination d’un Conservateur. Il est assisté par des responsables techniques qui sont :
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Les appréhensions des populations riveraines vis-à-vis du Parc sont localement revendicatrices. Cependant, il est important de noter que ces propos sont tenus le plus souvent par les allogènes et les allochtones (agriculteurs et/ou éleveurs) qui sont à la recherche de zones de pâturages et des zones agricoles. La transhumance qui affecte le complexe W dans son entier, s’inscrit entre le canton de Tamou et le centre –nord du Borgou sur environ 300 Km. Cette activité qui est pratiquée dans le Parc W du Niger et sa périphérie(enclaves pastorales et couloirs de passage à destination du Togo, du Ghana et de la Côte d’ivoire), est une préoccupation commune aux trois pays qui partagent le sanctuaire (Bénin, Burkina et le Niger).
Le discours des populations est souvent hostile à l’aire protégée en tant qu’entité extérieure à la communauté riveraine. Cette situation est la cause du développement des activités suivantes : -pâturage illégal à l’intérieur de l’aire protégée et sa périphérie ; -braconnage et pêche informelle de la faune et de ichtyofaune; -évolution du front agricole dans la zone périphérique du Parc.
6. INFRASTRUCTURES TOURISTIQUES
Le tourisme de vision est très développé dans le Parc W du Niger en partenariat avec les agences de voyages nationales et internationales. Les plus importantes sont : Niger-car Sirba voyages; Point-afrique ; le groupement des guides touristiques de la Tapoa.
Au cours de la campagne touristique 2002-2003, un total de 3000 touristes a été enregistré. Cette augmentation est dûe à l’amélioration des prestations des guides touristiques et des infrastructures d’accueil qui sont : -Un(1) hôtel (quatre étoiles à la Tapoa) comprenant des chambres climatisées, une piscine, une salle de réunion, un podium, une piscine et un restaurant ; -Un(1) campement à Kareykopto ( 6 chambres et 1 restaurant) ; -Deux(2) gîtes d’étapes (Embarcadère et Mékrou) ; -Une(1) piste pédestre long de 60km (secteur du fleuve Niger) ; -Trente (30) pistes de dessertes et/ou touristiques totalisants 550Km ; -Quatre(4) miradors d’observation (Tapoa, Petelegou, Niafarou, Embarcadère) ; -Un(1) affux (Moussemou) ; -Trois(3) hangars de pique-nique(le long de la rivière de la Tapoa) ; -Un(1) musée. Dans le cadre de l’appui du Programme Régional des Ecosystémes Protégés en Afrique
Soudano-sahélienne (ECOPAS), une vingtaine de bornes d’indications et de signalisations sont construites afin d’améliorer la circulation à l’intérieur de l’aire protégée.
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7. PARTENAIRES DE COOPERATION
En plus de l’engagement de l’Etat dans les efforts de conservation, la Parc National W du Niger bénéficie de l’assistance technique et financière du Programme Régional ECOPAS « Ecosystèmes Protégés en Afrique Soudano-Saheliènne » qui intervient au Burkina ,au Bénin et au Niger. Dans le cadre de ce Programme Régional, un plan d’aménagement national et régional du complexe W est disponible au niveau des trois pays pour la période 2006-2010. Cette politique vise à long terme une gestion communautaire et intégrée de la diversité biologique.
On note également les appuis ponctuels de l’UICN, du Corps de la Paix , de l’Assistance de la coopération militaire Américaine , du Groupe Energie de France , de Hydro- Québec, de la Réserve Naturelle des gorges de l’Ardèche (France).
Dans le cadre de la recherche scientifique et l’enseignement supérieur, le Parc National W du Niger travaille avec plusieurs institutions de recherche telles que : CIRAD, IRD, Université Abdou Moumouni de Niamey, INRAN, l’Institut Pratique du Développement Rural (IPDR-Kollo).
8. CONTRAINTES AU DEVELOPPEMENT DU PARC W DU NIGER
Ces contraintes sont principalement : -L’insuffisance des moyens logistiques et financiers ; -L’insuffisance des ressources humaines (en qualité et en quantité). -L’évolution du front agricole et l’apparition des enclaves pastorales dans à la périphérie ; -La recrudescence du braconnage dans les secteurs Nord-ouest et Est du Parc ; -L’ exercice des activités illégales de pêche dans les méandres du fleuve Niger et ses
affluents ( Tapoa et la Mekrou) ; -L’enclavement du site en saison des pluies (rupture du pont du Goroubi). …../….
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