Ndeg. 2, Octobre 1995
Lettre d'information du Programme de Coopération Sud-Sud
pour
un Développement Socio-Economique Sain et Respectueux
de
l'Environnement dans les Tropiques Humides.
Edité par : UNESCO
Division des Sciences écologiques
Programme de Coopération Sud-Sud ISSN 1020-3109
7, place de Fontenoy
75700 PARIS (FRANCE)
Téléphone : 33 ~ (1) 45.68.41.46
Télécopie : 33 ~ (1) 40 .65.98.97
Télex : 20.44.61 Paris
E-mail : scmcl @ unesco.org
La Lettre d'information Perspectives Sud-Sud est une publication du Programme de coopération Sud-Sud pour un développement socio-économique respectueux de l'environnement dans les Tropiques humides. Elle a pour objectif d'entretenir des liens entre les participants du programme et de diffuser des informations concernant la recherche sur les Réserves de la biosphère sur des sujets comme (i) les modèles prédominants de conservation et d'utilisation des ressources et, (ii) les moyens d'améliorer les pratiques traditionnelles et les orientations de la recherche appliquée afin d'intensifier et d'utiliser de manière pérenne la biodiversité pour fournir de meilleures conditions de vie pour les populations locales des zones tampon et de transition.
La carte de première de couverture a été réalisée à l'aide d'un logiciel commercial. Le tracé des frontières n'implique ni approbation ni acceptation officielle de l'UNESCO ou des Nations Unies. Il en est de même pour les idées et opinions exprimées dans la Lettre d'information Perspectives Sud-Sud, lesquelles n'engagent uniquement que leurs auteurs.
La Lettre d'information Perspectives Sud-Sud est publiée en anglais, en français et en espagnol.
(c) La permission de reproduire articles et illustrations de Perspectives Sud-Sud sera accordée sans autorisation préalable, dans la mesure où les références complètes de la source (auteur, titre, ouvrage, date, institution éditrice, lieu de publication) sont citées.
Toute correspondance doit être adressée à l'éditeur administratif.
Édité par : UNESCO
Division des Sciences écologiques Téléphone : 33 ~ (1) 45.68.41.46
Programme de Coopération Sud-Sud Télécopie : 33 ~ (1) 40.65.98.97
7 place de Fontenoy Télex : 20.44.61 Paris
75 700 PARIS (FRANCE) E-mail : scmcl @ unesco.org
éditeur Scientifique Ignacy SACHS École des Hautes études en sciences sociales (Ehess) Centre de Recherche sur le Brésil Contemporain (Crbs) 54 Bd. Raspail 75 270 Paris Cedex 06 France Telephone : 33 ~ (1) 49.54.20.85 Telecopie : 33 ~ (1) 45.48.83.53
éditeur Administratif Miguel CLÜSENER-GODT organisation des nations Unies pour l'éducation, la science et la culturE (unesco) Division des Sciences Ecologiques Programme de Coopération Sud-Sud 1, rue Miollis 75 732 Paris Cedex 15 France Telephone : 33 ~ (1) 45.68.41.46 Telecopie : 33 ~ (1) 40.65.98.97
éditeur de la Publication Michel LE BERRE Université Claude Bernard Lyon 1 (UCBL1) Institut d'Analyse des Systèmes Biologiques et Socio-Economiques (IASBSE) Sociologie et Conservation 43, Bd. du 11 novembre 1918 69622 VILLEURBANNE Cedex France Telephone : 33 ~ 72..43.12.48 Telecopie : 33 ~ 72.43.12..47
Pierre LASSERRE
Directeur de la
Division des Sciences Écologiques
Secrétaire du
Programme l'Homme et la Biosphère (MAB)
Le Programme l'Homme et la Biosphère (MAB) de l'UNESCO est un programme interdisciplinaire qui vise à harmoniser les interactions entre les êtres humains et la biosphère, suite à des conflits à propos de la conservation de la diversité biologique, du développement économique, de l'élévation des niveaux de vie et de la préservation de l'identité culturelle.
Je suis convaincu que les chercheurs en sciences naturelles, sociales et économiques, ainsi que les autorités nationales et locales peuvent travailler ensemble pour l'intérêt commun de l'utilisation durable des ressources renouvelables et que de tels efforts peuvent être associés à la conservation des diversités biologique et culturelle. Dans ce contexte, les réserves de la biosphère constituent un outil idéal pour la mise en oeuvre de ces objectifs au niveau national ou, dans le cas de réserves de la biosphère transfrontalières, au niveau international.
Les réserves de la biosphère comprennent généralement trois zones différentes : une ou plusieurs zones centrales dotées d'une protection légale ; une zone tampon à leur périphérie, avec des pratiques écologiquement saines ; et une zone de développement ou de transition, servant à démontrer le caractère viable de ces pratiques aux divers propriétaires fonciers et institutions concernés.
Le Programme commun UNESCO-UNU-TWAS de "Coopération Sud-Sud pour un Développement Socio-économique Respectueux de l'Environnement dans les Tropiques Humides" est fondé sur ces idées et concentre ses efforts sur les réserves de la biosphère et autres aires gérées de façon similaire, dans les mêmes régions biogéographiques d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine.
Ce second numéro de la Lettre d'information du Programme contient le rapport final de la Seconde Réunion Annuelle du Programme de Coopération Sud-Sud, qui s'est déroulée dans la Réserve de la Biosphère de Mananara-Nord, Madagascar, du 19 au 24 juin 1995. Treize rapports de choix, du Brésil, de Chine, de Thaïlande, du Congo, de Côte d'Ivoire, de Madagascar, du Viet Nam, du Pérou, de Bolivie, de Cuba, du Nigeria, du Bénin et du Mexique, ont été présentés à ce meeting et des possibilités de coopération future ont été établies. Tous les participants ont pu apprécier, dans la réalité, les résultats obtenus par Madagascar dans la mise en oeuvre de la philosophie des réserves de la biosphère et comparer cette expérience avec les conditions existant dans leurs pays respectifs. La Lettre d'information présente les résumés de ces documents ainsi qu'un article de l'éditeur scientifique du Programme de Coopération Sud-Sud. J'espère que cette Lettre d'information contribuera à disséminer les informations précieuses obtenues dans différentes parties du monde et à améliorer la coopération à l'intérieur des Tropiques Humides.
DOCUMENTS DU PROGRAMME
(UNESCO-UNU-TWAS)
Ndeg. 1 : The Mata Atlàntica Biosphere Reserve (Brazil) : An Overview. Antonio Carlos DIEGUES
Ndeg. 2 : The Xishuangbanna Biosphere Reserve (China) : A Tropical Land of Natural and Cultural Diversity. WU Zhaolu, OU Xiaokun
Ndeg. 3 : The Mae Sa-Kog Ma Biosphere Reserve (Thailand). Benjavan RERKASEM, Kanok RERKASEM
Ndeg. 4 : La Réserve de la biosphère de Dimonika (Congo).
Jean DIAMOUANGANA
Ndeg. 5 : Le Parc national de Taï (Côte d'Ivoire) : un maillon essentiel du programme de conservation de la nature. Yaya SANGARÉ
Ndeg. 6 : La Réserve de la biosphère de Mananara-Nord (Madagascar) 1988 l994 : bilan et perspectives. Noëline RAONDRY, Martha KLEIN, Victor Solo RAKOTONIRINA
Ndeg. 7 : A Study on the Homegarden Ecosystem in the Mekong River Delta and the Ho Chi Minh City (Viet Nam). Nguyen Thi Ngoc AN
Ndeg. 8 : The Manu Biosphere Reserve (Peru). Luis YALLICO, Gustavo SUAREZ DE FREITAS
Ndeg. 9 : The Beni Biosphere Reserve (Bolivia). Carmen MIRANDA L.
Ndeg. 10 : La Reserva de la Biosfera Sierra del Rosario (Cuba). Maria HERRERA Alvarez, Maritza GARCIA Garcia.
Ndeg. 11 : The Omo Biosphere Reserve (Nigeria). Augustine O. ISICHEI.
Ndeg. 12 : Environnement naturel et socio-économique de la forêt classée de la Lama (Bénin). Marcel A. BAGLO, Bonaventure GUEDEGBE.
Ndeg. 13 : The Calakmul Biosphere Reserve (Mexico). Eckart BOEGE.
A l'aide de ces rapports, ont été identifiés les problèmes clés qui deviendront des domaines d'application pour la coopération internationale.
Photo 1 : Les participants à l'entrée de la salle de conférences.
Les 21 thèmes choisis pour la coopération entre les représentants des onze Réserves de la Biosphère ont été retirés, à titre préliminaire, les études des cas de chaque pays (voir annexe 1). Ces thèmes ont été regroupés en neuf thèmes généraux à partir desquels les représentants ont établi les trois priorités sur lesquelles ils voudraient établir des actions de coopération (annexe 2 et 3).
Les participants ont retenu quatre thèmes prioritaires pour la coopération :
1. Stratégies de développement socialement et économiquement viables pour le développement des Réserves de Biosphère.
2. Les cadres institutionnels (la gestion participative, les lois et les pratiques coutumières, les réserves extractives, création et renforcement des institutions locales, interaction entre les institutions locales, régionales, nationales et les gestionnaires des Réserves de Biosphère).
3. Le savoir-faire local et traditionnel et les pratiques fondées sur les connaissances scientifiques dans le développement des Réserves de Biosphère.
4. Réhabilitation des zones dégradées, alternatives à l'agriculture sur brûlis, développement de produits forestiers autres que le bois, gestion des régions côtières (réhabilitation et gestion des mangroves).
Photo 2 : Les officiels à la tribune (à partir de la gauche : M. Henri RAFIDY, Maire de Mananara, M. Gualbert RAZANAJATOVO, M. Barthélémy VAOHITA, M. le Professeur Ignacy SACHS, Mme le Professeur Xianying ZHAO, présidente de la réunion).
Ces thèmes ont été l'objet de discussions approfondies
dans quatre ateliers ayant pour objectif de proposer des actions de
coopération sur des aspects considérés comme importants
par les représentants des Réserves de Biosphère, dans le
cadre du projet <
Les conclusions et recommandations de groupes de travail ont été
discutées lors de l'assemblée générale de la
réunion.
Photo 3 : Les participants au cours d'une séance de travail
Plus la stratégie de développement est réussie, moins
forte est la pression sur la zone centrale, qui est la véritable
Réserve naturelle. Une Réserve de la Biosphère devrait
devenir un laboratoire du développement durable pour la région
où elle est située. Par extension, un réseau de
Réserves de la Biosphère sera un laboratoire pour tout un pays.
Il devrait y avoir un système de suivi continu de la Réserve
Naturelle intégrale pour s'assurer que le but de conservation est
atteint.
Le risque existe qu'une Réserve de la Biosphère devienne une
enclave dans une région. Pour éviter cela, il est
nécessaire de lier le développement de la Réserve de la
Biosphère à l'ambiance économique régionale et
globale. Cela est particu-lièrement important pour les Réserves
de la Biosphère dont les produits forestiers dérivés du
bois et les autres produits issus de la forêt participent au
marché mondial.
Le développement des Réserves de la Biosphère devrait
profiter au maximum des situations de marché et assurer aux populations
cibles une protection contre les impacts négatifs de la situation
économique globale.
Enfin, une stratégie complète doit considérer aux points
suivants : situation institutionnelle, instruments économiques, aspects
éducatifs, scientifiques et technologiques, dimensions de planification
spatiale, transformation des structures économiques.
Photo 4 : Le village de Mananara pendant la réunion.
(i) : Il doit y avoir une participation significative des populations
locales qui sont les principaux acteurs sociaux et les cibles
bénéficiaires. Dès le début, un dialogue doit
s'installer entre les initiateurs du développement et la population
locale ; les planificateurs doivent agir comme des avocats des opprimés
c'est-à-dire, agir toujours au mieux de leurs intérêts.
Pendant la planification avec la population locale, le planificateur devrait
injecter dans le processus des informations scientifiques et techniques
significatives et valables.
(ii) : Souvent, la recherche de déclencheurs et de catalyseurs
permet d'entraîner la confiance et l'acceptation de la communauté.
Un bon exemple est fourni par le cas de l'exploitation de l'acajou au
Mexique.
La négociation de meilleurs prix du bois, par l'intervention d'une
organisation non gouvernementale, constitua l'encouragement à la mise en
place d'une chaîne d'événements qui rendirent possible la
planification et la conservation. Des groupes de produits régionaux, en
apiculture, construction de bateaux, culture d'épices, etc., furent
formés, soulignant le fait que le développement des
Réserves de la Biosphère pourrait être basé sur le
déroulement, de processus d'apprentissage continu.
Le cas mexicain pourrait servir d'exemple pour la coopération par
l'échange de personnel entre les Réserves de la Biosphère
mexicaines concernées et les pays anglophones et hispanophones d'Afrique
et d'Asie. De tels échanges permettront de mieux gérer le
renforcement des capacités de formation. Les mêmes
possibilités de formation existent également en Inde.
(iii) : Les gestionnaires des Réserves de la Biosphère
devraient être à même de constituer une coalition
d'institutions publiques et d'institutions privées sans but lucratif
capables d'aider le processus de développement des Réserves de la
Biosphère.
Cependant, le Groupe note qu'il existe des instructions générales
pour les projets de conservation intégrée et de
développement dont on pourrait évaluer l'à-propos, en vue
de leur adoption.
1. Une étude historique, en profondeur, de la planification
participative de la zone tampon et de la zone de transition de la
Réserve de la Biosphère de Calakmul (Mexique) et d'autres
réserves, suivant les possibilités.
2. Fournir un protocole pour l'élaboration des stratégies
de développement des Réserves de la Biosphère, sur la base
d'une évaluation critique de la littérature disponible.
3. La Réserve de Calakmul pourrait organiser des visites de
formation de deux mois pour les planificateurs du développement des
Réserve de la Biosphère des pays intéressés
(hispanophones et anglophones) et, si souhaité, fournir une expertise
pour les autres Réserve de la Biosphère.
Une des premières conditions est la mobilisation de la communauté
à travers les institutions locales. Si les institutions n'existent pas,
il faut les aider à en créer.
Il faut que les bailleurs de fonds comprennent que ce processus prend un peu de
temps et ne pas exiger des réalisations physiques pendant cette phase.
Il faut aussi éviter, pendant cette phase, de répartir la
communauté en secteur ou groupe de productions. C'est une phase qui
privilégie le processus et non le produit. En effet, les
communautés ne sont pas homogènes et peuvent avoir des groupes
d'intérêts qu'il faut laisser émerger à travers
discussions et négociations.
Ce processus permet d'identifier les centres de décision qui devront
être parties prenantes aux discussions.
Dans le pays présenté dans le groupe, on a noté une
tendance récente à faire gérer les ressources,
forestières et aquatiques (qui prennent des noms différents
suivant les pays), par les populations locale.
Un des objectifs de ces actions est d'assurer aux populations locales un droit
exclusif de gestion des ressources. En général, il s'agit de
domaine de l'état qui fait des concessions d'usage à des
communautés (réserve extractive, réserve communautaire,
forêt des droits d'usage).
Pour éviter une utilisation non soutenable des ressources, il faut
élaborer avec la communauté un plan de gestion avec l'appui des
institutions de recherche et les ONG.
Il faut assurer la durabilité de cette forme de gestion par la
diversification des sources de revenus communautaires.
Photo 5 : Visite sur le terrain : examen d'un ouvrage hydraulique.
* la préparation d'études de cas dans les réserves de la
biosphère de chaque pays ;
* l'organisation d'un atelier de travail sur ce thème par des pays
choisis avec la participation des représentants des communautés
locales.
Le groupe considère qu'il serait nécessaire d'organiser des
échanges d'information parmi les Réserves de la Biosphère
sur les utilisations de plantes et les systèmes locaux de gestion.
Ensuite, le groupe insista sur l'importance de comprendre les PERCEPTIONS
* des Réserves de la Biosphère par les populations locales,
* des écosystèmes par les populations locales, (taxonomies,
systèmes de valeur),
* des populations locales par les scientifiques,
* des marchés.
Photo 6 : Visite sur le terrain : rizière irriguée.
Le Groupe insista également sur l'importance de comprendre les
systèmes de gestion locale et les schémas, du point de vue de
leur durabilité, adaptabilité, et résistance.
L'un des buts recherchés est d'accroître la compatibilité
et la communication entre savoir scientifique et savoir local.
Une autre question importante est comment aborder le paradoxe : d'une part, il
est nécessaire de protéger légalement le savoir local ;
d'autre part, ce savoir local doit devenir disponible pour les Réserves
de la Biosphère du programme Sud-Sud.
1. Organiser des cours de formation (i) pour les gestionnaires locaux et
(ii) pour la population locale, sur des questions déterminées.
2. Construire un système réciproque d'information pour les
Réserves de la Biosphère, utilisant Internet, et assurant
également la traduction, la multiplication et l'échange de
documents, en Anglais.
3. Organiser des visites en petits groupes réunissant
gestionnaire local, populations locales et un représentant du
gouvernement local.
4. Organiser des échanges de jeunes scientifiques issus des
Réserves de la Biosphère.
5. Obtenir des bourses pour les jeunes scientifiques provenant des
Réserves de la Biosphère
6. Aider les scientifiques locaux à publier.
1. échanges d'informations, en anglais :
* reproduction de documents,
* traduction en anglais,
* systématiser les échanges,
* rendre Internet accessible dans les Réserves de la Biosphère.
2. Programme de matériel éducatif :
* en langue locale,
* Montrant à chacun le mode de vie dans les autres Réserves de la
Biosphère.
3. Cours de formation :
* sur des thèmes spécifiques,
* pour les gestionnaires locaux et les populations locales.
4. Protection légale du savoir local et diffusion Sud-Sud de ce
savoir local
Ceci comprend aussi bien les aspects légaux que des séminaires
sur ce << paradoxe >>.
5. Un projet de recherche avec publication sur les perceptions :
* 2 ans de recherche,
* 1 an pour la préparation du livre,
* un atelier pour la diffusion.
6. Des bourses pour des jeunes scientifiques dans les domaines
prioritaires :
* ethnoécologie,
* protection légale des ressources génétiques,
* connaissance des bases de données pour la gestion des Réserves
de la Biosphère.
7. Visites réciproques en petits groupes.
Photo 7: Le panneau d'entrée de la Réserve de la
Biosphère de Mananara-Nord.
Les participants du groupe 4, Cuba, Congo, Madagascar et Viet Nam, ont
décidé de se conformer à l'approche suivante:
ii) Congo : Phytotechniques de reproduction végétative
(marcottage) pour le développement d'arbres fruitiers;
iii) Madagascar : Mise en application des phytotechniques dans les
laboratoires d'expérimentation, en milieu réel (13
pépinières villageoises) ;
iv) Viet Nam : Cultures des jardins de cases.
ii) Congo: Recherche sur la biologie et la physiologie des
espèces des forêts denses pour le reboisement des zones
dégradées et l'amélioration de la fertilité des
sols des jachères en vue de la sédentarisation des populations
;
iii) Madagascar :
* Expériences sur la réduction de l'embroussaillement des
parcelles cultivées ;
* Stratégies pour améliorer l'acceptation des innovations par les
populations ;
* Étude sur la dynamique des mangroves de Mananara-Nord ;
iv) Viet Nam : Échange d'information sur les cultures de jardins
en relation avec les ressources hydrauliques et les conditions
édaphiques et sur les espèces utilisées.
Production d'instruments didactiques conjoints (posters, films, exposition des
échantillons);
Traduction d'ouvrages sur le sujet.
Photo 8: séance de travail, pendant la réunion du Projet de
Mananara-Nord.
Dr. Nguyen Thi Ngoc AN
UNIVERSITE DE HOCHIMINH VILLE
Faculté de Biologie
Section d'Ecologie
227, rue Nguyen Van Co, 5 District
HÔ CHI MINH-VILLE
VIETNAM
FAX : 84.8.354.009
Dr. Eckart BOEGE
INAH - VERACRUZ
Calle Cuauhtemoc, 8, Antes Jesus Te Ampare
Zona Centro
91000 XALAPA - VERACRUZ
MEXIQUE
FAX : 52.28.177.148
Dr. Jean DIAMOUANGANA
PROJET MAYOMBE
c/o PNUD
B.P. : 465
BRAZZAVILLE
CONGO
FAX : 242.83.39.87
Dr. Antonio Carlos DIEGUES
CENTER FOR RESEARCH AND CONSERVATION OF WETLANDS
Rua do Anfiteatro, 181
Colméia - Favo 6
Universidade de Sao Paulo
05508 SAO PAULO
BRAZIL
FAX : 55.11.813.5819
M. Bonaventure GUEDEGBE
MAB
B.P. : 03-21 83
COTONOU - BENIN
FAX : 229.31.17.73
Ms. Maria HERRERA A.
MAB
Institute of Ecology and Systematics
Carretera de Varona, km3
Capdevlla, Municipio Boyeros
LA HABANA 8 - CUBA
Dr. Augustine ISICHEI
OBAFEMI AWOLOWO UNIVERSITY
Department of Botany
ILE IFE - NIGERIA
FAX : 234.36.232.975
234.36.232.401
Ms Carmen MIRANDA
RESERVA DE LA BIOSFERA DEL BENI
Av. 16 de Julio 1732
Caja Postal 5829
LA PAZ - BOLIVIA
FAX : 591.2.350.612
Prof. Ryutaro OHTSUKA
DEPARTMENT OF HUMAN
ECOLOGY - SCHOOL OF INTERNATIONAL HEALTH
Hongo, TOKYO 113 - JAPAN
FAX : 81.356.842739
Prof. Ignacy SACHS
CENTRE DE RECHERCHES SUR LE BRéSIL CONTEMPORAIN
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
54, Boulevard Raspail
75270 PARIS Cedex 06
FRANCE
FAX : 33.1.45.48.83.53
Mr. Yaya SANGARE
INSTITUT D'ECOLOGIE TROPICALE
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
B.P. : 299 Cidex-1
ABIDJAN 06
COTE D'IVOIRE
FAX : 225.21.13.67
Mr. Gustavo SUAREZ DE FREITAS
FPCN
Amador Merino Reyna 255 (Ex. Los Rosales)
Apartado 18-1393 - San Isidro
LIMA
PERU
FAX : 51.14.469.178
Dr. Jacques WEBER
CIRAD
42, rue Scheffer
75116 PARIS
FRANCE
FAX : 33.1.47.27.11.64
Prof. ZHAO Xianying
NATIONAL COMMITTEE OF THE PEOPLE'S REPUBLIC OF CHINA FOR MAB
52, Sanhile
BEIJING 100864 - CHINA
FAX : 86.1.85.11.095
Dr. Miguel CLÜSENER-GODT
Division of Ecological Sciences
UNESCO
1, rue Miollis
75732 PARIS Cedex 15
FRANCE
FAX : 33.1.40.65.98.97
PARTICIPANTS MALGACHES
M. RAZANAJATOVO Gualbert
Directeur de Cabinet
MINISTERE D'ETAT A
L'AGRICULTURE ET AU DEVELOPPEMENT RURAL
ANTANANARIVO 101 - MADAGASCAR
M. RAKOTOARIMANANA Constant
Directeur Administratif et Financier
MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT
ANTANANARIVO 101 - MADAGASCAR
M. VAOHITA Barthelemy
Conseiller Technique
MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE
ANTANANARIVO 101 - MADAGASCAR
Mme RAKOTOVAO Lala
Directeur CNRE
MINISTERE DE LA RECHERCHE APPLIQUEE AU DEVELOPPEMENT
Cité Desportes B 60, Ankadivato
ANTANANARIVO 101 - MADAGASCAR
Mlle FARAMALALA Amélie
DIVB / ANGAP
Immeuble SANTA, 1 rue Naka RABEMANANTSOA - Antanimena
ANTANANARIVO 101 - MADAGASCAR
Mlle RAONDRY Noëline
C.N.P.
Projets ENVIR. UNESCO
B.P. : 8719
ANTANANARIVO 101 - MADAGASCAR
FAX : 261.2 353.70
M. RASOLOARISON Vonjisoa
Directeur National Projet
BEMARAHA
B.P. : 07
ANTSALOVA 406 - MADAGASCAR
M. RAKOTONIRINA Victor Solo
Directeur National
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
M. RABE Charles
Responsable Socio-Economique
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
M. TALATA Nestor
Responsable Agriculture
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
Mme NIREIGNA Monique
Promotion féminine
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
M. JOSEPH Clermont
Responsable Pêche
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
M. RAKOTONJANAHARY Fortunat
Responsable Infrastructure Rural
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
M. MAXIMIENNE Jean Baptiste
Responsable Education
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
M. RABELAHY Zacharie
Responsable Elevage
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR.
M. JUSTIN
Responsable Conservation
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
M. RAMANGALAHY Daniel
Etudiant Chercheur
B.P. : 16
MANANARA NORD 511 - MADAGASCAR
Photo 9 : Arrivée des participants à l'aéroport de
Mananara.
par
Ignacy SACHS
Selon la formule lapidaire de Thiago de Mello, chantre de l'Amazonie
brésilienne, les humains constituent l'espèce la plus
menacée dans les forêts tropicales, les premières victimes
de l'exploitation prédatrice des ressources forestières. Ce sont
les peuples qui y vivent depuis des siècles, voire des
millénaires et dont les cultures se fondent sur une symbiose
réussie avec la nature, rendue possible par de faibles densités
démographiques et la frugalité des moeurs.
Mais, de plus en plus, les forêts servent aussi d'abri aux
réfugiés des campagnes privés d'accès à la
terre et aux ressources nécessaires à leur existence,
poussés dans leurs derniers retranchements, s'efforçant de
survivre en pratiquant une agriculture de subsistance sur brûlis ou en
poursuivant le mirage de la richesse facile à travers l'exploitation
sauvage des ressources minières -or, pierres précieuses et,
à Mananara-Nord, le quartz.
Les fronts pionniers qui avancent dans la forêt le long des fleuves, des
rivières et surtout des routes ouvertes pour exploiter le bois
constituent un facteur puissant de sa destruction. Il est très
difficile, voire impossible, de lutter efficacement contre ces
phénomènes sans questionner les politiques foncières et
agricoles pratiquées en dehors de la forêt proprement dite et la
nature asymétrique des rapports économiques que les peuples de la
forêt entretiennent avec le monde extérieur. Les marges de
manoeuvre au niveau local sont donc limitées et dépendent, en
tout état de cause, de la capacité d'intégrer les
démarches destinées à conserver la biodiversité
à une stratégie de développement socio-économique
fondée sur l'étude et la mise à profit de la
diversité culturelle[1].
Conservation et développement se conditionnent mutuellement. La
conservation de la biodiversité constitue un volet essentiel de toute
stratégie de développement durable, mais son succès passe
par la mise en oeuvre des projets d'écodéveloppement des
communautés rurales et forestières capables de leur assurer une
existence raisonnable, sans recours à l'exploitation prédatrice
de la forêt, voire sa destruction pure et simple. Les conservationnistes
stricts qui se disputent pour savoir s'il faut privilégier dans la
stratégie de conservation les "points chauds" où se trouvent les
espèces en danger ou, au contraire, créer des réserves
représentatives des différents écosystèmes[2], feraient bien de s'ouvrir
à la dimension socio-économique des projets de conservation.
Une approche réaliste à la gestion des ressources renouvelables
ne saurait se passer du concours actif des populations concernées. A la
limite, l'enjeu est de transformer en jardiniers de la nature ceux-là
même qui -victimes des conditions actuelles d'accès
inéquitable aux ressources- fonctionnent comme ses prédateurs.
Pour cela il faut s'engager dans une démarche contractuelle entre la
population locale et l'administration en s'appuyant dans la mesure du possible
sur les systèmes coutumiers de gestion des ressources communautaires[3].
Les réserves de biosphère constituent un cadre
particulièrement approprié pour la mise en oeuvre de nouvelles
approches à la conservation de la biodiversité par le truchement
des stratégies d'écodéveloppement. Une protection efficace
du noyau central de réserve stricte passe, en effet, par
l'écodéveloppement des aires tampons et des aires de transition.
Lancé en 1988, le projet MAB/UNESCO de réserve de
biosphère à Mananara-Nord s'inspire de cette philosophie comme
l'indique sa dénomination officielle -Ecodéveloppement des
communautés rurales pour la conservation de la biodiversité. La
Banque Mondiale vient d'approuver un projet de même nature de
conservation de biodiversité par l'écodéveloppement pour
sept aires protégées en Inde, engageant à cette fin 74
millions de dollars provenant du GEF[4].
La réunion de Mananara-Nord a permis de confronter avec
l'expérience des autres terrains les résultats et les
problèmes auxquels doit faire face l'équipe malgache.
L'équipe dirigée par Noëline Raoundry a
présenté en détail la démarche adoptée et
répondu patiemment au jeu croisé des questionnements parfois vifs
de la part des participants étrangers. Il s'ensuivit un dialogue
mutuellement enrichissant. Les principaux enseignements qui en découlent
me semblent être les suivants :
1) Le caractère central de la problématique
socio-économique est apparue très clairement. Il faut approfondir
la connaissance des logiques de comportement et des stratégies de survie
des populations locales, étudier à fond les formes
coutumières de gestion des ressources communautaires et le savoir-faire
paysan, tout en s'efforçant de combiner les pratiques coutumières
avec les apports de la science moderne, de dépasser l'opposition entre
technos et episteme, en particulier pour ce qui est des
applications de la biologie. La socio-économie d'inspiration
chayanovienne offre des points de départ utiles. Il en est de même
des analyses du bricolage et du braconnage faites par Michel de Certeau[5]. La division du travail entre les
hommes et les femmes ainsi que les fonctions productives des enfants et des
jeunes doivent être minutieusement analysées.
2) Les stratégies d'écodéveloppement des zones tampon,
inspirées par le souci de justice sociale, de prudence écologique
et d'efficacité économique mesurée à l'aune
macro-sociale, doivent s'adresser simultanément aux questions suivantes
:
- amélioration des pratiques culturelles en matière de
subsistance visant à la fois la réduction des surfaces agricoles
et du temps de travail nécessaire, en tenant compte des problèmes
de saison ; dans ce contexte, développement des jardins de case et du
petit élevage ainsi que modification des habitudes alimentaires ;
- valorisation des produits de la forêt sur une base
écologiquement viable (choix des produits, leur transformation sur
place, enrichissement de la forêt avec des espèces utiles,
accès aux marchés) ;
- introduction d'activités économiques nouvelles compatibles avec
les règles de gestion écologiquement prudentes du milieu.
Il est essentiel que ces stratégies offrent aux populations une
perspective de progrès matériel assurant un niveau raisonnable
d'existence plutôt que de les condamner pour toujours à une survie
précaire. C'est pourquoi il ne suffit pas de proposer quelques
innovations ponctuelles. En même temps il faut se rendre compte, comme
l'écrit Michael R. Dove, que "les forêts ne sont pas
dégradées parce que les peuples de la forêt sont appauvris
; plutôt les peuples de la forêt sont appauvris par la
dégradation de leur forêt et d'autres ressources par des forces
extérieures"[6].
3) Dans le cas de Mananara-Nord la portée des mesures prises localement
restera très limitée aussi longtemps que persisteront les
conditions actuelles d'enclavement de la région, privée de routes
d'accès et de contacts directs avec les marchés extérieurs
et, par conséquent, forcée à produire localement le
principal produit de subsistance -le riz- et à écouler aussi ses
produits d'exportation -clou de girofle, vanille, quartz- à un prix
excessivement bas par le truchement d'une poignée de commerçants
qui monopolisent le transport par voie maritime[7]. Les routes n'existent pas. La
région est dépourvue de tout système de transport,
même des bêtes de somme (le mulet ?), le relief rendant
impraticable l'usage de la bicyclette.
4) La réforme du système scolaire représente un enjeu
capital pour plusieurs raisons :
- la mise en oeuvre d'une stratégie d'écodéveloppement
demandant plusieurs années, les écoliers d'aujourd'hui en seront
les principaux acteurs ;
- au sein des populations paysannes les jeunes constituent le principal, sinon
l'unique, vecteur des innovations, le comportement des adultes étant
fortement marqué par la routine ;
- l'éducation des filles joue un rôle essentiel dans les
politiques de réduction de natalité et de mortalité
infantile.
L'UNESCO a une responsabilité toute particulière dans la
transformation, à mon avis essentielle, des écoles rurales en
"écoles pour la vie", véritables agences locales
d'écodéveloppement où les enfants apprennent par la
pratique quotidienne leurs futurs rôles de citoyens, de gardiens de la
forêt et de producteurs. L'autosuffisance alimentaire des écoles
offrant un repas complet aux élèves est un objectif tout à
fait viable, l'engagement des écoliers dans le reboisement
systématique en est un autre, pour ne citer que deux exemples,.
Quel rôle faut-il attribuer aux écoles dans la gestion des
réserves de biosphère ? Comment recycler les enseignements,
reformuler les programmes d'activités scolaires destinés aux
enfants et aux adultes, modifier les contenus de l'enseignement en trouvant un
nouvel équilibre entre le général et le particulier,
l'universel et le local ? Un échange d'expériences dans ce
domaine entre différentes réserves de biosphère pourrait
s'avérer fructueux.
En conclusion, les quatre pistes de réflexion signalées ci-dessus
trouveront certainement un prolongement dans la nouvelle phase du projet
Mananara-Nord et dans les activités de notre programme Sud-Sud. Grand
merci à Noëlle et à ses collaborateurs pour avoir si bien
géré la logistique difficile de la réunion et
accepté avec bonne grâce et candeur de procéder à un
exercice d'auto-évaluation bien réussi.
L'auteur décrit la situation actuelle de la forêt
atlantique brésilienne : variété des
écosystèmes, dégâts portés à
l'environnement, diversité des populations et des politiques de
conservation. L'utilisation et les connaissances des ressources naturelles, par
les populations traditionnelles (les caiçaras), sont mises en
relief comme sont exposées les conditions de leurs rapides
transformations socio-culturelles.
Une description de la première phase de la création de la
Réserve de la biosphère Mata Atlàntica est
effectuée. Ses principaux problèmes sont, pour l'auteur, le
manque de participation locale, la concentration excessive sur des
thèmes concernant la zone centrale en comparaison de la priorité
des thèmes de gestion de la zone tampon, la grande étendue du
territoire avec de nombreuses administrations étatiques rendant
difficile l'implantation d'une politique de gestion cohérente, comme
cela l'est aussi avec un nombre excessif de priorités
considérées. Par conséquent, une région plus
restreinte est proposée et étudiée où un nombre
limité de projets sur l'utilisation pérenne des ressources
naturelles pourrait être mis en oeuvre, avec une large participation des
communautés locales, des institutions gouvernementales et non
gouvernementales.
La Réserve de la Biosphère du Xishuangbanna, située en
Asie du Sud-Est tropicale et subtropicale, est la dernière région
tropicale en Chine couverte d'une forêt vierge d'importance. Il y a
approxi-mativement 4.000 espèces de plantes supérieures, 758
espèces de vertébrés et 8 types de
végétation qui s'épanouissent dans la Réserve. Dans
cette jungle, des phénomènes tropicaux comme des
"étrangleurs de plantes", de vieux troncs arc-boutés et fleuris,
des lianes massives, des orchidées très colorées et des
fourmilières géantes peuvent être vus partout.
Les peuples indigènes du Xishuangbanna peuvent être décrits
comme transnationaux. La plupart d'entre eux ont une culture, une religion et
une langue similaires à celles des peuples du Laos, de la Birmanie, de
la Thaïlande et du Viet Nam. Durant des centaines et des milliers
d'années, les peuples indigènes du Xishuangbanna ont bien compris
les avantages à vivre en harmonie avec la nature. II y a de nombreux
modèles traditionnels fascinants d'utilisation de la terre et des
ressources naturelles existant au Xishuangbanna, y compris les Collines
Sacrées, Sangpabawai, les jardins de bois de chauffe, la riziculture et
les écosystèmes en jardin.
L'instauration de la Chine nouvelle a fourni au Xishuangbanna plusieurs
opportunités pour davantage se développer. Avec une série
de politiques préférentielles, le gouvernement chinois a
aidé le Xishuangbanna à développer l'éducation et
la technologie, à construire des routes et des maisons, à
défricher des champs, à introduire des installations
économiques, à développer des plantations de caoutchouc et
le tourisme.
En raison de facteurs tels que l'expansion de la population, un niveau
d'éducation plus bas et des changements de l'économie
régionale, le Xishuangbanna est à présent confronté
à des menaces sérieuses d'un développement aveugle, de la
déforestation, de la destruction de l'environnement et de la
pauvreté humaine.
Des savants de diverses institutions et universités ont mené
beaucoup de recherches dans les domaines de la conservation et de l'utilisation
durable de la biodiversité de la Réserve. De ces études
ont émergé quelques modèles de développement
durable qui peuvent être appliqués à la Réserve et
aux régions pertinentes. Pour résoudre les problèmes
auxquels sont confrontés la Réserve, les auteurs ont
proposé quelques suggestions de thèmes de recherche
appliquée, comme d'enquêter sur le statut de la terre et
l'utilisation des ressources naturelles et leurs modèles optima
concomitants, lancer des recherches de contrôle de l'environnement et des
transformations de la biodiversité, développer les fermes
écologiques, promouvoir l'ethnoécologie, mettre en oeuvre des
techniques nouvelles et développer les ressources humaines dans les
régions de planification.
.
Cette Réserve de la Biosphère couvre une superficie totale
d'environ 360 km2. Elle renferme la superficie d'un ancien projet du
Projet de Développement Intégré du Bassin et des Terres
Forestières de Mae Sa du Département Forestier Royal
Thaïlandais, du Programme des Nations Unies pour le Développement
et de la Station de Recherche du Bassin de Kog Ma de la Faculté
Forestière de l'Université de Kasetsart. C'est l'une des
régions montagneuses les plus densément peuplées de
Thaïlande. La plupart de la Réserve de Mae Sa-Kog Ma recouvre aussi
une part importante du Parc National de Suthep-Pui. En plus, et en dépit
de cette revendication nationale pour la conservation, d'autres utilisations
majeures de ce territoire incluent :
* la population locale qui appartient à divers groupes ethniques
minoritaires, survie traditionnellement grâce à l'agriculture
itinérante et la collecte de produits forestiers mais s'adapte de plus
en plus à la commercialisation, à la fois dans les
activités de collecte que par l'intensification de l'agriculture,
souvent irriguée ;
* l'empiétement par les Thaïlandais des basses terres, à la
fois les pauvres à la recherche de terre afin d'assurer leur existence
et les riches urbains cherchant détente et lieu d'investissement dans
des complexes montagneux ;
* la vallée de Chiang Mai qui dépend du système fluvial
des montagnes environnantes pour ses 160 000 ha. d'agriculture intensive
irriguée et la fourniture d'eau domestique pour la ville de Chiang Mai,
d'une population de 250 000 habitants et une industrie touristique en pleine
expansion qui enregistre 3 millions de visiteurs par an.
Ce travail passe en revue et évalue :
* les modes d'utilisation actuelle des ressources par tous les utilisateurs ;
* les impacts de ces utilisations sur le fonds des ressources (terre,
forêt, bassin fluvial et biodiversité) et sur l'environnement ;
* les efforts de conservation, par le gouvernement et les communautés,
incluant la recherche et l'évaluation en cours.
La Réserve de la Biosphère Mae Sa-Kog Ma sert d'exemple d'un
problème majeur qui devient de plus en plus sévère dans
les montagnes de Thaïlande, mais aussi dans d'autres pays de l'Asie du
Sud-Est continentale montagneuse, i.e. l'équilibre entre le
besoin de la population locale d'accéder à des conditions de vie
décente et les objectifs nationaux de conservation. Ainsi, avec
l'intention de prendre l'idée de réserve de la biosphère
comme modèle pour l'utilisation de terres montagneuses, nous tentons
aussi d'identifier :
* les manières d'améliorer Les pratiques d'utilisation des
ressources qui augmentent la productivité de façon
équitable et durable ;
* l'orientation de la recherche appliquée qui soutiendrait cela.
Les principales découvertes sont les suivantes :
i) L'utilisation agricole des terres s'est largement transformée
en passant d'une agriculture itinérante à une agriculture
intensive, souvent irriguée, récoltant des fruits et de
légumes de grande valeur. Cela a effectivement réduit la pression
sur la terre par la population locale existante, mais a ainsi
débouché sur une pression créée par la migration
des basses terres.
ii) La Réserve est confrontée à un nouveau genre de
pression de la part de l'augmentation du nombre de touristes, à environ
un million, dans certaines régions.
iii) Les indicateurs du problème de la pérennité
comprennent :
* la liste des espèces en dangers (celles qui disparaissent localement
et celles qui sont uniques à cette région) ;
* l'incidence croissante des feux forestiers ;
* l'empiétement croissant des terres de la Réserve, y compris la
construction de barrages sur ses cours d'eau.
L'idée de réserve de la biosphère qui rende possible la
conservation au côté d'une utilisation durable est très
appropriée à Mae Sa-Kog Ma. En raison de différences
majeures en termes de besoins fondamentaux, la Réserve devrait
être gérée en deux zones distinctes :
i) Premièrement, il y a la zone qui entoure des attractions
touristiques célèbres comme les temples de Doi Suthep, le palais,
deux ou trois villages tribaux fréquemment visités et les chutes
d'eau. En termes de superficie, cela est relativement petit, n'imputant qu'une
fraction du total des 360 km2 de la Réserve de la
biosphère de Mae Sa-Kog Ma ou des 262 km2 du Parc national de
Doi Suthep-Pui. La gestion de cette zone devrait se concentrer sur la
réponse à donner à la grande concentration de visiteurs.
ii) Deuxièmement, il y a le reste, couvrant la plupart de la
Réserve. Dans cette zone, la gestion et le développement
pourraient avoir comme objectif de fournir de l'aide à la population
locale qui est encore dépendante pour son existence de l'agriculture,
tout en maintenant l'équilibre avec l'objectif de conservation, de
diversité biologique et l'environnement.
Est aussi mise en relief la nécessité de coordonner entre eux de
nombreux objectifs, des politiques gouvernementales, l'implantation
d'organismes et, non le moins important, le besoin d'une consultation publique
sur les principaux plans de développement.
La Réserve de la Biosphère de Dimonika est
localisée dans la forêt du Mayombe. Le Mayombe est une forêt
ombrophile guinéo-congolaise de type relativement sec. La Réserve
de la biosphère de Dimonika est comprise entre les latitudes 3deg.3' et
4deg.26' sud et les longitudes l ldeg.30' et 13deg.12' est. Elle couvre une
superficie de 136 000 hectares.
La Réserve de la biosphère de Dimonika est actuellement
placée sous la tutelle du Ministère de la science et de la
technologie, mais sa gestion courante va être cédée dans
les prochains mois au Ministère des eaux et forêts.
En matière de conservation, tous les permis d'exploitation ont
été supprimés, mais le braconnage reste assez actif.
Aussi, les aspects de conservation et de surveillance devraient être
renforcés dans les mois à venir grâce à un
financement du Fonds mondial pour l'environnement.
Des recherches ont été menées sur : les échanges
forêt - atmosphère ; la faune mammalienne et ichtyologique ; la
biologie et le rôle des termites dans les processus d'humification des
sols ; la flore et la perception de la Réserve par la population
locale.
L'approfondissement des connaissances sur la diversité biologique,
l'amélioration de la fertilité des sols des zones tampons, la
réhabilitation des terrains dégradés restent les
problèmes préoccupants sur lesquels la coopération
internationale pourrait se mobiliser.
Grâce à ses infrastructures, la Réserve de la
biosphère de Dimonika a accueilli et peut encore accueillir des ateliers
de formation dans les domaines de la gestion et de la conservation des
ressources naturelles.
L'auteur présente tout d'abord le système de conservation
de la nature en Côte d'Ivoire avec ses différents niveaux de
protection et donne la liste des aires protégées.
Le Parc national de Taï, Réserve de la biosphère et site du
Patrimoine mondial, fut créé en 1972. Son origine remonte
à 1926. Il est situé dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire,
d'une étendue de 454 000 hectares dont l'espace aux alentours du Parc
dispose d'une population autochtone de 10 000 habitants qui ne
représentent plus que 10 à 20 % de la population totale. Le Parc
a une grande diversité biologique et représente l'un des derniers
échantillons représentatifs de la faune forestière
d'Afrique de l'Ouest. L'essentiel de la végétation du Parc est
une forêt primaire dense, dont le noyau central est intact.
Les principales menaces à la protection du Parc viennent d'une part de
la pression agricole en périphérie. en raison de la pression
démographique et, d'autre part, du braconnage et de l'orpaillage, alors
que l'exploitation forestière reste marginale. Une politique publique
active de protection de la nature et de sensibilisation des populations, ainsi
qu'une coopération internationale intense mettent en place, depuis 1993,
un Plan d'aménagement du Parc comprenant des volets de
développement durable, d'éco-tourisme et de recherche
scientifique.
Les auteurs de cette étude débutent par une vue d'ensemble de la
situation malgache en matière de richesse naturelle et de politique de
conservation de l'environnement. Ils considèrent que Madagascar, par sa
diversité biologique et par l'étendue de la dégradation de
l'environnement, est une priorité mondiale en matière de
conservation. Cette dernière devant aller de paire avec une politique de
développement en raison de graves difficultés économiques.
Aussi, le gouvernement malgache a élaboré une stratégie
intégrée de conservation et de développement.
La Réserve de la biosphère de Mananara-Nord s'insère dans
cette stratégie et est située sur la côte nord-est de
Madagascar. La Réserve couvre environ 140 000 ha. avec une population de
47 200 habitants. Les raisons de la transformation de cette ancienne
Forêt classée en Réserve de la biosphère et son
processus de création sont décrits. La question de
l'intégration des populations locales dans le projet de conservation et
de développement est considérée comme
l'élément central de sa réussite.
Les acquis de huit années d'expérience du projet et de la mise en
oeuvre de la Réserve de la biosphère sont, pour les auteurs, les
suivants : l'approfondissement de la connaissance de la région aux
niveaux socioculturel et écologique, l'obtention d'une adhésion
assez forte de la population au concept proposé par un début de
leur responsabilisation dans la protection par l'abandon de la culture sur
brûlis dans les Aires protégées, la promotion de
groupements divers comme partenaires, l'établissement d'une structure
opérationnelle et de relations étroites avec les
différents acteurs locaux. Enfin, l'extension des zones
irriguées, le développement de paquets technologiques
adaptés à la riziculture irriguée et la vulgarisation de
méthodes de riziculture pluviale sans brûlis préalables,
dont la recherche mérite d'être approfondie, marquent la
volonté d'instaurer un développement durable.
La problématique avant la création de la Réserve et les
actions mises en oeuvre depuis sa création sont détaillées
par les auteurs en annexe, comme d'ailleurs l'ensemble des études
réalisées et le fonctionnement des institutions malgaches
responsables de la politique de conservation nationale et de la Réserve
de Mananara-Nord
L'auteur étudie les jardins potagers du sud du Viêt-nam,
avec une référence particulière au sol et à la
pollution aquatique. Les jardins potagers sont une forme assez importante
d'utilisation du sol qui assure, non seulement, un accès minimal
à la terre en situation de densité de population
élevée, mais encore un supplément de nourriture
autoconsommé par le ménage ou vendu sur le marché.
Après une brève présentation du rôle joué par
les jardins potagers dans le delta du Mékong et à Hô Chi
Minh Ville et de la méthodologie de l'étude, l'auteur analyse les
relations systémiques entre les composants des jardins potagers
(agriculture, pisciculture et élevage), leur environnement biophysique
(forêt, animaux sauvages et rizières) et le marché.
Les caractéristiques du sol sont largement détaillées et 7
types de sol sont définis, desquels ressortent 9 modèles de
jardins potagers décrits comme ceux étant sur des sols :
légèrement ou hautement alumineux, alluviaux, salins et salins
alumineux, de dunes de sables, gris sur d'anciens alluvions de hautes et basses
régions et de collines. La pollution aquatique est mise en relief en
tant que facteur majeur de l'environnement pour la production des jardins.
Enfin des recommandations sont faites envers les pouvoirs publics, afin qu'ils
développent des incitations pour les jardins potagers, et envers les
paysans pour qu'ils utilisent engrais, herbicides et insecticides avec
prudence, ainsi que des filtres à eau.
La Réserve de la Biosphère de Manu, située au sud-est du
Pérou, occupe 1.9 million d'hectares. Environ 6500 Quéchuas et
2000 Amazoniens vivent dans ses limites. La Réserve de la
Biosphère de Manu réunit 3 provinces biogéographiques
majeures (les provinces de Puna, de Yungas et d'Amazonie). L'altitude
s'élève de 200 à 4020 m. La combinaison des conditions
topographiques, pédologiques et climatiques, confère à la
Réserve de la Biosphère de Manu un niveau de diversité
très élevé (site du Patrimoine Mondial Naturel). Certaines
espèces de la flore et de la faune sauvages sont menacées.
La Réserve de la Biosphère de Manu comprend 3 zones principales :
une zone centrale (le Parc national de Manu) consacrée à la
conservation, une zone tampon avec des territoires indigènes et des
réserves écologiques privées, une zone de transition aux
limites biogéographiques, avec des zones expérimentales,
d'application et d'utilisation traditionnelles.
La station biologique de Cocha Cachu permet de mener différents types de
recherches sur les espèces biologiques et les écosystèmes.
Un inventaire de la biodiversité est en cours dans la Réserve de
la Biosphère de Manu depuis 1987. Les recherches sur la planification et
le suivi systématique sont aussi menées dans les zones centrale
et tampon. Un programme de recherche appliquée vise à mettre en
place une gestion soutenue de ressources biologiques comme Cedrela
odorata et Podocnemis unifilis. Depuis 1991, un projet en
agroforesterie a été lancé (fertilité des sols,
agriculture de jachère), complété par l'étude des
systèmes d'élevage, de fourrage pour les ruminants et de
ressources piscicoles.
Les droits de propriété des populations indigènes sur la
terre ont été reconnues par l'État (zones d'utilisation
traditionnelle). La colonisation a débuté autour du parc national
dans les années quarante, avec les activités d'abattage d'arbres
et l'agriculture. Les populations résidentes peuvent profiter des
ressources naturelles soit par l'activité minière, la foresterie,
l'agriculture de subsistance ou par l'élevage de bétail.
Un projet intégré de conservation et de développement de
la Réserve de la Biosphère de Manu a pour objectif de
gérer la base de ressources pour améliorer le
développement social et économique et pour étendre le
champs de la conservation.
La coopération technique et financière à ces
activités se fait par des projets menés par FPCN et APECO.
Les plus importants problèmes de conservation et de menace de la
Réserve de la Biosphère de Manu sont l'abattage d'arbres et
l'extraction d'or. L'impact grandissant du tourisme sur les plantes et animaux
sauvages est aussi une source d'inquiétudes.
La Réserve de la Biosphère de Beni est située dans le
nord-est de la Bolivie (14deg. 30' S, 66deg. 38' W). Elle occupe 135.000 ha
dont 10 % du reste de la forêt atlantique originale. Trois régions
biogéographiques principales ont leur jonction sur la Réserve :
Amazonie, Chaco et Cerrado. 70 % de la surface est couverte de
végétation forestière et le reste par des zones humides.
Deux mille personnes vivent sur le territoire de la Station dont 1200 Chimanes.
L'utilisation des ressources naturelles par la population locale comprend la
chasse, la pêche, la cueillette, la production artisanale et
l'agriculture de subsistance.
Les objectifs de gestion de la Réserve de la Biosphère de Beni
couvrent les 3 fonctions des Réserves de la Biosphère :
Conservation (protection et conservation de la biodiversité et des
processus naturels), Logistique (recherche fondamentale et appliquée,
suivi systématique des processus naturels, développement
d'indicateurs de durabilité, éducation environnementale et
formation) et Développement. (promotion de l'utilisation durable des
ressources naturelles, promotion du développement régional et
local en incorporant tous les acteurs sociaux concernés dans la
planification de la Réserve).
Divers programmes de gestion ont été lancés pour
intégrer le développement des communautés locales, avec en
particulier:
* Études anthropologiques, démo-graphiques et diagnostiques ;
* Un programme d'éducation environnementale vise à construire un
mouvement régional conservationniste grâce à des
conférences, des ateliers et par la diffusion dans la population locale
;
* Un programme de gestion des ressources reposant sur le savoir des populations
locales concerne la gestion des tortues de rivière amazoniennes et celle
du caïman noir ;
* Un programme de recherche scientifique réunissant 45 projets de
recherche allant des inventaires biologiques à des thèmes
archéologiques et ethnologiques.
Le suivi systématique concerne les effets des prélèvements
sur les ressources naturelles aussi bien que l'évaluation des
forêts tropicales par clichés satellitaires.
La coopération interinstitutionnelle et la coordination sont
développées du niveau local au niveau international, permettant
de délivrer des services de consultants aux autres aires
protégées.
Des stratégies pour la continuation sont développées dans
le cadre d'un plan d'expansion comprenant les thèmes suivants :
Pratiques d'utilisation de la terre et gestion des terres de parcours
(écosystèmes de savane, îlots forestiers et forêt
tropicale sempervirente); gestion des espèces sauvages (flore, faune,
écosystèmes); utilisation d'énergies de remplacement. Des
bourses universitaires, l'amélioration des infrastructures, des
publications et l'acquisition d'un Système d'Information
Géographique font également partie du plan d'expansion de la
Réserve de Beni.
La Réserve de la Biosphère cubaine de la Sierra del Rosario
(BRSR) est située dans la chaîne de montagne de Guaniguanico, dans
la partie occidentale de la Sierra del Rosario, province de Pina del Rio
où elle occupe 25.000 hectares. La BRSR héberge une flore
comprenant, à ce jour, 600 espèces de plantes supérieures
et 250 de plantes inférieures, caractéristiques des
écosystèmes tropicaux de montagne et de savane, avec un taux
d'endémisme de 34 %. La faune est dans un bon état de
conservation et comprend des espèces de grand intérêt pour
l'écologie et la conservation, surtout parmi les oiseaux, reptiles,
amphibiens et mammifères. La BRSR comprend également les vestiges
archéologiques de plantations de café françaises dont
certaines ont été restaurées.
Depuis plus de 20 ans, cette réserve est l'objet de recherches
scientifiques physiographiques, écologiques, pédologiques,
climatologiques et biologiques. En 1968, la région correspondant
maintenant à la BRSR avait été l'objet d'un programme de
reforestation qui, parmi d'autres mesures, avait contribué à la
restauration de l'environnement naturel. L'utilisation de biotechnologies a
permis d'améliorer les espèces, en particulier le bétail.
Pâturages et forages permettent une utilisation rationnelle des
ressources naturelles.
Les infrastructures ont été fortement développées :
habitations, avenues, travail social. Ces mesures ont accru la qualité
de vie des habitants de la région travaillant dans les centres et les
entreprises de la Réserve, comme la foresterie, le tourisme, la
recherche.
Dans les travaux à venir, l'éducation environnementale et la
communication seront privilégiées. Des études
sociologiques et culturelles viennent de commencer. Elles visent à une
meilleure connaissance des modes de vie, des difficultés et des
aspirations des habitants de la Réserve de la Biosphère.
En coopération internationale, les principaux aspects à envisager
sont : les applications des biotechnologies au développement des
fertiliseurs (mycorrhyzes, nodules bactériens,...) et des sources
d'énergie non conventionnelles (biogaz, énergie solaire,...) ; la
coopération régionale et internationale pour la recherche
scientifique dans la gestion et la préservation de la
biodiversité, dans la réhabilitation des zones
dégradées, dans la planification des paysages, dans le
développement socio-économique et l'éducation
environnementale ; l'intégration de toutes les activités dans la
gestion de la BRSR.
Les objectifs futurs de la BRSR sont : mettre en valeur la recherche
scientifique et introduire ses résultats dans les plans nationaux
forestiers ; introduire de nouveaux thèmes en recherche scientifique ;
renforcer le Conseil d'Administration de la BRSR ; mettre en valeur
méthodes didactiques et communication au service de l'éducation
environnementale ; intensifier le suivi des changements globaux, la
coopération internationale entre Réserves de la Biosphère
et attirer l'attention sur les 4 Réserves de la Biosphère de Cuba
; insister pour créer de nouvelles Réserves de Biosphère
cubaines ; contribuer à l'enseignement spécialisé de
pré- et de post-graduation ; obtenir un développement
socio-économique homogène dans chacune des 8 communautés
de la BRSR ; continuer d'agir pour obtenir de l'UNESCO une reconnaissance en
tant que Réserve modèle.
La Réserve de la Biosphère d'Omo doit son nom
à la rivière Omo qui la traverse. Elle est située entre
les latitudes 6deg. 35' et 7deg. 05' N et entre les longitudes 4deg. 19' et
4deg. 40' E dans la zone d'Ijebu, État d'Ogun, sud-ouest du Nigeria. La
Réserve fut créée en 1925 et occupe environ 130.500
hectares, à environ 20 km de la côte atlantique dans sa partie la
plus méridionale. Au point de vue géologique, la Réserve
s'étend sur des roches cristallines du complexe basal
indifférencié surmonté, dans sa partie sud, par des
dépôts éocènes de sable, argile et graviers. Le
terrain est ondulé et l'altitude maximale de 150 m se trouve dans la
partie ouest alors que les parties les plus basses de la Réserve sont
dans le sud, où la rivière Omo conflue avec la rivière
Oni, limite orientale de la Réserve, avant de se jeter dans la
Péninsule de Lekki, sur la côte atlantique. Il y a des marais dans
le sud, surtout près du confluent des deux rivières. Le sol est
tropical ferrugineux (luvisol ferrique selon la nomenclature de la FAO). La
pluviométrie annuelle moyenne varie de 1600 à 2000 mm avec deux
pics annuels, en Juin et Septembre. Les mois de Novembre et Février sont
les mois les plus secs. La Réserve est située dans la zone de
forêt pluviale semi-décidue humide. La partie nord de la
Réserve est une forêt relativement sèche avec des
espèces typiques comme Sterculia rhinopetala alors que Nauclea
diderrichii et Terminalia superba sont communs les parties centrales
plus humides. Au sud, dans les forêts humides, sur les sols sableux et
marécageux, des Lophira et des arbres de la famille des Meliaceae
sont communs.
Dans le centre-nord de la Réserve, une Réserve Intégrale
Naturelle (RIN) de 460 ha fut établie en 1946 en tant que parcelle
vierge et constituée plus tard en RIN. Un sanctuaire pour
éléphants a été récemment créé
autour de la RIN. Autour du sanctuaire et de la RIN se trouve la zone "ouverte"
de la Réserve où sont réalisés diverses
expérimentations. Il y a, dans la zone ouverte, environ 8 enclaves, dont
certaines sont plutôt grandes et habitées par des fermiers et des
chasseurs. Il y a également une scierie et une plantation de
Gmelina. Les arbres de la Réserve et les troncs de Gmelina
de la plantation alimentent la scierie et les Gmelina sont aussi
exploités comme matière première pour la
société Iwopin Paper Mill récemment
créée par Lekki Peninsular. Les fermiers exploitent
également faune et flore sauvage dans la Réserve, pour la viande
et pour des produits forestiers autres que le bois. Les fermiers pratiquent le
système Taungya de culture par lequel ils participent à la
création d'une plantation forestière en soignant les jeunes
plants d'arbres pendant les récoltes sur les terres allouées par
l'administration de la Réserve.
La Réserve de la Biosphère d'Omo, en compagnie d'autres
réserves dans la zone de forêt nigériane à servi de
cadre pour des études sur la régénération des
forêts tropicales humides, en particulier sur les essences à
valeur `économique'. Depuis 1978 elle a été le point focal
des activités du Projet Thème Un du Comité MAB
Nigérian. Thème Un s'intéresse aux `Effets
écologiques de l'augmentation des activités humaines dans les
écosystèmes forestiers tropicaux et subtropicaux' et des
études ont été menées sur la structure de la
forêt naturelle, composition des espèces de plantes et d'animaux,
processus de régénération et réponse aux
traitements et aux interférences humaines. Il y a eu de profondes
inquiétudes sur la diminution du domaine forestier nigérian et
sur les changements rapides qui interviennent dans les
écosystèmes de forêt, y compris en matière
d'activités socio-économiques des populations qui induisent des
changements du paysage forestier.
Les études du MAB ont montré que la conversion des forêts
naturelles en plantations de Gmelina ne conduit pas
nécessairement à une perte totale de biodiversité. Les
conversions de forêt sont inévitables dans un futur
prévisible en vue de répondre au niveau usuel de la demande de
bois et la question de la gestion des plantations pour l'entretien de la
biodiversité mérite l'attention de la recherche internationale
dans la mesure où les produits forestiers autres que le bois sont
davantage demandés. De plus, le secteur forestier rejoint le courant
naissant de privatisation de la gestion des ressources naturelles.
Déjà, au Nigeria les bénéfices des récoltes
de plantations privées sont évidents mais la période de
gestation avant que les forêts privées ne puissent être
récoltées ne rend pas les forêts privées
attractives. La gestion durable des forêts privées et des
forêts communales, en opposition aux cultures de subsistance, devrait
intéresser de nombreux pays tropicaux.
Les Réserves forestières sont contrôlées localement
au Nigeria mais les Réserves Naturelles Intégrales sont
gérées par l'Institut de Recherche forestière du Nigeria
(FRIN), une agence fédérale Gouvernementale. Il y a eu des
conflits d'intérêt en raison des différences de perception
des rôles des Réserves. Ce rapport discute ces conflits en termes
de conservation de la biodiversité et de développement durable.
Des recommandations sont faites pour que les Réserves de la
Biosphère soient gérées, d'une part, comme des ressources
économiques exploitables et, d'autre part, comme un système
supportant globalement la vie.
Les auteurs présentent le contexte physique et humain dans lequel
s'insère la Forêt classée de la Lama, située dans le
sud du pays.
La forêt de Ko est située dans la dépression médiane
du Bénin. Les terrains sont constitués de formations secondaires
et tertiaires, recouvertes de sables et d'argiles. Les sols argileux sont des
vertisols hydromorphes. Le réseau hydrographique est peu
développé. Le climat subéquatorial assure une
pluviométrie annuelle de 1.100 mm, avec une température moyenne
annuelle de 27,3deg. C.
La diversité biologique est élevée. La
végétation comprend un ensemble de 5 strates, depuis les arbres
de plus de 30 m de haut, jusqu'aux herbacées. Seule la faune de
mammifères a fait l'objet d'un inventaire.
Depuis les années 50, la zone est habitée, par des populations
"Holli", avec une densité variant de 30 à 200 hab/km2, du nord au
sud. Le peuplement humain a provoqué une régression de la
forêt, par suite des activités de défrichement liées
à la culture sur brûlis. La superficie forestière
régresse de 100 à 150 ha par an.
Un programme d'aménagement est en cours de mise en place. Il repose sur
une zonation à 3 niveaux : zone I à vocation agro-sylvicole, zone
II à vocation sylvicole et zone III en réserve intégrale
(zone centrale).
Le projet d'aménagement vise à satisfaire des besoins d'espace
pour l'agriculture, à améliorer les revenus des paysans et les
infrastructures scolaires, ainsi que diverses activités sociales.
Un programme de recherche scientifique intègre étude de
l'écosystème, étude des systèmes de production
agricole et études socio-économiques.
Calakmul est l'une des plus importantes forêts tropicales du Mexique. Son
étendue de 723.440 hectares, s'ajoutant à celle des forêts
des États Mexicains de Campêche, Chiapas et Quintana Roo, et
à celles de Petén au Guatemala et de Belize, constitue la plus
importante forêt tropicale de l'Hémisphère Nord
Américain. Des restes de cités mayas, abandonnées en 900
de notre ère, montrent que ce n'est pas une forêt vierge. Nous
pouvons ainsi observer, de nos jours, une très vaste forêt
pluviale résistante, constituant également un
phénomène bio-culturel, en ce qui concerne la relation entre
nature et société. Nous n'avons pas affaire seulement à
une Réserve de Biosphère mais également à un
patrimoine culturel de l'humanité.
En 1989, le gouvernement mexicain constituait une partie de cette forêt
pluviale maya en Réserve de Biosphère. Dans la zone d'influence
et dans la zone tampon, vivent 72 communautés paysannes, dont beaucoup
appartiennent à différents groupes ethniques, en particulier
à quatre groupes mayas. La plupart des villages se sont
développés dans la forêt, à la suite de programmes
récents de colonisation qui ont amené dans cette zone des gens
venant de 23 états mexicains.
En 1991, une importante expérience associant développement et
conservation fut lancée par une organisation paysanne, des ONG et
quelques agences gouvernementales. Considérant que la population peut
être un facteur de stabilisation aussi bien que le contraire, l'accent
fut mis plus sur des activités de persuasion que sur des actions
d'interdiction. Afin de garantir la conservation de la Réserve, les
activités paysannes locales furent conceptuellement
réorientées en occupation sociale de la forêt où
conservation et développement sont compatibles. Pour atteindre cet
objectif, il fut nécessaire de créer un plan institutionnel,
principalement autour d'une organisation régionale de paysans, afin que
les objectifs à moyen terme des paysans deviennent un
élément actif dans le plan de conservation et de
développement. Ce programme concerne la gestion de la forêt
naturelle selon le schéma développé dans l'accord
Mexico-Allemand et le "Plan Piloto Forestal" de l'état voisin de
Quintana Roo.
L'un des problèmes fondamentaux de la zone est que les forêts ont
été abattues sélectivement par de grandes entreprises de
telle façon que les communautés locales ne peuvent plus vivre de
ces ressources. C'est pourquoi il était nécessaire de
développer une stratégie qui prenne en considération les
usages multiples de ce pays, ce qui est valorisant non seulement pour la
ressource de foresterie mais également pour d'autres activités
économiques comme l'apiculture, les épices naturels, les palmiers
et la gestion de la faune sauvage, tout cela en plus des activités
paysannes traditionnelles.
De plus, les programmes archéo-écotouristiques permettent de
valoriser le décor naturel et les sites archéologiques de
première classe de cette zone. Afin d'ajouter de la valeur aux zones
souvent dégradées de la forêt et de la
végétation secondaire, il est peu utile de conserver des zones
forestières uniquement comme réserves pour l'agriculture de
jachère. La production de maïs, améliorée par
l'engrais vert et par des cultures de couverture, permettront de stabiliser les
parcelles de maïs, remplaçant l'agriculture de jachère par
une agriculture permanente. Enfin, les vergers familiaux à usages
multiples et l'artisanat permettent d'intégrer femmes et enfants aux
travaux de conservation.
L'extension de la méthodologie "peasant to peasant" est
utilisée pour apporter une capacité technique régionale.
Photo 10: Quelques responsables de la communauté locale et un
garde,
NOTES ET OPINIONS
par
N. SIZER, R. RICE
World Resources Institute, Washington, Avril 1995, 46 p.
Ce rapport présente un intérêt tout particulier pour les
lecteurs de Perspectives Sud-Sud, car il analyse de façon critique les
contrats d'exploitation forestière proposés au Surinam par 3
grandes compagnies, deux d'Indonésie et une de Malaisie, i.e. de pays en
développement. Ces contrats pourraient causer d'importants
préjudices au futur développement économique et social du
Surinam et pourraient avoir des effets environnementaux contraires. C'est
pourquoi les relations Sud-Sud doivent, dans certains cas, dissimuler (?) des
pôles modèles hautement exploitables (?).... opposés aux
principes sur lesquels est fondé ce Programme.
Ignacy SACHS
TROISIEME DE COUVERTURE
TABLE DES MATIèRES
DOCUMENTS DU PROGRAMME
NOTES ET OPINIONS
CONCLUSIONS
ET RECOMMANDATIONS DE L'ATELIER 1 :
"STRATéGIES POUR UN DéVELOPPEMENT SOCIALEMENT ET
éCONOMIQUEMENT
DURABLE DES RéSERVES DE LA
BIOSPHèRE"
1
- Participants :
Ignacy SACHS, Eckart BOEGE, Amélie FARAMALALA, Augustine O. ISICHEI,
Jean-Pierre MAXIMIENNE, Zacharie RABELAHY.
2
- Contexte :
Le développement des Réserves de la Biosphère devrait
suivre une stratégie dynamique et prêter une attention
particulière à un développement socio-économique
écologiquement acceptable des zones tampon et de transition. Ce qui est
acceptable dans les zones tampon et de transition devrait l'être
également dans la région.
3
- Stratégies :
RECOMMANDATIONS
:
CONCLUSIONS
ET RECOMMANDATIONS DE L'ATELIER 2 :
"CADRE INSTITUTIONNEL"
1.
Pays participants :
Pérou, Bénin, Brésil et Madagascar.
2.
Contexte :
Pour le cadre institutionnel, le groupe a discuté des conditions de
participation de la communauté à la planification et à la
gestion des réserves.
Le groupe a choisi la coopération sur les thèmes <
3.
Modalités de coopération
4.
Processus:
Faire des échanges sur les expériences déjà
acquises dans ce domaine dans chaque pays par :
CONCLUSIONS
ET RECOMMANDATIONS DE L'ATELIER 3 :
"SAVOIR LOCAL ET RéSERVES DE LA BIOSPHèRE"
1.
Pays participants :
Bolivie, Côte d'Ivoire, Chine (Weber).
2.
Contexte :
Considérant qu'il n'y a pas de position a priori entre les nouvelles
technologies et le savoir local, le groupe suggère que les nouvelles
technologies puissent être utilisées pour renforcer le savoir
local.
3.-
Priorités :
4.
Projets recommandés :
CONCLUSIONS
ET RECOMMANDATIONS DE L'ATELIER 4 :
"RéHABILITATION DES ZONES DéGRADéES,
ALTERNATIVES à L'AGRICULTURE SUR BRûLIS,
DéVELOPPEMENT DE PRODUITS FORESTIERS AUTRES QUE BOIS,
GESTION DES
RéGIONS CôTIèRES (RéHABILITATION ET
GESTION
DES MANGROVES)"
1)
Possibles contributions des Réserves de Biosphère au Programme de
Coopération Sud-Sud :
i) Cuba : Utilisation des connaissances sur les mycorhizes dans la
réhabilitation des zones dégradées forestières;
2)
Attentes des Réserves de la Biosphère vis-à-vis du
Programme :
i) Cuba: Collaboration dans la gestion des mangroves;
3)
Actions envisagées :
Échange d'experts et de savoir faire;
LISTE
DES PARTICIPANTS à LA RéUNION DE MANANARA-NORD
PARTICIPANTS ÉTRANGERS
LES
LEçONS DE MANANARA-NORD
RéSUMéS
DES DOCUMENTS DE TRAVAIL
DE LA RéUNION DE MANANARA-NORD
NDEG.
1: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE MATA ATLàNTICA
(BRéSIL) : UN APERçU.
Antonio Carlos DIEGUES
NDEG.
2: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE XISHUANGBANNA (CHINE) : UN
DOMAINE TROPICAL DE DIVERSITé NATURELLE ET CULTURELLE
WU Zhaolu, OU Xiaokun
NDEG.
3: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE MAE SA-KOG MA (THAïLANDE).
Benjavan RERKASEM, Kanok RERKASEM
NDEG.
4: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE DIMONIKA (CONGO).
Jean DIAMOUANGANA
Yaya SANGARÉ
NDEG.
5: LE PARC NATIONAL DE TAï (CôTE D'IVOIRE) : UN MAILLON ESSENTIEL DU
PROGRAMME DE CONSERVATION DE LA NATURE.
NDEG.
6: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE MANANARA-NORD (MADAGASCAR)
1988-1994 : BILAN ET PERSPECTIVES.
Noëline RAONDRY, Martha KLEIN, Victor Solo RAKOTONIRINA
NDEG.
7: UNE éTUDE DE L'éCOSYSTèME DE JARDIN DOMESTIQUE DANS LE
DELTA DU MéKONG ET LA VILLE D'Hô CHI MINH-VILLE (VIET
NAM).
Nguyen Thi Ngoc AN
NDEG.
8: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE MANU (PéROU).
Gustavo SUAREZ DE FREITAS
NDEG.
9: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE BENI (BOLIVIE).
Carmen MIRANDA L.
NDEG.
10: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE LA SIERRA DEL ROSARIO (CUBA).
Maria HERRERA Alvarez, Maritza GARCIA Garcia
NDEG.
11: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE D'OMO (NIGERIA).
Augustine O. ISICHEI
NDEG.
12: ENVIRONNEMENT NATUREL ET SOCIO-éCONOMIQUE DE LA FORêT
CLASSéE DE LA LAMA (BéNIN).
Marcel A. BAGLO, Bonaventure GUEDEGBE
NDEG.
13: LA RéSERVE DE LA BIOSPHèRE DE CALAKMUL (MEXIQUE).
Eckart BOEGE
près de la Réserve de la Biosphère de Mananara
Nord.
DOS
AU MUR AU SURINAM :
LA POLITIQUE FORESTIèRE D'UN PAYS EN CRISE
[BACKS
TO THE WALL IN SURINAME : FOREST POLICY IN A COUNTRY IN CRISIS]