Le Parc National du W du Niger, Réserve de Biosphère


Formulaire de Proposition de
Réserve de Biosphère

 

1. NOM PROPOSÉ POUR LA RÉSERVE DE BIOSPHÈRE :

RÉSERVE DE BIOSPHÈRE DE LA RÉGION DU W DU NIGER

2. COMPOSANTES DE LA RÉSERVE DE BIOSPHÈRE PROPOSÉE :

Parc national du W du Niger

Réserve totale de faune de Tamou

Réserve partielle de faune de Dosso

Plateau de Kouré

3. PAYS :

République du Niger

4. ÉTAT, PROVINCE, RéGION OU AUTRES CIRCONSCRIPTIONS ADMINISTRATIVES :

République du Niger

Département de Tillabéry

Département de Dosso

5. PRINCIPALES RAISONS ET JUSTIFICATIONS DE LA PROPO-SITION :

5.1. Raisons générales

Le but de la conversion de la région du W du Niger en réserve de biosphère est (i) d'assurer la conservation de la biodiversité et (ii) de définir, en étroite concertation avec la population, des stratégies qui en assureront la conservation tout en participant au développement économique et humain durable de cette région, dans le respect des richesses patrimoniales culturelles qui font l'originalité de ces populations et des paysages correspondants. La demande déposée par la République du Niger correspond à une attente nationale et à une attente sous-régionale

Raisons nationales

La région du W du Niger constitue, en Afrique soudano-sahélienne, un réservoir exceptionnel de biodiversité. Malgré une pression anthropique sans cesse croissante, les potentiels floristiques et faunistiques de cette région, ainsi que les fonctionnalités de l'écosystème sont encore bien préservés et ne présentent pas d'atteintes irréversibles. La région concernée par le projet abrite plus de 80% de la biodiversité de la République du Niger, héberge les populations de faune les plus nombreuse du pays et des formations végétales qui ne se trouvent nulle part ailleurs sur le territoire nigérien.

Raisons sous-régionales

Le parc National du W du Niger, qui constitue la zone centrale de la Réserve de Biosphère proposée, est un parc national transfrontalier. Dans sa totalité, ce parc couvre plus de 10.000 kilomètres carrés répartis entre le Bénin (550.000 ha), le Burkina Faso (250.000 ha) et le Niger (220.000 ha). Le projet de Réserve de biosphère que dépose le Niger pourrait, à terme, évoluer vers un projet de réserve transfrontalière tripartite ayant, en Afrique de l'Ouest, une ampleur particulièrement remarquable. L'existence d'accords tripartites relatifs à la conservation de cette aire montre l'intérêt de ces états pour une coopération étroite et efficace dans cette région.

5.2. Fonction de conservation :

Cette fonction sera assurée grâce à une zone centrale strictement protégée, correspondant au Parc National du W du Niger et à une zone tampon, partie méridionale de la Réserve Totale de Faune de Tamou, assurant la transition et la diffusion de la faune vers la périphérie.

La fonction de conservation est du ressort du service de garderie du Parc National du W du Niger, sous l'autorité de son conservateur.

La fonction de conservation permettra de sauvegarder une biodiversité importante pour la région. Cette biodiversité relève des niveaux génétique et spécifique mais également écologique. En effet, la variété du relief et des paysages détermine des effets d'écotone importants.

Plus de 500 espèces de végétaux vasculaires ont été répertoriés dans cette zone. De nombreuses espèces sauvages, voisines d'espèces actuellement cultivées, constituent des réservoirs de ressources génétiques. Cela comprend des céréales, comme le millet pénicillaire (Pennisetum sp.) et les sorgho (Digitaria sp. et Eleusine sp.), des légumineuses, comme Vigna sp., et des espèces arborées comme le karité (matières grasses) Butyrospermum, le tamarinier (Tamarindus indicus) et le colatier (Cola laurifolia).

Les espèces animales sont représentées par de nombreux invertébrés et vertébrés.

L'ichtyofaune comprend 114 espèces représentatives de la faune mégapotamique d'Afrique de l'Ouest. Parmi les genres les plus communs : Synodontis, Tilapia, Hydrocyon, Lates, Clarias, Labeo, Bagrus, Alestes, Heterotis, etc.

Les amphibiens n'ont pas été étudiés. Ils sont représentés par de nombreuses espèces de crapauds (Bufo sp.) et grenouilles (Rana, Ptychadena, etc.) qui fréquentent les différents types de points d'eau du parc.

Les reptiles sont représentés par des tortues terrestres (Geochelone sulcata) et aquatiques (Trionyx triunguis, Pelusios), des lézards (Varanus niloticus, Agama agama), des serpents (Python sebae, P. regius, Bitis arietans, Naja nigricollis) et des crocodiles (Crocodylus niloticus). Varans, pythons et crocodiles sont des espèces très recherchées pour l'économie et susceptibles de contribuer au développement, sous réserve de gestion durable adéquate.

Plus de 312 espèces d'oiseaux ont été recensées dans la région. L'étude ornithologique avance progressivement et des espèces nouvelles pour la zone s'ajoutent régulièrement à la liste. L'avifaune des zones humides du parc est l'objet de recensements annuels dans le cadre de la convention de Ramsar. C'est en effet un site important sur les trajets migratoires des espèces paléarctiques. La liste des espèces d'oiseaux du PNWN est fournie en Annexe.

La faune de grands mammifères compte plus de 70 espèces (hors chiroptères, rongeurs et insectivores dont l'étude n'a jamais été entreprise dans le parc). L'inventaire n'a porté, jusqu'à présent que sur les grandes espèces diurnes. Ce sont les grandes espèces classiques de la faune soudanienne, avec quelques espèces plus typiquement sahéliennes (gazelles à front roux, bubales). La liste systématique se trouve en Annexe. Parmi les mammifères remarquables de la région, on peut citer 14 espèces d'ongulés, la girafe, l'éléphant, l'hippopotame, le lamantin.

5.3. Fonction de développement :

Le programme de mise en valeur prévoit un développement des communautés locales selon plusieurs axes, en fonction des potentialités des différentes parties de la réserve de biosphère proposée.

Les volets identifiés comprennent :


* Développement touristique
: parc national, fleuve Niger, plateau de Kouré. Ecotourisme, tourisme de vision, hôtellerie rurale, artisanat, folklore, etc..


* Développement agricole
: diversification des cultures, diversification des productions (apiculture, karité, etc.)


* Développement pastoral
: intensification de l'élevage et amélioration variétale, sédentarisation de l'élevage.


* Développement forestier
: exploitation polyvalente des ressources forestières, reboisement des zones érodées


* Développement social
: utilisation des énergies renouvelable, création de moyens de communication, mise en place d'une infrastructure sanitaire et sociale.


* Utilisation de la faune sauvage
: zones cynégétiques, élevages, artisanat, tourisme de vision, etc.

 

La philosophie de ce projet est d'utiliser les ressources naturelles de la zone de projet pour assurer le développement durable des communautés locales en s'appuyant sur leur diversité culturelle.

5.4. Fonction logistique :

 

Cette fonction comprend les fonctions d'observatoire (suivis écologique et économique à long terme) ainsi que les fonctions d'éducation environnementale.

Le suivi des ressources naturelles est assuré par une cellule de suivi écologique, dont la mise en place est programmée dans le projet F.E.D., dont le démarrage doit intervenir incessamment..

Le suivi du développement humain est assuré par une cellule de suivi économique et social, dont la mise en place est programmée dans le projet F.E.D.

L'Université du Niger et les organismes de recherche appliquée seront parties prenantes de ces observatoires.

Le PNWN a été pressenti pour faire partie du réseau d'observatoires ROSELT (Réseau d'Observatoire pour le Suivi Écologique à Long Terme) de l'OSS (Observatoire du Sahara et du Sahel).

L'éducation environnementale concernera toutes les catégories de la population.

6. LATITUDE ET LONGITUDE :

6.1. Latitude :

Centrale 12deg. 25' N

Septentrionale 13deg. 20' N

Méridionale 11deg. 55' N

6.2. Longitude :

Centrale 02deg. 40' N

Orientale 03deg. 20' N

Occidentale 02deg. 04' E

 

 

7. éTENDUE ET CONFIGU-RATION :

7.1. Étendue des aires centrales terrestres :

Parc National du W du Niger

Superficie : 220,000 hectares,

dont 2,500 hectares de plans d'eau douce

Limites définies par larrêté 4676 SE du 25-06-53 :

La rive gauche de la Tapoa, depuis son entrée au Niger, jusqu'à son confluent avec le fleuve Niger ; le milieu du fleuve Niger ou le milieu de son bras gauche lorsqu'il est divisé par des îles ; la rivière Mékrou, depuis le confluent avec le Niger, jusqu'au point de convergence des frontières du Niger, Bénin et Burkina Faso ; une droite conventionnelle réunissant ce point de convergence au point d'entrée de la Tapoa.

7.2. Étendue des zones tampons terrestres :

Réserve Totale de Faune de Tamou

Superficie :

environ 77,000 hectares.

Limites définies par le décret 62-188 du 08-08-62 et modifiées par le décret 76-141 du 12-08-76 :

Au sud, la rivière de la Tapoa ;

A l'ouest : la frontière du Burkina Faso et du Niger et la route Say-Tamou jusqu'à sa jonction avec la frontière nigéro-burkinabée ;

Au nord et à l'est, la conventionnelle A.B.C. ;

Le point A est situé à un kilomètre au Nord-est du Village de Nanifonou, sur la route Say-Nanifonou et faisant avec celle-ci un angle de 72deg. ;

Le point B est situé sur une droite BA à une distance de 32 km du point A et faisant un angle de 36deg. avec le Nord magnétique ;

Le point C est situé sur le fleuve Niger (rive gauche) à 800 m au nord de l'île de Bira Goungou et forme avec le point B une droite CB d'une longueur de 14,4 km faisant un angle de 104deg. avec le Nord magnétique.

[pour faciliter le repérage spatial, la modification suivante est en cours de négociation : la limite ouest serait la frontière du Burkina Faso et du Niger de la rivière Tapoa à la rivière Diamangou ; la limite nord serait la rivière Diamangou ; la limite Est serait la droite conventionnelle commençant avec l'intersection de la droite BC définie ci-dessus avec la rivière Diamangou ; la limite sud reste la Tapoa, jusqu'à son confluent avec le Niger.]

7.3. Étendue approximative des aires de transition terrestres :

1. Partie déclassée de la RTF de Tamou

Superficie :

environ 30,000 hectares

Limites :

A l'ouest la limite de la réserve de Tamou ; au nord la rivière Diamangou ; à l'est le fleuve Niger ; au sud, la limite de la Réserve de Tamou.

2. Réserve partielle de Dosso

Superficie :

306,000 hectares

Limites :

Définies par le décret 62-189 du 08-08-62 : au sud et à l'ouest, le fleuve Niger ; au Nord, la piste de Kirtachi à Hilikoye Kouara jusqu'à son croisement avec la route de Dosso à Gaya, situé 20 km au sud de Dosso ; à l'est, la route de Dosso à Gaya.

3. Plateau de Kouré

Superficie :

environ 75,000 hectares

Limites : voir carte.

4. Corridor génétique

Superficie : 20,000 hectares

Limites : voir carte.

5. Superficie totale approximative de la Réserve de Biosphère :

725,000 hectares.

7.4. Brève justification de ce découpage tel quil est présenté sur la carte de zonage (paragraphe 24) :

 

Le macro-zonage de la Réserve de biosphère proposée répond à la fois aux exigences de conservation et de développement et aux potentialités des différentes partie concernées.

La zone centrale :

Elle bénéficie d'un statut de protection bien respecté, sans habitat humain permanent. Elle se prête aux fonctions de conservation, monitoring écologique, tourisme de vision, recherche et éducation.

La zone tampon :

Elle est divisée en deux parties :


* une partie méridionale inhabitée, de 20 km de largeur, consacrée à la diffusion de la grande faune hors de la zone centrale ;


* une partie septentrionale (avec 5 petits villages) destinée à devenir une zone cynégétique villageoise, dans la partie située à l'ouest de la route Tamou-La Tapoa, et une zone de réhabilitation sylvo-pastorale, à l'est de la même route.

La zone de transition :

Elle correspond aux espaces les plus anthropisés (plateau de Kouré et rive gauche du fleuve) et est celle qui recevra en priorité les actions de développement économique et social ainsi que les actions de réhabilitation de ressources et d'écosystèmes.

Un corridor génétique réunit spatialement le plateau de Kouré à la réserve de Dosso. Dans ce corridor, la faune bénéficiera d'un statut de protection particulier.

8. PROVINCES BIOGéOGRAPHIQUES

 

Transition entre zone soudanienne et zone sahélienne.

 

Le territoire de la Réserve de biosphère proposée relève de la catégorie III (Centre régional d'endémisme soudanien) 29a (Forêt claire soudanienne indifférenciée) de la carte "Vegetation map of Africa" de F. White

9. POPULATION HUMAINE DE LA RéSERVE DE BIOSPHèRE

Permanente Saisonnière

9.1. Aire centrale :

0 0

9.2. Zone tampon :

environ 5000 idem

9.3. Aires de transition :

environ 45000 idem

 

En raison de la méconnaissance de la région dans les recensements, ces chiffres sont indicatifs.

 

Voir en annexe le tableau des principaux villages.

9.4. Brève description des communautés vivant à lintérieur ou à proximité de la réserve de la biosphère proposée :

 

La région du W du Niger est une région de brassage de population où coexistent, souvent en communautés mixtes, plusieurs ethnies.

 

Djerma (ou Zarma) : sédentaires, originaire de la rive gauche du Niger (région de Dosso). 23% de la population nigérienne. Langue Nilo-Saharienne, Songhai. Originaire du Macina et d'Egypte. Agriculteurs, petit élevage. Habitat en cases rondes, souvent de paille.

Gourmantché : Sédentaires, originaire de la rive droite du Niger, Songhaï. (cf. supra).

Fulfuldé : 15% de la population nigérienne.

Peuhl : pasteurs nomades, souvent en cours de sédentarisation.

Haoussa : Sédentaires, agriculteurs, artisans, commerçants. 50% de la population nigérienne. Origine saharienne.

Fulani : Nomades, pasteurs, apparentés aux Fufuldés.

Foulmangani : originaires de la région de Tamou, cette ethnie est apparue au 18ème siècle, par association de lignées Fulani et Gourmantché.

 

Toutes ces ethnies participent de plein droit à la vie nationale, quelle que soit leur importance numérique.

9.5. Nom de la grande ville la plus proche :

 

Say (sous-préfecture) : 80 km

Niamey (capitale) : 150 km (aéroport international)

10. RéGIME DE PROPRIéTé DE LA RéSERVE DE BIOSPHèRE PROPOSéE :

 

10.1. Aire centrale :

État du Niger

10.2. Zone tampon :

État du Niger et droit traditionnel

10.3. Aires de transition :

État du Niger et droit traditionnel

10.4. Modifications prévues du régime de propriété des terres :

Modifications à prévoir en relation avec l'évolution du code rural.

11. PROTECTION JURIDIQUE DE LAIRE CENTRALE ET DE LA ZONE TAMPON :

11.1. Aire centrale :

Parc National

Décret de création : décret du 04 août 1954 accordant le statut de parc national "au sens de l'article 2 de la convention internationale de Londres de 1933" en fonction des limites précisées par le décret ndeg. 4676 SEF du 25 juin 1953 (cf. Annexes).

Date : 4 août 1954

Statut UICN équivalent : II

11.2. Zone tampon :

Réserve totale de faune

Décret de création : ndeg. 62188 MER modifié par le décret 76-141 du 12 août 1976 (cf. Annexes).

Date : 8 août 1962

Statut UICN équivalent : IV

12 AUTORITé CHARGéE DE LADMINISTRATION :

 

12.1. lensemble de la réserve de biosphère proposée :

Nom : Ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement

Compétences :

12.2. laire centrale :

M. Seyni Seydou

Conservateur du Parc National du W du Niger

12.3. la zone tampon :

M. Seyni Seydou

Conservateur du Parc National du W du Niger

12.4. Mécanismes de consultation et de coordination des différentes autorités :

 

Un comité de gestion mixte faisant intervenir des représentants de l'administration, des chercheurs et des représentants des communautés villageoises.

La Réserve de Biosphère sera gérée par un Comité de gestion mixte faisant intervenir les différents partenaires concernés par la gestion de cette aire protégée (représentants de l'administration, chercheurs et représentants des communautés villageoises). Dans ce comité seront représentés les représentants des communautés villageoises, le Comité MAB-Niger, le Ministère de l'Hydraulique (Direction de la Faune, Pêche et Pisciculture ; Environnement, Hydraulique), le Ministère de l'Agriculture (Élevage, Agriculture, Services Vétérinaires), les organismes de recherche concernés, l'Université de Niamey, l'UICN-Niger, les ONG concernées.

L'organisme responsable de la mise en oeuvre des projets (recherche de financements, maîtrise d'oeuvre) sera l'agence indépendante Niger Nature.

Voir Organigramme en Annexe.

12.5. Le cas échéant, nom de ladministration centrale dont relève la réserve de biosphère proposée :

 

Ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement

13. CARACTéRISTIQUES PHYSIQUES :

13.1. Caractéristiques du site et topographie de la région :

Situé dans une région de pénéplaine ancienne, la région du W du Niger présente peu de variations altitudinales mais doit sa diversité au tracé du réseau hydrographique qui se répartit en trois bassins versants principaux. Les paysages du parc national et de la région du W du Niger sont très diversifiés. Ils s'organisent autour d'éléments aquatiques (fleuve, rivières, mares) et d'éléments terrestres où alternent pelouses herbacées, brousse arbustive et forêts galeries. Les peuplements monospécifiques de baobabs constituent des sites de grande beauté, en raison de la stature gigantesque de ces arbres.

Les paysages de plateaux latéritiques ont un aspect sévère, particulièrement en saison sèche, les arbres ayant perdu leurs feuilles. Ces paysages sont entrecoupés par des panoramas grandioses sur les dépressions bordées de falaises, comme celle de Natingou.

Sur le plan esthétique, certaines zones du fleuve Niger, passant en défilé ou contournant des îlots, présentent un grand intérêt esthétique. Les gorges de la Mékrou et de la Tapoa, les chutes de la Tapoa, les rapides du Barou sont des lieux de promenade privilégiés.

13.1.1. Altitude maximale au-dessus du niveau de la mer :

310 mètres

13.1.2. Altitude minimale au-dessus du niveau de la mer :

200 mètres

13.2. Climat :

Régime soudano-sahélien,, avec pluies de mousson estivales variant de 500 à 800 mm/an.

Le climat subjectif permet de diviser l'année en trois grandes saisons :

La saison froide, de novembre à février, caractérisée par un fort différentiel thermique quotidien. L'alizé souffle de la zone saharienne vers le golfe de Guinée, produisant des brumes sèches.

La saison chaude, de mars à juin. Le différentiel thermique quotidien s'atténue. L'harmattan souffle. Les températures maximales moyennes dépassent 400C.

La saison humide, de juin à septembre. C'est l'hivernage caractérisé par une forte hygrométrie et la baisse des températures moyennes.

Voir, en Annexe, les données climatiques de référence (températures moyennes maximales et minimales, pluviométrie).

13.2.1. Température moyenne du mois le plus chaud :

Mai : Maxima : 44 deg.C ; Minima : 26 deg.C

13.2.1. Température moyenne du mois le plus froid :

Janvier : Maxima : 31,2 deg.C ; Minima : 10,7 deg.C

13.2.1. Pluviosité annuelle moyenne :

558 mm, mesurée à une altitude de 250 mètres (moyenne pour 1980-90).

30 à 50 jours de pluie par an

13.2.4. Sil y a une station météorologique :

Relevés manuels : OUI

Relevés automatiques : NON

Nom et emplacement de la station : La Tapoa

13.3. Géologie, géomorphologie, sols :

La région du W du Niger a été étudiée par Chetelat, Chermette, Pougnet, Greigert, Machens, à partir de 1955. Cette région est caractérisée par diverses formations précambriennes dont l'âge atteint 2 milliards d'années. Les informations suivantes sont empruntées en majorité à Greigert et Pougnet (1967).

13.3. 1. Stratigraphie :

Dans la région du W du Niger, la succession des séries s'étend des granites post-tectoniques âgés de près de 2 milliards d'années aux formations du précambrien inférieur (Dahomeyen). Il s'agit donc de terrains très anciens qui constituent l'extrémité nord du Système de l'Atacora, issu de l'orogenèse panafricaine. Ce système qui s'étend d'Accra (Ghana) au W du Niger correspond à des sédiments remaniés et façonnés, témoins d'immense glaciation diachrone qui a affecté toute l'Afrique occidentale au Précambrien supérieur (Drouet, 1989). Le croquis géologique permet de se rendre compte de la disposition et de l'étendue des différentes formations.

Le Dahomeyen apparaît au niveau de la vallée du fleuve, sous forme d'affleurements sporadiques de gneiss à muscovite, au pied des falaises.

Le Précambrien moyen est représenté par des formations moins métamorphisées que celles du précambrien inférieur. Il est représenté par l'Atacorien du W qui est le seul représentant de cet étage au Niger. C'est l'extrémité nord de la chaîne de l'Atakora. Les quartzites sont métamorphisés dans la zone des micaschistes supérieurs et fortement plissés suivant la direction NNE/SSW. Cette formation occupe l'est du PNWN, près du confluent du Niger et de la Mékrou.

Le Précambrien supérieur est représenté dans la région du W par la série du Buem où elle est représentée par une unité de schistes et de grès quartzites à filonnets de quartz, au niveau du confluent de la Mékrou.

L'Infracambrien constitue la majeure partie du Parc National du W du Niger. Il est constituée de grès voltaiens qui sont en contact avec l'Atacorien et le Buem. A L'ouest et au nord il est recouvert par les formations du Continental terminal. Il s'agit de grès et de grès quartzites grossiers, de couleur claire rosée, avec, localement, des bancs conglomératiques. Ces grès sont généralement subhorizontaux mais peuvent avoir un pendage atteignant 25deg..

A ces séries précambriennes sont liés des granites anciens. Dans le W, ces granites syntectoniques n'affleurent que sur une petite zone, près de la Tapoa, au niveau du Burkina Faso. Cette dalle de granite fissurée est sous-jacente aux autres formations et constitue un horizon d'écoulement des eaux d'infiltration.

Un lambeau de Continental Terminal, formé de conglomérats de la série sidérolithique de l'Adrar Doutchi, recouvre les grès voltaiens de la partie centrale du PNWN. Ces grès sont généralement ferruginisés et contiennent des débris végétaux.

13.3. 2. Géomorphologie :

Le Parc National du W du Niger est établi sur l'extrémité pénéplanée d'un vieux massif dominant la vallée du fleuve Niger d'une vingtaine de mètres. Il est entaillé par les vallonnements des principales rivières (Mékrou, Tapoa).

Quand la cuirasse des grès du Continental Terminal est entaillée, les grès voltaiens deviennent visibles : le long des cours d'eau principaux ; sur les versants des dépressions centrales du parc (Natingou) ; sous forme d'affleurements Nord-Sud au nord-est et au sud-est du parc.

On peut distinguer 5 unités géomorphologiques :

- Les plateaux cuirassés, surtout au centre du parc

- Les buttes cuirassées, dans la partie occidentale

- Les bancs de grès, à l'est et au sud

- Les grandes vallées : Mékrou, Tapoa, Niger

- Les plaines d'inondation du Niger et des autres cours d'eau.

13.3. 3. Orographie

Le parc est caractérisé par une pénéplaine qui s'incline depuis la faîtière burkinabé jusqu'au lit du Niger. C'est l'extrémité du vieux massif de l'Atacora qui traverse le Bénin du Nord au Sud. Les sommets s'échelonnent entre 200 m et 310 m dans la zone centrale du parc. On observe à l'ouest des formes tabulaires moins marquées et plus limitées en surface.

Les cours de la Tapoa et de la Mékrou organisent un réseau de drainage secondaire bien individualisé (vallées de Moussiémou, Boro Fouanou, Meydiaga, Gomandi). Le modelé prend des allures de banquettes parallèles, entrecoupées d'effondrements. Les dénivellations d'une dizaine de mètres sont marquées d'affleurements gréseux.

13.3. 4. Pédologie :

On distingue 2 types de sols principaux :

- Des sols peu évolués avec des lithosols, sols d'érosion sur altérite, lithiques sur cuirasse, lithiques sur grès, régiques ferrugineux, alluvio-colloïdaux, alluviaux à tendance vertique et sols d'érosion peu évolués.

- Des sols ferrugineux tropicaux avec des sols ferrugineux peu lessivés très évolués rubéfiés, des sols ferrugineux tropicaux peu épais, à horizon très développé et des sols ferrugineux lessivés appauvris.

13.3. 5. Ressources minérales :

Jaspe : Il y avait autrefois une exploitation artisanale de jaspe qui a cessé d'être utilisée.

Phosphates : Des indices de phosphate ont donné lieu à une étude sur le terrain et à un projet d'exploitation minière qui semble actuellement abandonné.

13.3. 6. Hydrologie

Le site appartient au Bassin du Niger, ce fleuve constituant la limite septentrionale du parc (établi sur sa rive droite). Le parc est délimité par deux affluents importants du Niger : la Tapoa et la Mékrou. Il comprend donc deux bassins versants principaux : celui de la Tapoa au nord-ouest et celui de la Mékrou au sud-est. Ces deux bassins sont séparés par une dorsale qui traverse le Parc National du W du Niger dans sa plus grande diagonale. Hormis le fleuve Niger, tout le réseau hydrographique n'a qu'une activité saisonnière. L'écoulement de la Tapoa et de la Mékrou ne se fait que de la saison des pluies au mois de décembre (6 mois/an). Les cours d'eau secondaires sont tous temporaires : Ananas, Bata, Boukougou, Borofonanou, Fomboni, Meydiagou Tialkoye, Moussiémou, Nya Farou. Seules quelques mares subsistent dans les lits mineurs. En fin de saison sèche il ne reste plus qu'une à deux mares dans la Tapoa et quelques mares dans la Mékrou.

En dehors des rivières, le Parc National du W du Niger renferme également 32 mares permanentes et semi-permanentes, naturelles ou artificielles. Les pluies ruissellent vers le fleuve assez rapidement en raison d'une dalle de granite continue sous-jacente qui limite l'infiltration.

Cette précarité des ressources hydriques constitue une limite importante à l'exploitation du milieu par les grands herbivores. Pour cette raison, 10 mares artificielles ont été creusées. Six d'entre elles gardent de l'eau jusqu'en avril.

Eaux souterraines : L'alimentation des nappes souterraines se fait par des failles dans la dalle de granite. Il n'y a pas de données disponibles sur ces ressources souterraines et une étude hydrogéologique serait souhaitée.

14. HABITATS ET ESPèCES CARACTéRISTIQUES :

 

La réserve de biosphère proposée se caractérise par une grande variété d'habitats s'étendant des cuirasses gréseuses des plateaux aux plans d'eau de la vallée du Niger. Le relief détermine des paysages diversifiés qui sont un des atouts touristiques et un des agréments de cette région.

En raison des caractéristiques édaphiques et orographiques, les différentes formations végétales alternent, constituant une mosaïque de paysages conforme à la succession pédologique le long des toposéquences. Les espèces ligneuses sont adaptées à la longue saison sèche et chaude qui caractérise ce milieu: elles adoptent une vie ralentie avec chute des feuilles (espèces décidues). Les espèces liées à des sous-sols plus humides sont sempervirentes ou semi-sempervirentes. On aboutit ainsi à des forêts galeries, le long des cours d'eau. La hauteur des arbres (près de 30 m), la contiguïté des canopées, l'abondance des lianes donnent alors l'impression de forêts tropicales denses. Dans ces lieux, une couverture épaisse d'humus se forme.

Comme la plupart des formations de savane africaine, les formations herbacées ouvertes de la région du W du Niger ne sont pas des formations climaciques. Leur présence est le résultat d'une interaction ancienne entre formations végétales, d'une part, et utilisation par la faune sauvage et par le bétail, d'autre part. Le maintien de l'activité de pâturage entretient ces formations ouvertes qui, autrement, seraient envahies par les formations buissonnantes et arbustives. Ces plages herbacées contribuent à augmenter la diversité végétale et animale de cette région soudano-sahélienne. Leur maintien nécessite une forte charge animale herbivore. Elle est entretenue par une activité d'aménagement traditionnelle dans toute cette zone : le feu de brousse.

En s'inspirant de Koster (1981), on peut considérer qu'il existe six grands types d'habitats : les zones humides, les forêts galeries, les formations boisées, les formations buissonnantes, les formations herbacées, les zones modifiées par l'homme. Une liste des espèces végétales répertoriées est jointe en Annexe.

14.1. Les Zones humides

Comprennent des plans d'eau permanents (fleuve, mares, sources), temporaires (rivières, mares temporaires) et des zones d'inondation.

14.1.1. Plans deau permanents (fleuve, mares, sources)

Distribution : RéGIONALE

Le plan d'eau permanent principal est le fleuve Niger qui traverse le territoire de la Réserve de Biosphère proposée sur plus de 50 km. La surface du plan d'eau protégé est dépasse 2500 hectares. Le parc national comprend aussi 32 mares permanentes ou semi-permanentes (10 d'entre elles ont été aménagées). En fin de saison sèche il reste également une à deux mares dans la Tapoa et quelques mares dans la Mékrou.

14.1.1.1. Principales espèces :

Espèces végétales :

Plantes aquatiques

Espèces animales :

114 espèces de poissons, hippopotames, lamantins, crocodiles, nombreux oiseaux aquatiques.

14.1.1.2. Processus naturels importants :

Drainage des eaux pluviales.

Crues bisannuelles (décembre et juillet) importantes pour l'alevinage des poissons et l'alluvionnement des terres des plaines d'inondation.

14.1.1.3. Principaux impacts humains :

Pêche intensive.

14.1.1.4. Modes de gestion de lhabitat :

Traditionnel. Contrôle par patrouilles fluviales organisées par Parc National.

14.1.2. Plans deau temporaires (rivières, mares temporaires)

Distribution : RéGIONALE

Les deux principales rivières sont la Tapoa et la Mékrou. Elles ne sont actives que de juin à décembre. Les autres cours d'eau secondaires sont tous temporaires : Ananas, Bata, Boukougou, Borofonanou, Fomboni, Meydiagou Tialkoye, Moussiémou, Nya Farou. En saison sèche, seules quelques mares subsistent dans les lits mineurs.

14.1.2.1. Principales espèces :

Espèces végétales :Espèces animales :

 

Poissons, crocodiles, oiseaux aquatiques

14.1.2.2. Processus naturels importants :

Ces plans d'eau temporaires jouent un rôle important pour l'abreuvement des espèces animales terrestres, surtout en fin de saison sèche.

14.1.2.3. Principaux impacts humains :

Activité de pèche non contrôlée dans la Tapoa.

14.1.2.4. Modes de gestion de lhabitat :

Pêches de régulation organisées par le Parc National.

14.1.3. Zones dinondation.

Distribution : Régionale

 

Essentiellement situées le long du fleuve Niger et des affluents majeurs, elles peuvent s'étendre sur plusieurs hectomètres. Elles sont recouvertes de buissons épineux (Mimosa pigra) et bordées de palmiers Borassus aethiopicus. Les graminées sont généralement vivaces (Andropogon gayanus, Hyparrhenia cyanescens, Vetiveria nigratiana, Sporbolis pyramidalis, Jardinia congoensis). Elles peuvent atteindre 3 m de hauteur. Dans les zones argileuses, des formations herbacées tendent au marécage, avec des cypéracées du genre Cyperus.

14.1.3.1. Principales espèces :

Espèces végétales :

Palmiers rôniers, Mimosa pigra

Espèces animales :

guibs harnachés, buffles, éléphants

14.1.3.2. Processus naturels importants :

Alluvionnement pendant les crues ; lieu de pacage important pour les antilopes en fin de saison humide.

14.1.3.3. Principaux impacts humains :

Le pâturage illégal a pratiquement disparu de la zone centrale. Hors parc, les plaines d'inondation sont des zones de culture (maraîchage, maïs, mil) et d'élevage importantes.

14.1.3.4. Modes de gestion de lhabitat :

Hors parc, géré par les communautés villageoises.

14.2. Les Galeries forestières

 

Distribution : RéGIONALE/LOCALE

 

Selon les qualités, l'humidité et la profondeur des sols, on peut distinguer trois catégories de formations constituant des galeries plus ou moins denses le long des principaux cours d'eau.

14.2.1. Galeries forestières à feuillage caduc :

Cette formation se développe en bordure des petits cours d'eau saisonniers. Les espèces caractéristiques sont Anogeissus leocarpus, Pterocarpus erinaceus, Diospyros mespiliformis, Tamarindus indica, Daniela olivieri.

14.2.1.1. Galeries forestières semi-sempervirentes :

Ces formations assurent la transition entre le thalweg humide et le sol plus sec des plateaux avec Poupartia birrea, Crateva religiosa, Vitex chrysocarpus, Acacia ataxacantha et les mêmes espèces que la formation suivante.

14.2.1.2. Galeries forestières sempervirentes :

Elles sont établies en sol profond dans les principaux thalwegs. Elles sont localement denses. Les arbres atteignent 30 m de hauteur et portent une abondance de lianes. Les essences principales sont Diospyros mespiliformis, Kigelia africana, Anogeissus leocarpus, Daniellia olivieri, Khaya senegalensis, Mytragina inermis, Cola laurifolia, Borassus aethiopicus, Nauclea latifolia. Un étage d'espèces arbustives se développe à l'intérieur de la galerie avec Mimosa pigra, Combretum micranthum, Acacia ataxacantha et A. erythrocalyx.

14.2.2. Principales espèces :

14.2.2.1. Espèces végétales :

Anogeissus leocarpus, Pterocarpus erinaceus, Diospyros mespiliformis, Tamarindus indica, Daniela olivieri., Poupartia birrea, Crateva religiosa, Vitex chrysocarpus, Acacia ataxacantha, Diospyros mespiliformis, Kigelia africana, Anogeissus leocarpus, Daniellia olivieri, Khaya senegalensis, Mytragina inermis, Cola laurifolia, Borassus aethiopicus, Nauclea latifolia, Mimosa pigra, Combretum micranthum, Acacia ataxacantha et A. erythrocalyx.

14.2.2.2. Espèces animales :

Guibs harnachés, phacochères, singes, varans du Nil, pythons.

14.2.3. Processus naturels importants :

Alluvionnement, humification

14.2.4. Principaux impacts humains :

Les forêts galeries situées dans le parc national sont en bon état de conservation.

14.2.5. Modes de gestion de lhabitat :

Parc national.

14.3. Les formations de forêt sèche

Distribution : RéGIONALE

C'est la formation la plus étendue dans la réserve de biosphère proposée. C'est celle qui abrite la majeure partie de la faune d'ongulés en lui fournissant soit de l'abri, soit de la nourriture. En zone périphérique, c'est la formation qui est le plus souvent défrichée pour les cultures ou utilisée pour le pacage du bétail.

On peut y distinguer 4 formations principales :

14.3.1. Bois à Combrétacées

Couvre la plus grande étendue, aussi bien sur des sols érodés que sur des sols alluviaux bien développés. Les arbres peuvent atteindre 15 à 20 m. Cette formation fait généralement la transition avec les galeries forestières. La canopée couvre en moyenne 35 % (de 20 à 60 %). Les arbres caractéristiques sont Combretum nigricans, C. glutinosum, C. hypopilinum, Crossopteryx febrifuga, Piliostigma reticulatum et Terminalia avicennoides. Une strate arbustive avec des buissons atteignant 2 m de hauteur (Combretum micranthum, Guiera senegalensis). Enfin une strate herbacée avec Andropogon gayanus (vivace) et des annuelles (Andropogon pseudapricus, A. fastigiatus, Hyparrhenia involucrata, Loudetia togoensis).

14.3.1.1. Bois à Terminalia

Selon la profondeur des sols, les grands arbres peuvent atteindre 15 à 20 m de hauteur. Les arbres dominants sont Terminalia avicennoides, Butyrospermum paradoxum, Daniellia olivieri, Combretum glutinosum et C. hypopilinum. La strate buissonnante atteint en moyenne 2 m de haut avec Ximinia americana, Gardinia sokotensis et Securinega virosa. La strate herbacée est bien développée et peut atteindre 3 m de hauteur. On y retrouve Andropogon gayanus vivace et des annuelles Hyparrhenia involucrata et Andropogon pseudapricus.

14.3.1.2. Bois à Combretum-Detarium

Localisé aux sols rocailleux le long de la Mékrou qui n'entretiennent qu'une végétation assez ouverte. La hauteur des cimes varie de 4 à 6 m, avec un recouvrement de 20 à 40 %. Les espèces caractéristiques sont Detarium microcarpum, Combretum glutinosum , C. nigricans et Terminalia avicennoides. Le couvert herbacé est limité et comprend Loudetia togoensis, Diheteropogon Haguperii et Hyparrhenia involucrata (moins de 2 %).

14.3.1.3. Bois à Combretum-Balanites

Ce peuplement est constitué de Balanites aegyptiaca en mélange avec des Combretum (C. glutinaosum et C. nigricans) et des Acacia (A. ataxacantha). Il se développe sur des sols sableux bien drainés, dans la plaine d'inondation du Niger et des deux affluents principaux. Les arbres ne dépassent pas 7 m, avec un recouvrement de 25 %

14.3.2. Principales espèces :

14.3.2.1. Espèces végétales :

Combretum nigricans, C. glutinosum, C. hypopilinum, Crossopteryx febrifuga, Piliostigma reticulatum et Terminalia avicennoides. Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Andropogon gayanus, Andropogon pseudapricus, A. fastigiatus, Hyparrhenia involucrata, Loudetia togoensis, Terminalia avicennoides, Butyrospermum paradoxum, Daniellia olivieri, Combretum glutinosum et C. hypopilinum., Ximinia americana, Gardinia sokotensis et Securinega virosa, Balanites aegyptiaca

14.3.2.2. Espèces animales :

Céphalophes, hippotragues, damalisques

14.3.3. Processus naturels importants :

Protection des sols, humification

14.3.4. Principaux impacts humains :

Feux de brousse, défrichements en zone périphérique

14.3.5. Modes de gestion de lhabitat :

Feu de brousse, coupe pour bois de feu.

14.4. Les formations buissonnantes

Distribution : Régionale

Ces formations se développent essentiellement sur les sols poreux peu fertiles des plateaux. Elles couvrent de grandes surfaces dans la zone centrale du PNWN et de la Réserve de Dosso. La hauteur des cimes varie de 2 à 4 m avec un recouvrement d'environ 25 %. Les espèces majoritaires sont Combretum micranthum, C. nigricans, Dicrostachys glomerata et Guiera senegalensis. Quelques arbres (Burkea africana, Anogeissus leocarpus) peuvent atteindre 10 m de hauteur. La strate herbacée comprend Loudetia togoensis, L. annua, Ctenium newtonii et Hyparrhenia involucrata. Andropogon gayanus pousse à l'ombre des buissons.

14.4.1. Principales espèces :

14.4.1.1. Espèces végétales :

Combretum micranthum, C. nigricans, Dicrostachys glomerata ,Guiera senegalensis, Burkea africana, Anogeissus leocarpus, Loudetia togoensis, L. annua, Ctenium newtonii, Hyparrhenia involucrata. Andropogon gayanus

14.4.1.2. Espèces animales :

Antilopes, éléphants, primates, pintades.

14.4.2. Processus naturels importants :

évolution du sol et des formations végétales sous l'impact des éléphants.

14.4.3. Principaux impacts humains :

Défrichements, en zone périphérique.

14.4.4. Modes de gestion de lhabitat :

Gestion traditionnelle.

14.5. Les formations herbacées

Distribution : Régionale

14.5.1. Les formations herbacées :

On peut distinguer des formations xérophiles, sur les sommets de plateaux, et des formations hygrophiles, dans les plaines d'inondation des principaux cours d'eau.

Des zones de clairière, de quelques hectares à plusieurs kilomètres carrés, sont réparties parmi les formations de buissons et d'arbres, généralement sur des sols plats ferrugineux, au niveau des plateaux. Elles sont occupées essentiellement par des espèces annuelles (Loudetia togoensis, Microchloa indica, Andropogon fastigiatus, A. pseudapricus). Ces herbes sèchent rapidement après la saison des pluies et sont l'objet des feux de brousse. Quelques espèces buissonnantes complètent cette formation (Combretum nigricans, C. glutinosum, Acacia ataxacantha).

14.5.2. Principales espèces :

14.5.2.1. Espèces végétales :

Combretum nigricans, C. glutinosum, Acacia ataxacantha

Loudetia togoensis, Microchloa indica, Andropogon fastigiatus, A. pseudapricus

14.5.2.2. Espèces animales :

Antilopes

14.5.3. Processus naturels importants :

Pâturage des ongulés entretenant la savane.

14.5.4. Principaux impacts humains :

Pacage du bétail et défrichements, en zone périphérique.

14.5.5. Modes de gestion de lhabitat :

Feux de brousse saisonniers.

14.6. Les peuplements anthropisés (baobabs)

Distribution : Locale

Une particularité botanique de la Région du W du Niger, est la présence de très importants peuplements de baobabs (Adansonia digitata). Ceux-ci sont généralement situés sur les parties élevées du plateau, dans des zones de savane boisée (dans le parc national ) et sur les rives et îles du Niger. Ces peuplements de baobabs sont généralement associés à des ruines de villages fortifiés. En raison de son utilisation importante dans l'économie humaine (fruits, feuilles, fibres) on peut penser que ces concentrations d'arbres (qui sont souvent monospécifiques) sont le résultat d'une action anthropique ancienne, les anciens habitants de ces zones ayant favorisé la germination et le développement de cette essence utile. Ces forêts de baobabs constituent une originalité dans le Parc National du W DU NIGER et dans toute la région sud du Niger. Ces habitats sont particulièrement intéressants dans la mesure où les baobabs sont généralement en déclin à l'extérieur de cette région, en général par dépérissement en raison d'une exploitation excessive des feuilles.

14.6.1. Principales espèces :

Adansonia digitata

 

14.6.2. Processus naturels importants :

Lutte contre l'érosion

14.6.3. Principaux impacts humains :

Cueillette des feuilles et des fruits

14.6.4. Modes de gestion de lhabitat :

Gestion communautaire, hors parc national.

15. INTéRêT POUR LA CONSERVATION :

15.1. Habitats dun intérêt particulier :

Les différents types d'habitats de la réserve de biosphère proposée sont tous (sauf la brousse tigrée) échantillonnés dans les limites du parc national qui en assure la conservation.

Zone humides :

classés comme site Ramsar, les habitats humides constituent un habitat particulièrement riche en espèces animales et végétales car en plus des espèces aquatiques, les espèces terrestres y sont très liées pour leur survie en saison sèche. Les processus d'alluvionnement consécutifs au régime crue périodique sont un élément important de reconstitution du milieu. Ces mêmes plaines d'inondation constituent, en période de crue, une zone de frai et d'alevinage très importante pour la dynamique des populations de poissons (intérêt écologique et économique).

Galeries forestières :

Elles constituent, en milieu soudanien, la préfiguration des formations guinéennes. Elles constituent de ce fait la limite nord de ces formations et, par mélange avec les formations soudaniennes, un milieu original qu'il convient de préserver.

15.2. Espèce végétales ou animales en danger ou menacées :

Espèces végétales : peu sont réellement menacées mais il est nécessaire de préserver des espèces comme le baobab ou les espèces constituant des ressources génétiques pour l'économie humaine (Cola, Karité, Pennisetum, etc.)

Espèces animales : Hippopotame, lamantin, crocodile, varan, ongulés, éléphants, girafes, lycaon, guépard

15.3. Espèces traditionnellement ou commercialement importantes :

Végétaux à usage alimentaire, pharmaceutique ou cosmétique (Baobab, karité, tamarin)

Végétaux à usage artisanal (Andropogon pour sparterie).

Animaux : ongulés, éléphants, lamantins, girafes, poissons, reptiles.

16. INTéRêT CULTUREL :

16.1 Période préhistorique :

 

Les sites préhistoriques de la région du W du Niger sont en début d'étude. Les recherches sont en plein développement, par des équipes mixtes (nigériennes et françaises), sous la direction du Professeur Boubé Gado de l'IRSH.

Les premiers peuplements humains connus correspondent à des sites préhistoriques acheuléens (Paléolithique moyen) situés près de la rivière Tapoa.

Des sites néolithiques, assez récents (2 à 3.000 ans), ont été découverts ces derniers mois, dans la région de la rive gauche de la Mékrou. On y note la présence de squelettes, de poteries, d'outils, de meules. Le matériel est en cours d'étude à l'IRSH de Niamey, sous la direction du Pr. Boubé Gado. Le gisement semble particulièrement riche et un programme de prospection a été mis en place avec la collaboration de l'Université de Paris.

16.2 Période historique :

Les plus anciennes données historiques sur les populations de la région remontent à 1591-93 où des conflits entre les tribus locales et des envahisseurs marocains venus du Nord ont repoussé les habitants vers l'actuel Nigeria. Progressivement, les tribus de chasseurs, de pêcheurs et les nomades revinrent. Cette région semble avoir toujours été faiblement peuplée, sa densité ne dépassant probablement pas 5 habitants par km2.

Karey Kopto, village de pécheurs sur la rive du fleuve Niger, est le site d'un culte actif envers un personnage mythico-historique, Faran Maka Bote. Ce personnage aurait vécu sur ce site avant le 14ème siècle et serait l'ancêtre de tous les pêcheurs (Sorko ou Sorkawa) du Fleuve Niger, entre Tombouctou, au Mali, et Yawri, au Nigeria. Il serait le fondateur de la culture songhaï et aurait été à l'origine de la cité de Gao.

Cet élément, à la fois historique et légendaire, montre bien toute l'intrication qu'il y a, dans cette région d'Afrique, entre nature et culture. Il confirme le fait que les ressources naturelles (cueillette, chasse, pêche) de cet environnement ont été utilisées de tout temps par les populations de la région qui ont laissé leur empreinte dans les formations végétales et les paysages (pâturage, incendies, cultures).

Cette région a été, au cours des 18 et 19 siècles, l'objet de nombreux mouvements de population, source de conflits et de conquêtes. La région était peuplée de Gourmantché (zone de Tamou, rive droite) et de Zarma (zone du Dallol Bosso, rive gauche) lorsque des Foulanis (pasteurs nomades) l'ont envahie. La résistance des Gourmantché et des Zarma fut vive contre l'emprise Foulani.

La résistance des populations autochtones aurait abouti à la construction de villages fortifiés, dont on trouve des traces nombreuses dans le périmètre du PNWN. D'autres villages comparables s'étendent sur une zone qui va jusqu'à la rivière Sirba (région du Liptako : Torodi, Tonikware). Les fortifications sont constituées de doubles murs de terre. Ces villages ont été datés du 17-18ème siècle. Leur rattachement à une ethnie déterminée n'a pas été effectué clairement. L'une des hypothèses est qu'ils auraient été construits pour résister aux attaques des Foulanis. On remarque immédiatement que ces sites sont très abondamment complantés en baobabs (Adansonia digitata), arbre très utilisé dans l'alimentation et la pharmacopée locale. Certains de ces peuplements de baobabs sont monospécifiques. On peut penser là à une interaction ancienne entre l'homme et la nature qui dépasse le simple cadre de la cueillette, en favorisant le développement d'une essence "utile". Cela constituerait un exemple de protoagriculture dans le domaine africain.

Dès cette époque, les nouveaux maîtres de la région considérèrent les populations autochtones comme des populations asservies. D'autres agriculteurs s'installèrent dans les villages, en tant que captifs introduits dans la région, les Foulanis continuant leurs activités pastorales antérieures. Des formes d'assimilation sont apparues dans la région de Tamou (dans le hameau gourmantché de Boutou), avec la formation de la lignée Foulmangani, issue de l'association de foulanis et de gourmantché.

Au cours du siècle écoulé, toutes les populations de la région sont progressivement passées d'une économie reposant sur l'utilisation usufruitière des ressources naturelles sauvages (chasse, pêche, cueillette) à une économie reposant sur l'agriculture, l'élevage et le commerce.

L'organisation sociale locale est complexe. Elle repose sur la distinction de différentes catégories socioprofessionnelles : il y a ainsi des lignages nobles ou non-nobles, des populations libres ou "captives". Une structuration en castes existe également au niveau professionnel, perpétuée par une tradition de liens endogamiques. On peut ainsi distinguer des castes de statut inférieur comme boucher, tanneur, barbier-circonciseur, musicien. D'autres professions n'ont pas systématiquement de statut inférieur. Il s'agit des Chasseurs (gaw en songhaï) et Pêcheurs (sorko) qui se rattachent tous à un ancêtre commun, Faran Maka Bote (cf. supra). Enfin une caste de religieux (prêtres et guérisseurs) transmet un savoir traditionnel à l'intérieur du lignage. L'Islam s'est développé sur ce substrat animiste.

16.3 Époque actuelle :

Depuis 1984, période de grande sécheresse au Sahel, de nouvelles communautés, venant de l'est, se sont installées dans la plupart des villages de la région.

La population riveraine du parc s'est considérablement accrue au cours de la décennie écoulée. Elle est estimée à 50.000 habitants, sans précision, en raison de l'absence de recensement récent. [Pour information, la population de l'arrondissement de Say, dont dépend le parc, est en forte croissance, passant de 74.800 en 1977 à 164.300 en 1987. Elle pourrait atteindre 375.000 personnes en 2001, soit une densité de 27 hab/km2]

Avec une densité actuelle de 14 habitants/km2, la population exerce une pression d'utilisation des ressources naturelles qui a entraîné des mutations socioprofessionnelles. Les groupes de chasseurs et de pêcheurs se sont progressivement mués en agriculteurs (soit en raison de l'interdiction de la chasse, soit en raison de la raréfaction du poisson). Les éleveurs nomades tendent à se fixer et à s'orienter vers l'agriculture qui devient agro-pastorale. L'occupation de l'espace par des populations agricultrices, ainsi que la présence d'aires protégées contrarie très fortement les déplacements des éleveurs transhumants. De nouveaux couloirs de transhumance sont en cours de définition, sur la rive gauche, pour relier le Niger au Nigeria.

 

Cependant, malgré les interdictions liées à son statut d'aire protégée, le Parc National du W du Niger n'a pas été totalement exempt d'utilisation par la population locale (nigérienne ou des deux états voisins). Les rapports anciens mentionnent l'existence d'un braconnage (Fiaisson, 1937). Le braconnage est passé d'une activité vivrière à une activité lucrative, des réseaux organisés de braconniers opérant aussi bien à partir du Niger qu'à partir du Bénin. Depuis les années de sécheresse de 1970 et 80, une activité de pâturage illégal se développe de plus en plus et devient extrêmement préoccupante pour l'équilibre de l'écosystème. Ces activités illégales se sont d'autant développées qu'elles ont bénéficié d'un laxisme dans l'application de la réglementation, entre l'indépendance et le milieu des années 1980. La pression anthropique qui s'est exercée sur le Parc National du W du Niger a donc été importante et mérite d'être détaillée.

Grâce à des mesures énergiques de contrôle, de sensibilisation et de développement, entreprises depuis 1990, on assiste à une reconstitution de la diversité biologique animale (retour d'espèces comme le lycaon, le guépard, expansion de nombreux herbivores, etc.) et à une reprise des formations forestières. Les chiffres fournis par les rapports d'activité du PNWN montrent que braconnage et pâturage illégal sont en forte diminution depuis 1993.

17. RECHERCHE ET SURVEIL-LANCE :

17.1. Brève description des activités de recherche et/ou de surveillance passées

Les activités de recherche et/ou de surveillance passées ont été limitées au cadre du parc national essentiellement :

17.1.1. Recherche et surveillance abiotiques

Activités de surveillance : elle concerne la veille climatique. Relevé des mesures météorologiques depuis 1960.

17.1.2. Recherche et surveillance biotiques

Activités de surveillance : estimation des populations de grands mammifères.

Activités de recherche : inventaire de flore, inventaire de faune.

L'évolution de la faune a été décrite par des recensements et par des estimations. Les premières estimations sont celles de Boy (1963). Puis on trouve les recensements de Poché (1975), Koster (1977 et 1981), Grettenberger (1983) et ceux organisés en 1987, 88, 89 et 90 par Belluff, Roth et les conservateurs du parc national du W du Niger. A l'exception de trois recensement effectués par voie aérienne en 1972, à l'aide d'un hélicoptère, 1977 et 1992 (partie est), par avion, les autres recensements ont été réalisés par voie terrestre, en automobile.

17.1.3. Recherche socio-économique

Pratiquement inexistante.

17.2. Brève description des activités de recherche et/ou de surveillance en cours

Dans le cadre du parc national essentiellement :

17.2.1. Recherche et surveillance abiotiques

Activités de surveillance : veille climatique.

17.2.2. Recherche et surveillance biotiques

Activités de surveillance : estimation des populations de grands mammifères

Activités de recherche : inventaire de flore, inventaire de faune

L'évolution de la faune peut être décrite par des recensements et par des estimations. La méthode d'estimation des comptages utilisée régulièrement, depuis 1987, est une version modifiée de la méthode de Norton Griffiths (Serengeti) par trajet le long des pistes. Le trajet parcouru pour cet inventaire est de 423 km. Tout le parc n'est pas visité (manque de pistes). Quatre circuits sont effectués au cours du mois de février et c'est la moyenne des observations qui est utilisée. L'application d'un modèle permet d'estimer la population de chaque espèce observée. La compilation de différents documents nous a permis de réaliser le tableau suivant qui donne un aperçu des estimations de la faune au cours des 25 dernières années.

Les comptages aériens permettent d'avoir une idée plus précise des effectifs des populations animales, tout au moins pour les espèces de grande taille, ne vivant pas en milieu trop fermé.

Les comptages aériens de 1992 n'ont concerné que la moitié est du parc.

Ces chiffres donnent une meilleure évaluation de la richesse biologique du parc national. Il s'agit d'animaux observés et non d'estimations. En particulier, ils traduisent une forte diminution des effectifs en 1977, à mettre sans doute en relation avec la sécheresse. Le comptage de 1992 montre que les effectifs des différentes espèces se sont reconstitués. Buffles, phacochères, hippotragues et éléphants sont particulièrement florissants. Cette tendance à la hausse semble se confirmer depuis, avec la répression plus active du braconnage et du pâturage illégal. La population présente des effectifs avoisinant le millier d'individus, en raison d'un effet de refuge, pour des populations ayant quitté leurs habitats méridionaux.

La confrontation de ces résultats montre, à l'évidence, que la méthode d'estimation employée pour la grande faune n'est pas fiable et qu'il y a une grande distorsion entre les estimations et les populations réelles. D'une année à l'autre, il ne peut pas y avoir de telles fluctuations démographique, en particulier lorsqu'il s'agit d'augmentations. Il serait donc extrêmement urgent d'envisager une opération de comptage estimation sérieuse de la grande faune du parc national du W du Niger. Cela impliquerait d'effectuer simultanément des comptages par voie aérienne et par voie terrestre, en combinant des trajets automobiles le long des pistes et des transects pédestres à travers le parc. Il serait nécessaire d'adapter l'algorithme d'estimation aux caractéristiques, d'une part des milieux constituant le parc et, d'autre part, des comportements des espèces recensées.

A partir des estimations de faune de 1990, un tableau de l'estimation de la biomasse des grands mammifères du parc national du W du Niger a été réalisé.

Il ressort de ce tableau que la charge animale dans le PNWN (1.193 kg/km2) parait faible par rapport à des milieux africains assez comparables (variation de 2 à 4 tonnes/km2). Il reste donc une marge importante de croissance pour les populations naturelles de ce parc.

Par contre, si l'on utilise les chiffres bruts du comptage de 1992, on obtient alors une biomasse totale de 6.786 tonnes et une biomasse par kilomètre carré de 3.085 kg. Dans ce cas, la charge animale au kilomètre carré correspond assez bien à la productivité habituelle des milieux de savane forestière africaine. Cela traduit un fonctionnement satisfaisant du milieu, conséquence de l'activité de surveillance et de conservation dont il est l'objet.

On peut pronostiquer que, si les efforts de conservation se poursuivent, combinés aux effets climatiques favorables de ces 3 dernières années, les populations animales pourront recouvrir leur capacité d'occupation maximale de l'espace. Le parc pourra alors jouer son rôle de pépinière faunistique pour les espaces avoisinants. Il sera alors possible de développer une activité cynégétique en périphérie des aires protégées. En raison de leur activité très importante sur le milieu végétal, une attention particulière devra être rapidement apportée au suivi des populations d'éléphants. Une augmentation trop rapide de cette population pourrait provoquer des modifications préjudiciables au développement des autres espèces herbivores. Les écologistes considèrent qu'en milieu de savane sèche, la biomasse d'éléphants ne doit pas dépasser 2,5 tonnes/km2 sous peine de transformations irréversibles du milieu. Selon la fourchette de comptage, au PNWN cette charge oscille actuellement entre 0,7 et 1,1 tonnes/km2. Il est donc temps d'organiser ce suivi.

17.2.3. Recherche socio-économique

Non développée de façon régulière.

La seule étude d'ensemble dans ce domaine est celle réalisée par les étudiants de l'ENGREF (1992, resp. J. Bedel) dans le cadre du stage financé par le Patrimoine Mondial. Les résultats sont consultables dans les travaux de l'atelier "systèmes de production" rédigé à l'issue de ce stage.

Une étude de géographie humaine concernant la périphérie du par national est entreprise depuis 1995, dans le cadre des travaux de l'ORSTOM-Niamey.

17.3. Brève description des activités passées de recherche et/ou de surveillance envisagées

Un projet de cellule de suivi écologique et de suivi socio-économique a été élaboré (voir Annexe).

17.3.1. Recherche et surveillance abiotiques

Les mesures météorologiques seront poursuivies.

Le Parc National ayant été pressenti comme site du réseau ROSELT (surveillance écologique à long terme) (OSS) des activités de surveillances conformes à ce programme seront mise en place dès que le réseau sera constitué.

17.3.2. Recherche et surveillance biotiques

Suivi des formations végétales (inventaire, cartographie, dynamique).

Suivi des populations animales (inventaire, cartographie, dynamique de population).

Ces suivis seront réalisés dans le but de faire le point en permanence des richesses animales et végétales du parc national et de son environnement et également afin de définir des normes de prélèvement par la population, dans le cadre d'une gestion durable des ressources naturelles (zone tampon et de transition).

17.3.3. Recherche socio-économique

Mise sur pied d'un observatoire, à partir d'enquêtes de terrain, pour disposer d'indicateurs permettant d'apprécier l'évolution socio-économique des populations concernées et l'influence des activités de projet sur la qualité de vie et sur le développement.

17.4. Nombre estimé de chercheurs nationaux participant à des travaux menés dans la réserve de biosphère proposée :

A titre permanent : 0

A titre occasionnel : une dizaine (botanique, zoologie, archéologie, géographie, sociologie)

17.4. Nombre estimé de chercheurs étrangers participant à des travaux menés dans la réserve de biosphère proposée :

A titre permanent : 0

A titre occasionnel : quelques uns.

Les travaux concernant la flore et la faune ont été principalement réalisés par des Volontaires de la Paix, au cours des 20 dernières années.

17.6. Station de recherche située dans la réserve de biosphère proposée :

Pas de station de recherche (une en projet).

17.7. Station de recherche située hors de la réserve de biosphère proposée :

NON

17.8. Moyens de travail à la disposition de la station de recherche :

Herbier de référence (assez bon état)

Documentation bibliographique

Possibilité d'utiliser les véhicules du parc

17.9. Autres installations :

Quatre cases de passage rustiques

18. ÉDUCATION ET FORMATION EN MATIèRE DENVIRONNEMENT

18.1. Préciser le type dactivités éducatives et de formation ainsi que les groupes visés

Activités organisées par la Direction du Parc National

Discussions régulières avec les communautés locales, organisées par la direction du PNWN

Publication d'une lettre d'information, diffusée auprès de la population.

Activités organisées au niveau national

Un programme d'éducation environnementale (PFIE), concernant l'enseignement primaire, se déroule au Niger, en parallèle avec sept autres pays du Sahel (programme soutenu par le F.E.D.). La première phase a concerné 100 classes pilotes et a duré 5 ans, permettant la mise au point d'outils didactiques adaptés aux réalités environnementales du pays et de la région.

Ce programme vient de commencer sa seconde phase. Il sera étendu à un plus grand nombre d'écoles, en particulier les écoles de la zone concernées par le projet de Réserve de Biosphère de la région du W du Niger.

18.2. Indiquer les installations éducatives et de formation :

Aucune actuellement, tout se déroule à la direction du parc national.

19. UTILISATIONS ET ACTIVITéS :

19.1. Utilisation de laire centrale et activités qui y sont menées :

Activités touristiques

La possibilité de visiter le parc national détermine un flux de visiteurs qui s'élève annuellement à 3.000 personnes environ. Ces visiteurs ont rapporté 4 à 7 M Fcfa (permis de visite), 1,5 à 3 M Fcfa aux guides et 50 à 120 M Fcfa aux structures hôtelières. En l'absence d'événement nationaux ou internationaux perturbateurs (conflits, terrorisme, rebellions) la tendance est à l'augmentation nette. Si des actions de promotion sont entreprises, le flux en question doublera en moins de 5 ans. La saison touristique s'étend d'octobre à mai, soit 7 mois de l'année. Elle est surtout concentrée sur les 4 jours du week-end. Cela représente une centaine de personnes par week-end, répartis en une trentaine d'automobiles.

Les visiteurs doivent obligatoirement être accompagnés d'un guide. Des règles de sécurité évitent que des accidents ne se produisent (ne pas sortir des voitures, pique-nique sur des emplacements aménagés). La collecte des déchets se fait à l'aide de poubelles sur les lieux de pique-nique. Une collecte centralisée est organisée au niveau du village de la Tapoa.

La création de l'hôtel (investissement de 1,2 milliard de Fcfa) et du gîte d'étape ont augmenté le flux touristique. Cet hôtel, géré par l'ONT, ne fonctionne qu'à 20 % de ses capacités. Cet hôtel fonctionne uniquement par l'attraction que crée le parc national.

Le flux de visiteurs est actuellement faible, au regard de la longueur des circuits potentiels. L'encadrement avec guide obligatoire limite fortement les initiatives intempestives de certains visiteurs. On ne peut donc pas considérer qu'il crée, actuellement, de nuisances environnementales.

Son développement devra intégrer l'étude des nuisances éventuelles que l'intensification et les nouveaux produits pourraient engendrer.

Activités illégales

4.4.2.1. Pâturage illégal :

Cette activité s'est développée surtout depuis les années 1975. Elle semble s'être implantée à la suite des années de grande sécheresse et avoir dès lors été pérennisée et amplifiée, en raison du manque de moyens de la direction du PNWN. En 1995, ce problème était en voie de règlement, à la suite d'une action énergique menée par le conservateur actuel, avec le soutien des autorités politiques. Il a permis de faire cesser le pâturage dans la zone d'inondation du Niger et de le réduire fortement dans la région de la haute Tapoa. Cette dernière région pose un problème particulier car, située en bordure de la frontière burkinabée, elle n'est protégée par aucune aire protégée. Le flux de circulation y est donc important, d'autant que la Tapoa est assez étroite et à sec pendant quatre mois par an. L'accès permanent à cette zone est donc indispensable pour le maintien de l'intégrité des formations végétales et du potentiel faunique du PNWN.

Les conséquences du pâturage illégal sur l'écosystème sont très préoccupantes. La présence d'une grande quantité de ruminants domestiques entraîne une consommation significative de la production primaire dont ne peuvent bénéficier les herbivores sauvages. La présence du bétail et des pasteurs a pour conséquence de repousser les espèces sauvages vers des zones moins productives. La présence de ces animaux constitue également un vecteur important d'épizootie. En effet, l'introduction des zébus en Afrique a déterminé l'introduction sur ce continent de la peste bovine. Or, les espèces sauvages africaines, les buffles en particulier, ne possèdent aucune défense immunitaire contre cette maladie. Cela explique les épizooties foudroyantes que l'on a observé périodiquement chez cet espèce et qui réduisent sa population presque à néant. Le problème du pâturage illégal se développe corrélativement au succès de la lutte contre les glossines (mouches tsé-tsé) et la trypanosomiase. Cette avancée sanitaire permet de développer l'élevage du bétail dans des régions beaucoup plus méridionales que précédemment et a donc pour conséquence "inattendue" de réduire le domaine de la faune sauvage. La présence du bétail domestique a aussi des conséquences sur la structure de la végétation, les pasteurs n'hésitant pas lorsque les herbages sont insuffisants à nourrir leur bétail en coupant les arbres fourragers et non en les émondant comme cela se pratique dans une économie bien tempérée. Autre conséquence de cette importante population de bétail domestique : la compétition pour les points d'eau. Ceux-ci sont peu nombreux, en saison sèche, sur le territoire du parc national (mais ce sont les seuls existant) et pour cette raison, ils en interdisent l'accès aux animaux sauvages qui ne peuvent plus s'abreuver en saison sèche, autre cause de dévalorisation du parc.

L'action de répression a été menée conjointement avec une action de sensibilisation dans les villages riverains. La diminution très forte constatée en 1994 et 1995 semble montrer que ces actions ont des résultats bénéfiques. Une augmentation du personnel de surveillance et une meilleure viabilité des pistes permettra en peu de temps d'arriver à une éradication complète de ce fléau. L'action sera parachevée par une concertation tripartite, car si l'administration du PNWN a autorité sur les résidents nigériens, elle est pour l'instant impuissante contre les contrevenants qui se réfugient de l'autre côté des frontières.

Il est vraisemblable que l'élimination totale du bétail domestique entraînera à terme une recrudescence des populations d'herbivores sauvage dont les derniers recensements semble montrer des signes avant-coureurs.

4.4.2.2. Feux de brousse illégaux:

Le besoin d'herbage pour nourrir le bétail illégal amène les éleveurs à déclencher des feux de brousse. Cela entraîne une modification profonde de la physionomie des formations végétales. Les proportions calculées par Poché en 1975 ne sont plus celles que l'on observe actuellement. Les feux de brousse allumés par les éleveurs ne sont pas contrôlés et leur extension est parfois gigantesque. Les compte rendus d'activité du PNWN montrent que cette activité est désormais réprimée (sanctions et amendes) et que les dégâts sont limités par la formation de brigadiers anti-feux qui interviennent dans la lutte contre ces incendies.

4.4.2.4. Défrichements et cultures illégales :

Les îles du fleuve Niger, qui font partie du parc national sans ambiguïté, sont actuellement cultivées (champs de sorgho) et utilisées ensuite comme lieu de pâturage dans la région de Karé Kopto, depuis 1974. Actuellement, 18 familles y sont installées de façon illégales et temporaire. Un accord a été négocié, en 1995, avec l'administration du PNWN qui prévoit leur installation au cours de cette année sur la rive gauche du fleuve. Ces îles retrouveront alors leur vocation de conservation. Un centre de multiplication de faune pourrait y être installé, contribuant au renforcement des populations sauvages du PNWN et à la réintroduction de gibier dans la réserve de Dosso.

4.4.3.1. Braconnage vivrier :

Une partie de la population continue d'exercer, sur le site, les droits d'usage dont elle jouissait avant son classement, en 1937. Cette activité permet à ceux qui la pratiquent de compléter leur alimentation et leur ressources financières. Le braconnage s'exerce principalement depuis la vallée du Niger, le long des rivières Tapoa et Mékrou (en provenance des pays voisins). La pêche illégale est également exercée dans les rivières Tapoa et Mékrou, comme en témoignent les barrages à poissons dressés en travers des rivières. Outre l'arrêt systématique des poissons, ces barrages perturbent la dissémination des oeufs et des alevins et sont des éléments défavorables pour le repeuplement des rivières lors de la saison des pluies.

4.4.3.2. Braconnage lucratif :

C'est une activité de type professionnelle, qui se développe en relation avec l'accroissement des concentrations urbaines. Il est effectué par des groupes organisés qui pratiquent l'abattage, le boucanage, la commercialisation de la viande et des trophées des grands herbivores. Cette activité est surtout développée dans la zone contiguë du Bénin. Elle est le fait de nationaux béninois qui ont leur camps de base dans la partie béninoise de l'aire protégée et qui opèrent sur le territoire nigérien. La viande boucanée est commercialisée dans les centres urbains du Niger, Bénin et Burkina Faso. Les trophées sont écoulés sur le marché local, mais aussi exportés vers la Côte d'Ivoire, la République Centre Africaine, etc. Il existait, il y a quelques années, une activité d'abattage en relation avec le commerce de l'ivoire (30 éléphants tués en 1980, un seul en 1993). Depuis l'application de la CITES, cette activité semble avoir disparu. Un commerce lié à la pharmacopée traditionnelle existe également (usage de la graisse de lion, par exemple).

4.4.3.3. Braconnage de représailles :

Il concerne l'élimination d'animaux jugés néfastes ou dangereux par les utilisateurs illégaux du parc. C'est, par exemple, l'élimination des lions (piège ou poison) par les éleveurs qui font pâturer leur bétail dans le parc, ou l'élimination des crocodiles et des oiseaux ichtyophages par les pécheurs.

L'accord de poursuite transfrontalier des braconniers, signé par le Niger, le Bénin et le Burkina Faso permet, depuis 1994, de poursuivre les braconniers qui, après leur forfait, cherchent refuge sur un autre territoire. Cet accord est fonctionnel comme nous avons pu le constater. La réalisation de patrouilles systématiques depuis 1992 a permis de réduire l'activité de braconnage de façon importante. Cet effort intense (52 patrouilles annuelles de 3 jours, 16 patrouilles fluviales) ne peut se faire qu'avec un personnel extrêmement motivé, ce qui est le cas, en dépit des moyens ridicules dont celui-ci dispose, aussi bien en hommes qu'en matériel.

 

 

 

 

Activités légales

Exploitation du bois et des graminées:

L'administration du PNWN concède chaque année des quotas d'exploitation de quelques espèces végétales du PNWN soit sous forme de bois de perche, de palmes sèches de Borassus ou de récolte d'Andropogon (sparterie). Ces activités canalisées constituent une source de revenus réciproques (il y a une forte demande pour les nattes) et sensibilisent les riverains à la nécessité de se réserver ces marchés. Cela contrecarre donc les activités de prélèvements incontrôlés.

19.2. Principales utilisation des terres et activités économiques dans la zone tampon :

 

Selon R. Rogg (1994), "L'administration du PNWN a de bonnes relations avec les populations, mais tout en gardant son autorité et en assurant tant que possible la surveillance." ; "les villageois respectent les forestiers et reconnaissent que le travail et les revenus engendrés par le parc augmentent de manière substantielle leur niveau de vie."

Les autorités politiques ont beaucoup d'intérêt à la zone concernée et elles sont prêtes à appuyer des actions visant à protéger les ressources naturelles en concertation étroite avec les populations. Cela est en cohérence avec les textes qui définissent la politique nationale en matière de ressources naturelles

Les forestiers sont motivés pour leur travail et leurs relations avec les populations sont bonnes. La population autochtone est favorable à la protection de son territoire et à la reconnaissance des aires protégées. Elle a compris qu'elle tirait un bénéfice important de l'existence du parc et qu'à terme ce bénéfice pourrait s'accroître et se diversifier.

Des éléments d'éco-développement sont réalisés conjointement, dans le PNWN et la RTF de Tamou, par l'administration du PNWN et par le projet biodiversité (USAID). Le projet biodiversité vise à l'information, la formation et la sensibilisation concernant l'amélioration et la diversification des productions agricoles (taux de réalisation : 70%), l'alphabétisation (taux de réalisation : 50%).

Un budget de 675.000 Fcfa est consacré à la construction et l'équipement de jardins communautaires (taux de réalisation : 100%) ainsi qu'à l'aide aux jardiniers privés (taux de réalisation : 40%).

L'aide au développement de l'apiculture (taux de réalisation : 90%) a bénéficié de 900.000 Fcfa. Grâce au projet, au village de Molli Haoussa, 8 hommes pratiquent l'apiculture. Le plus ancien apiculteur gère 43 ruches et a récolté, en 1993, 200 litres de miel qui lui ont rapporté 200.000 Fcfa (avant la dévaluation).

Ce programme réalise également une sensibilisation aux foyers améliorés (réalisée à 50%), l'utilisation de manoeuvres temporaires (100 %: 898.000 Fcfa) et la construction de 2 écoles (100 % : 300.000 Fcfa).

Dans cette activité d'écodéveloppement, le PNWN a investi :

Formation de guides touristiques 1.050.000 Fcfa.

Indications et bénévolat 750.000 Fcfa.

Il en a tiré également des bénéfices :

Exploitation perches et Andropogon 600.000 Fcfa.

Pêches de régulation 1.500.000 Fcfa.

Toutes ces activités contribuent à intégrer les populations environnantes à l'action du PNWN et constituent des apports financiers importants pour la vie des ménages.

Le PNWN et l'équipe Biodiversité (USAID) apportent, chaque année, 21 M Fcfa au développement de la région.

Le PNWN développe également une activité d'information vis à vis de la population, par des visites et des exposés dans les villages, par la formation de brigadiers anti-feux, etc.

19.3. Principales utilisation des terres et activités économiques dans les aires de transition :

[Possibles effets négatifs sur les aires de transition des utilisations ou activités ayant lieu à l'intérieur ou à l'extérieur de cette zone :]

L'utilisation des terres dans la région du W du Niger a essentiellement pour but les cultures vivrières et l'élevage.

Les cultures céréalières se pratiquent pendant la saison des pluies (mil, sorgho).

Les cultures maraîchères sont établies à proximité des villages et sont des cultures de contre-saison. Leur introduction est récente et elles ne sont pas encore généralisées. Autres cultures : courges, tabac.

L'élevage : soit élevage de bovins transhumant pour les populations nomades ; soit petit élevage de case (ovins, caprins) pour les sédentaires.

 

La pèche :

Elle se pratique dans le fleuve. La gestion de cette ressource est de première importance car elle conditionne la stabilité de tout l'écosystème du fleuve Niger et de ses berges. Ce problème mériterait à lui seul une approche intégrée pour définir des stratégies d'usage à long terme.

 

Date de création de quelques villages dans la périphérie du PNWN

VILLAGE

DATE DE FONDATION

ORIGINE DES FONDATEURS

Alambaré

1895

1935

1945

1965

Peulhs de Sababoré (16 km NW Tamou), complété par Gourmantchés

complété par des Djerma

complété des Haussa

Baniguitti

1915

1988

Foulmangani d'Alambaré.

Installation de Peulhs

Bédi Kouara

1965

Gourmantché du Burkina

Goungou Makono

1968

gens de Boscia, de Boboye et du Mali.

Koro Goungou (Ile aux hyènes)

1954

Djerma de Gaya

Moli Haussa

1944

Gourmantché du Burkina

Seyno Konkedjé

1984

gens de Ouallam

Tamou

1765

gens du Massina (Mali) : Foulanis

Tiela Goungoundi


gens de Kouré Ouesso (Tamou).

Tondé

1961

chasseurs de Dosso, pour chasser.

L'apiculture :

Cette activité est à l'état embryonnaire. mais pour laquelle il existe de nombreux débouchés potentiels.

 

La croissance démographique a pour conséquence une intensification du défrichement, avec une accélération des cycles de jachère. Le sol est donc plus exposé à l'érosion (pluviale, éolienne). La demande de bois de feu, dans les villes, est également un élément ayant un impact négatif sur l'écosystème et sur les capacités de production des sols.

19.4. Relater brièvement, si elle est connue, lhistoire de lutilisation des terres dans les principales parties de la réserve de biosphère :

Au cours du 20ème siècle, les épisodes de sécheresse ont provoqué, à partir de 1984, un exode important de colons qui, fuyant les zones sinistrées de Tahoua, Agadez, Zinder, se sont installé dans cet espace encore peu peuplé. Les enquêtes montrent que la plupart des villages des rives droite et gauche du Niger ont moins de 30 ans d'existence (cf. tableau infra). Auparavant, il n'y avait dans cette région que quelques villages de pécheurs

 

Avec une densité actuelle de 14 habitants/km2, la population exerce une pression d'utilisation des ressources naturelles qui a entraîné des mutations socioprofessionnelles. Chasseurs et pécheurs se sont orientés vers l'agriculture, les éleveurs deviennent agro-pasteurs.

Des évidences cartographiques, issues de l'imagerie satellitaire, montrent que les populations installées considèrent que leur espace est saturé : au lieu de disposer leurs champs de façon concentrique traditionnelle autour des villages, ils sont établis en front de blocage, à la périphérie des terroirs.

 

L'accroissement démographique a eu pour conséquence d'intensifier les défrichements et de réduire les habitats naturels : sur la rive gauche du fleuve, le déboisement est important et la faune sauvage est à son plus bas niveau.

20. DéVELOPPEMENT ET PRODUCTION DE REVENUS :

20.1. Potentiel de développement :

Les potentialités de développement de cette région sont nombreuses en raison de la diversité culturelle (cf. SS 16) et de la richesse des patrimoines naturels (cf. SS 14) de la région concernée.

 

Le développement pourra s'appuyer sur :


* le tourisme : développer les structures d'accueil (gîtes ruraux, gîtes d'étape, bivouacs, petite restauration), développer les produits valorisant le patrimoine naturel (éléphants, girafes, rives du fleuve, etc.) et les produits valorisant le patrimoine culturel (danses, musique, vie traditionnelle).


* la diversification de l'élevage : améliorer les races locales ; développer la production laitière et en diversifier les produits ; développer l'embouche ; diversifier l'élevage en créant des élevages de faune sauvage destinés soit à la vente pour le repeuplement (antilopes), soit à la production alimentaire (antilopes, aulacodes, oiseaux), soit à la production artisanale (crocodiles, pythons).


* la diversification de l'agriculture : arboriculture fruitière, maraîchage


* l'exploitation des produits forestiers autres que le bois : noix de karité, fruits de tamarinier ou de baobab, fruits de palmier rônier, graminées diverses, etc.


* l'artisanat (vannerie, sparterie, maroquinerie, etc.).


* la pêche (pêche fluviale, pisciculture, agropisciculture).

20.2. Si le tourisme est très développé, préciser combien de visiteurs la réserve de biosphère proposée accueille chaque année,

 

Ce point a été précisé au SS 19.1.

20.3. Types dactivités touristiques

Le seul tourisme pratiqué est un tourisme de vision, reposant sur l'utilisation de la voiture.

Une diversification de ces activités est envisagée par :


* Circuits pédestres le long de sentiers découverte


* Observation d'animaux aux points d'eau sur miradors dont la construction est commencée


* Circuits en pirogues sur le fleuve

20.4. Indiquer les impacts positifs et/ou négatifs du tourisme à présent et prévu dans le futur :

Impacts positifs :


* Amélioration des revenus des populations riveraines


* La présence de visiteurs contrarie le déroulement d'activités illégales (braconnage, pâturage illégal) et a donc une action positive sur la biodiversité.

 

Impacts négatifs :

Une très forte augmentation de la fréquentation pourrait créer des perturbations de la faune ou avoir des incidences sur l'état des pistes de surveillance. La fréquentation actuelle est réellement trop faible pour que même un doublement de fréquentation ne dépasse la capacité de charge tolérable.

Cependant, si l'engouement touristique se développait réellement dans cette région, il serait nécessaire d'entreprendre une étude d'impact et d'envisager des mesures d'aménagement appropriées.

20.5. Avantages pour la population locale :

Le développement du tourisme dans la région du W du Niger présentera pour la population une série d'avantages économiques :


* Travaux d'entretien des pistes : embauche de manoeuvres pendant 2 mois après la saison des pluies.


* Participation aux feux de contrôle : création et entretien des pare-feu, écobuage, en début de saison sèche.


* Activité de guidage : les visiteurs du parc national, les amateurs de girafes du plateau de Kouré doivent recourir aux services d'un guide. Le développement de l'activité touristique nécessitera l'embauche d'un nombre plus important de guides dont il faudra prévoir la formation.


* Activités hôtelières : l'augmentation du nombre de touristes entraînera un accroissement des nuitées (au niveau de l'hôtel relais, des bivouacs ou dans des hébergements villageois). Un personnel plus important sera nécessaire pour assurer les prestations directes. indirectement, une demande de produits alimentaires frais pourra être une source de déboucher pour le maraîchage et pour le petit élevage local comme pour la pêche et l'apiculture.


* Activités artisanales : les produits artisanaux actuels trouveront un marché auprès des nouveaux touristes à condition qu'ils soient vendus dans des conditions valorisantes. La création de nouveaux artisanats permettra d'amplifier l'intérêt économique de ce secteur.

20.6. Modes dorganisation locaux :

L'agence Nature Niger agira pour stimuler le développement de prestations nouvelles et pour organiser les producteurs en associations leur permettant de tirer un profit optimal et durable de l'exploitation des ressources naturelles de la région.

21. PLAN OU POLITIQUE DE GESTION ET MéCANISMES DAPPLICATION :

21.1. Année de mise en application du plan de gestion :

Il n'y a pas actuellement de plan de gestion établi sur le long terme. Une programmation des activités est réalisée au début de chaque année.

21.2. Principales caractéristiques du plan doccupation des sols et de gestion :

Le plan de gestion devra être élaboré aussi rapidement que possible, en tenant compte des indications contenues dans le projet de programme d'action dont les principaux points sont rappelés ci-après :

 

1. La première urgence est de réaliser un diagnostic de situation. Il s'agira de mettre sur pied un programme d'investigation et d'enquête permettant de bien connaître les systèmes de production naturels (faune, flore, écosystèmes) et agricoles (cultures, élevage), et de recenser les problèmes humains qui se posent. En ce qui concerne le côté humain, le diagnostic s'attachera à préciser le contexte socio-historique, à définir l'espace villageois et ses ressources foncières, hydrauliques, agro-sylvo-pastorales, ainsi qu'une typologie des unités de production et des groupes d'intérêt. Ces éléments permettront d'élaborer le plan villageois de développement.

En résumé, ce diagnostic permettra de disposer de données actualisées, permettant de réaliser à la fois un inventaire et un point zéro des ressources tant biologiques (qui sera la base de l'indispensable suivi écologique à long terme), qu'économiques et humaines de la région.

2. Ces données constitueront les bases scientifiques permettant d'élaborer, en étroite concertation avec la population, un plan de gestion sur le long terme. Si l'on procède par objectifs, c'est à dire en fonction de résultats escomptés, nous pouvons identifier 5 objectifs principaux :

 

Objectifs 1. Stopper la dégradation des zones hors parc national (réserves de Tamou et Dosso, zone de Kouré) : Réaliser un plan d'aménagement, préciser les limites de la zone tampon et des aires agricoles, matérialiser les limites de zone, aménager des pistes de contrôle et des circuits touristiques, augmenter les moyens de surveillance (postes de contrôle, personnel, moyens logistiques), inventorier la faune, la flore et les formations végétales, étudier l'écologie et la socio-économie de la zone, organiser et réglementer les parcours d'élevage, responsabiliser la population, créer un fonds de développement villageois (FDV), développer des structures de formation à la gestion de terroir, limiter l'immigration.

 

Objectifs 2. Réduire la pression anthropique sur le parc national : réprimer le braconnage, agir techniquement (formateurs) et financièrement (FDV) sur les éleveurs pour intégrer l'élevage dans les systèmes de production agricole, proposer des alternatives pour intensifier les systèmes de production, diversifier les ressources dans la zone périphérique du parc national.

 

Objectifs 3. Augmenter durablement les recettes au niveau du parc national : augmenter la durée de la saison touristique, diversifier les prestations touristiques dans le parc et sa périphérie (pêche sportive, safari vision), créer un gîte d'étape à la Tapoa, améliorer l'accueil et l'information des visiteurs par la création de centre d'information et d'écomusée, embaucher du personnel local pour les taches d'aménagement et de maintenance, augmenter le nombre de guide et améliorer leur formation, organiser l'exploitation de certaines activités extractives dans le parc (Andropogon, perches, palmes)

 

Objectifs 4. Améliorer durablement les conditions de vie de la population locale : développement de zones cynégétiques hors parc, formation de guides de chasse et de pêche, développement de prestations touristiques simples hors parc, mise en place d'un projet de gestion de terroir. Les formes de gestion de la région du "W" du Niger pourraient utilement s'inspirer de l'expérience CAMPFIRE, lancée depuis 1989, au Zimbabwe (Murphree & Cumming, 1993).

 

Objectifs 5. Mettre en place un cadre de concertation opérationnel pour le long terme : faire participer les représentants des communautés villageoises à la gestion des ressources de la région, élaborer des statuts, un plan de travail.

Le plan de gestion devra tenir compte des souhaits de la population qui devra être étroitement associée à sa mise en oeuvre.

21.3. Total des effectifs de la réserve de biosphère proposée :

En l'absence de financement prenant en compte le projet de développement de la Réserve de biosphère proposé, le personnel réellement impliqué dans la réserve de biosphère se limite au personnel du Parc National du W du Niger.

21.3.1. Personnel affecté à ladministration et à la gestion des ressources - nombre de personnes travaillant :

a) à temps complet :

 

Conservateur 1

Conservateur-adjoint 1

Conseillers forestiers 3

Agents techniques 1

Préposé 1

Gardes forestiers 5

Chauffeur-garde 1

Chauffeur 2

Pisteur 1

Infirmier 1

Manoeuvres 6

 

b) à temps partiel :

 

20 à 50 manoeuvres embauchés dans les villages périphériques du parc.

21.3..2 Personnel national de recherche - nombre de personnes travaillant :

a) à temps complet :

0

b) à temps partiel :

Quelques chercheurs de l'Université de Niamey

Quelques chercheurs de l'ORSTOM

Quelques stagiaires de l'IPDR de Kollo.

21.3.3. Personnel dappui technique - nombre de personnes travaillant :

a) à temps complet :

b) à temps partiel :

21.4. Sources de financement et budget annuel :

Les ressources financières actuelles sont limitées à celles du Parc National. Elles proviennent de trois sources principales : le budget national, des aides ponctuelles diverses et le tourisme de vision.

Budget national

Le budget national est versé via la DFPP. Les salaires des personnels fonctionnaires sont versés en plus de ces sommes.

Le budget de fonctionnement actuel est de 5,7 M Fcfa.

Aides ponctuelles

Le budget ponctuel est versé par divers organismes, dont des ONG, et varie fortement d'une année à l'autre. Il peut aussi consister en aide en nature. Actuellement, le PNWN bénéficie d'un appui par le "projet Conservation de la diversité biologique" (USAID) et le "projet Conseiller forestier" (GTZ).

4.3.5.3. Ressources provenant du tourisme de vision :

Le PNWN est accessible au tourisme de vision pendant six mois par an. Un permis de visite doit être acheté sur place. Chaque année, il y a entre 1.000 et 4.000 visiteurs au PNWN qui rapportent de 4 à 7 M Fcfa (permis de visite), 1,5 à 3 M Fcfa aux guides et 50 à 120 M Fcfa au Relais Hôtel de la Tapoa, géré par l'ONT.

22. LA RéSERVE DE BIOSPHèRE COMME éLéMENT DUN RéSEAU :

22.1. Collaboration entre réserves de biosphère à léchelle nationale (indiquer les activités entreprises ou envisagées) :

 

Une collaboration sera développée avec les Réserves de l'Aïr et du Ténéré dès que l'activité aura repris sur ce site. Les Réserves de l'Aïr et du Ténéré seront également proposées comme réserve de biosphère.

22.2. Collaboration entre réserves de biosphère à léchelle internationale ou régionale (indiquer les activités entreprises ou envisagées) :

 

Des activités d'échange et de recherche sont envisagées avec :

1. Les réserves africaines dans le cadre d'un Réseau Africain du MAB.

2. Les réserves de biosphère concernées par des contraintes climatiques comparables, en particulier celles correspondant à des paysages arides. Il serait possible d'envisager un réseau regroupant des RÉSERVES DE BIOSPHÈRE africaines, australiennes (Bookmark BR), asiatiques, américaines.

23. AUTRES CLASSEMENTS DU SITE :

 

Nom : PARC NATIONAL DU W DU NIGER

 

Site du Patrimoine mondial de l'UNESCO dossier SOUMIS en 1996

 

Site de la Convention de Ramsar OUI

 

Autres conventions adoptées en matière de conservation CITES (1973), Biodiversité (1992)

 

Site de surveillance (d'intérêt international) ROSELT (OSS) (proposé)

24. PIèCES JUSTIFICATIVES :

Carte générale :

Annexe

Carte de zonage :

Annexe

Carte de la végétation :

non disponible.

Carte des sols :

non disponible.

Documents juridiques :

Arrêté 4676 SE de 1953

Décret de création du parc national de 1954

Décret 62-188 de 1962 (RTF Tamou)

Décret 62-189 de 1962 (RPF Dosso)

Décret 76-141 de 1976 (Modification Tamou)

Accord tripartite de 1984

Plans doccupation des sols ou de gestion :

non disponible.

Liste des espèces importantes :

Mammifères (annexe)

Oiseaux (annexe)

Flore (annexe)

Liste des espèces menacées

(annexe)

25. ADRESSE POSTALE DE LORGANISME LOCAL CHARGé DADMINISTRER LA RéSERVE DE BIOSPHèRE PROPOSéE :

25.1 Principal organisme local chargé dadministrer la réserve de biosphère :

Responsable de l'organisme :

Nom de l'organisme :

Rue ou B.P. :

Ville et code postal

Téléphone, télécopie, télex, E-mail :

25.2. Organisme chargé de ladministration de laire centrale:

Responsable de l'organisme : M. Seyni Seydou

Nom de l'organisme : Parc National du W du Niger

Rue ou B.P. :

Ville et code postal :

Téléphone, télécopie, télex, E-mail :

25.3. Organisme chargé de ladministration de la zone tampon :

Responsable de l'organisme : M. Seyni Seydou

Nom de l'organisme : Parc National du W du Niger

Rue ou B.P. :

Ville et code postal

Téléphone, télécopie, télex, E-mail :

26. DéCLARATION DADHéSION AU PLAN DACTION POUR LES RéSERVES DE BIOSPHèRE :

26.1. Signée par les autorités responsables de laire centrale :

Nom complet :

Titre :

Date :

26.2. Signée par les autorités responsables de la zone tampon :

Nom complet :

Titre :

Date :

26.3. Signée au nom du Comité national du MAB ou de lautorité présentant la proposition :

Nom complet :

Titre :

Date :

26.4. Signée par ladministration centrale (le cas échéant) :

Nom complet :

Titre :

Date :

 

Annexes

Liste des espèces animales menacées de la région du W du Niger

 

 

Reptiles

 

Crocodile du Nil

Varan du Nil

Varan gris

Python royal

Python de Séba

 

Mammifères

 

Lamantin

Éléphant

Hippopotame

Céphalophe de Grimm

Damalisque

Girafe

Lycaon

Guépard