4.5. GESTION AU NIVEAU INTERNATIONAL

 
4.5.1/4.5.1.1.Les organismes
4.5.1.1.1.Océans
4.5.1.1.2.Eaux douces
4.5.1.1.3.Sciences de la terre
4.5.1.1.4.Risques naturels
4.5.1.1.5.Microbiologie appliquée
4.5.1.1.6.Énergies nouvelles et renouvelables
4.5.1.1.7.Éducation relative àl'environnement
4.5.1.1.8.Protection du patrimoine culturel et naturel
4.5.1.1.9(a).PNUE
4.5.1.1.9(b).FAO
4.5.1.2. La Banque Mondiale
4.5.1.3. L'Union Européenne
4.5.1.4. Les O.N.G.
4.5.2/4.5.2.1. Les conventions internationales et régionales
4.5.2.2. Renforcer la coopération régionale
4..5.3/4.5.3.1. Les stratégies et les plans d'action
4..5.3.2. Stratégies Nationales de Conservation
4..5.3.3. Stratégie Globale de Conservation de la Biodiversité (SGCB)
4.5.4/4.5.4.1.. Les programmes internationauxde recherche
4.5.4.2.Biosphère et aménagement du territoire
4.5.4.3.Réserves de la biosphère
4.5.4.4.Applications des critères
4.5.4.5.Objectif du programme
4.5.4.6.Activités et fonctions
4.5.5. Les projets de conservation et développement

4.5.1. Les organismes

4.5.1.1. Le Système des Nations Unies

Dépendant de l'ONU dont ils sont des offices techniques, plusieurs agences internationales ont pour vocation la conservation et la gestion des ressources natyurelles dans une perspactive de durabilité. Il s'agit de l'UNESCO, de la FAO, du PNUE. D'autres organismes interviennent comme bailleurs d efond dans les opération de conservation ou de gestion; Ce sont le PNUD et la Banque Mondiale.
UNESCO
L'UNESCO s'intéresse depuis longtemps aux questions d'environnement et de gestion des ressources naturelles. Dès 1948, l'Organisation a créé, en collaboration avec le Gouvernement Français, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources (UICN). La même année, la Conférence Générale de l'UNESCO, réunie à Beyrouth, décidait de lancer un programme de recherche sur les zones arides. S'inspirant de cette expérience, l'UNESCO a élaboré, au cours des années suivantes, plusieurs programmes scientifiques internationaux consacrés chacun à un type particulier de ressources naturelles dans le but de mieux comprendre les processus qui les régissent et de mettre au point les bases scientifiques de leur gestion rationnelle.

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4.5.1.1.1.Océans
En 1960, l'UNESCO a créé la Commission Océanographique Intergouvernementale (COI) dont l'objectif est de promouvoir la recherche scientifique et d'accroître les connaissances sur la nature et les ressources des océans. Cette Commission joue, au sein du système des Nations Unies, le rôle de chef de file en ce qui concerne la stimulation des programmes relatifs aux sciences de la mer, la fourniture de services et les activités de formation, d'enseignement et d'assistance mutuelle dans le domaine des océans. Cette mission particulière de la COI a été officialisée par l'adoption, en 1969, de l'Accord relatif au Comité Intersecrétariat pour les Programmes Scientifiques se Rapportant à l'Océanographie (CIPSRO) --dont l'UNESCO est le dépositaire--, auquel ont adhéré la FAO, l'OMM, l'OMI[1], l'ONU et l'UNESCO.

Au fil des ans, la COI a élaboré cinq grands programmes d'océanologie : 1. le Programme sur l'océanologie et les ressources vivantes ; 2. le Programme sur l'océanologie et les ressources non vivantes ; 3. le Programme de cartographie océanique qui a publié la cinquième édition de la carte générale bathymétrique des océans ; 4. l'Étude mondiale de la pollution dans le milieu marin ; 5. le Programme sur la dynamique des océans et le climat.

Pour compléter ces programmes, l'UNESCO mène sur le terrain, par l'intermédiaire de sa Division des sciences de la mer, des activités de recherche fondamentale et d'enseignement supérieur. L'action porte notamment sur les zones littorales pour lesquelles un Projet majeur inter régional sur la recherche et la formation en vue de l'aménagement intégré des systèmes côtiers (COMAR[2]) a été mis au point.

L'UNESCO vise, par ses actions, une approche plus cohérente de l'étude des océans qui comptent parmi les principaux facteurs influençant l'écosystème planétaire. Il importe de gérer l'océan comme un espace intégré. Retour

4.5.1.1.2.Eaux douces
En 1964, la Conférence Générale de l'UNESCO a lancé la Décennie Hydrologique Internationale (DHI) qui s'est achevée en 1974. Son objectif était notamment d'intensifier l'étude des ressources en eau et des régimes hydrologiques, afin de permettre l'exploitation rationnelle de cette ressource dans l'intérêt de l'humanité toute entière. La DHI a apporté une contribution appréciable à la connaissance des processus qui interviennent dans le cycle de l'eau et à l'évaluation des ressources de la planète en eaux de surface et en eaux souterraines.

Mais des lacunes subsistaient. C'est pourquoi la Conférence Générale de l'UNESCO a décidé en 1974, de lancer un programme à long terme, le Programme Hydrologique International (PHI) dont les activités couvrent actuellement quatre grand domaines : 1. les processus et paramètres hydrologiques pour les projets d'aménagement hydraulique, y compris l'hydrologie des zones arides et semi-arides et celle des régions tropicales humides ; 2. l'influence de l'homme sur le cycle hydrologique ; 3. l'évaluation et la gestion des ressources en eau ; l'accent est mis sur la gestion intégrée des ressources en eau ; 4. l'enseignement et la formation, l'information du public et les systèmes d'information scientifique.

Pour compléter les activités du PHI, trois projets régionaux visant l'utilisation rationnelle et la conservation des ressources en eau dans les zones rurales d'Afrique, des États arabes et de la région de l'Amérique latine et des Caraïbes, ont été entrepris en 1981. Retour

4.5.1.1.3.Sciences de la terre
Le Programme International de Corrélation Géologique (PICG) comporte un certain nombre de projets qui abordent les problèmes d'environnement, notamment les projets qui portent sur la comparaison des grandes failles actives, les processus et événements du quaternaire en Asie du sud-est, la sédimentologie lacustre comparée dans l'espace et dans le temps, l'évolution passée et future des déserts et celle des zones littorales dans le quaternaire. La plupart de ces projets s'inscrivent dans le sous-programme "Géologie du quaternaire et survie humaine", lancé en 1987 et qui constitue une approche géologique de la question du développement durable et écologiquement rationnel. Le projet "La géologie au service du développement économique" a été lancé en 1987. L'objectif principal est de parvenir à une meilleure connaissance de la structure géologique et des ressources minérales potentielles de l'Afrique et de l'Amérique latine en vue d'orienter les activités de prospection et l'exploration. Un autre projet, intitulé "Géologie et environnement" est en cours de réalisation en coopération avec le PNUE. Retour
4.5.1.1.4.Risques naturels
Au début des années 1960, le programme de l'UNESCO dans le domaine des risques naturels concernait essentiellement les aspects scientifiques et techniques de la réduction des risques sismiques. A partir de 1969, l'UNESCO a élargi ses activités qui englobent, depuis lors, outre les tremblements de terre, les autres risques naturels tels que les tsunamis, les éruptions volcaniques, les glissements de terrain, les avalanches, les inondations et les cyclones, etc. A présent, le Programme "Risques naturels" a pour objet d'enrichir et de diffuser les connaissances scientifiques et techniques relatives à l'évaluation et à la prévision des risques naturels, et d'encourager l'adoption de mesures propres à atténuer les effets des catastrophes. Les effets de ce programme dans les États membres ont été accrus par la réalisation d'un certain nombre de projets nationaux et régionaux. L'Assemblée générale des Nations Unies a décidé de désigner les années 1990, Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles. Retour
4.5.1.1.5.Microbiologie appliquée
Le programme de l'UNESCO dans le domaine de la microbiologie remonte à 1946. Depuis, les activités de l'Organisation dans ce domaine se sont développées en coopération avec l'Organisation Internationale de Recherche sur la Cellule (ICRO), l'Organisation Internationale pour la Biotechnologie et la Biogénie (IOBB) et la Fédération Mondiale pour la Collection de Cultures. Un réseau mondial de 17 Centres de Ressources Microbiennes (MIRCEN) est actuellement placé sous l'égide de l'UNESCO

Une centaine de cours ont été organisés sur des sujets tels que la fixation de l'azote, les aliments fermentés, la lutte contre les parasites, la microbiologie vétérinaire, la microbiologie de l'environnement, la biomasse, les biocombustibles, la maintenance des collections de cultures et la biotechnologie. Retour

4.5.1.1.6.Énergies nouvelles et renouvelables
Les activités de l'UNESCO dans ce domaine ont commencé dans les années 1950. Dès 1954, elles débouchaient sur la convocation à New Delhi du Colloque sur l'énergie solaire et éolienne dans les zones arides. Actuellement, le programme de l'UNESCO relatif aux sources d'énergies nouvelles et renouvelables consiste essentiellement à définir les problèmes scientifiques et techniques fondamentaux qui appellent une coopération internationale, à diffuser les connaissances sur certains aspects du domaine de l'énergie, à encourager la coopération régionale dans ces domaines et à aider les États à mettre en place leurs propres moyens de production, d'exploitation et de recherche en matière d'énergie. Retour
4.5.1.1.7.Éducation relative à l'environnement
En 1975, l'UNESCO et le PNUE ont lancé le Programme International d'Éducation relative à l'Environnement (PIEE). Les principales orientations de ce programme ont été définies par la Conférence intergouvernementale sur l'éducation relative à l'environnement, tenue à Tbilissi en 1977. Deux réalisations particulièrement importantes du PIEE méritent d'être mentionnées :

La première concerne la mise au point des contenus, des méthodes et des matériels se rapportant à l'éducation relative à l'environnement ; ces matériels didactiques sont publiés dans la série "Éducation environnementale". On peut aussi signaler la collection d'affiches et de diapositives --"L'écologie en action"--, produite en plusieurs langues dans le cadre du Programme MAB. Des projets pilotes, exécutés dans de nombreux pays, ont permis de former des groupes d'éducateurs au niveau national, et de mettre au point des programmes d'enseignement et des matériels didactiques adaptés aux conditions locales.

La seconde concerne la formation de personnel enseignant grâce à une série de séminaires internationaux et régionaux, qui ont notamment abordé la formulation des politiques nationales de l'éducation relative à l'environnement, les méthodes de formation initiale et continue des enseignants et l'élaboration de directives pour la préparation des matériels didactiques.

La formation de spécialistes est assurée dans le cadre des programmes internationaux de l'UNESCO relatif à l'environnement (Programme MAB, PHI, programmes de géologie et d'océanographie). Retour

4.5.1.1.8.Protection du patrimoine culturel et naturel
En mobilisant la solidarité internationale pour la sauvegarde des principaux monuments, sites ou villes historiques, les projets de l'Organisation ont cherché à remédier aux effets de plus en plus destructeurs de l'action de l'homme, qui vont de la pollution atmosphérique à la démolition inconsidérée de bâtiments anciens pour construire de nouveaux immeubles.

La Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, adoptée par la Conférence Générale en 1972, plus couramment appelée "Convention du patrimoine mondial", a été élaborée en vue d'assurer la protection des biens tant culturels que naturels, considérés comme ayant, à l'échelle internationale, "une valeur universelle exceptionnelle".

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4.5.1.1.9(a).PNUE
Le PNUE a son siège à Nairobi (Kénya). Il fournit un service d'information sur les problèmes de l'environnement grâce à des programmes régionaux et à des donattions. Il organise des conférences, publie des ouvrages et attribue des bourses. Il exécute certains projets liés à la conservation. Il soutien d'autres orgganisations comme la CITES dont il assure le Secrétariat. Le rôle du PNUE est davantage un rôle catalytique dans la gestion et la ise en oeuvre de projets qu'un rôle actif. Il travaille en collaboration avec UICN sur un certain nombre de projets.

Il est spécialisé dans les programmes d'aménagement des aires protégées : programme pour les mers régionales, Programme sur les problèmes de désertification, Système mondial de surveillance continue de l'environnement (GEMS), avec le Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature (Cambridge, UK). Retour

4.5.1.1.9(b).FAO
La FAO (Organisation des NU pour l'alimentation et l'agriculture) a son siège à Rome; Elle est chargée d'exécuter les projets d'aménagement des aires protégées financés par l'ONU et plus particulièrement par le PNUD. Les demandes d'aide se font par voie hiérarchique administrative et sont transmise par le ministre de tutelle (agriculture, eaux et forêt). celui soumet une requête signée conjointement par le Ministre de l'économie et des finances (requête nationale de financement par le PNUD). Les projets concernent aussi bien une assistance administrative, qu'une assistance à la formation ou la restauration d'aires dégradées par des formes inappropriées d'exploitation (surpaturage, déforestation).< Retour

4.5.1.2. La Banque Mondiale

La BaM finance des projets de développement dans le monde entier; Depuis 1984, elle exige que tous les projets qu'elle soutient tiennent compte de l'environnement. Le principe est qu'il côute moins cher d'incorporer des clauses de sauvegarde sur l'environnement au moment de la planification des projets (où elles représentent en général 3 à 5 % des coûts totaux) que de les ignorer et de devoir ensuite prendre des mesures correctives ou de réhabilitation. La BM finance des projets importants, supérieurs à 10 millions de dollars, sur des périodes de plusieurs années. Ces projets sont présentés par les gouvernements membres de la BM, avec l'aide de consultants.

LA BM introduit les clauses de sauvegarde nécessaires sur l'environnement à chaque étape du cycle du projet, de la description initiale à l'évaluation finale.

Pour des raisons de sécurité il est nécessaire qu'un service gouvernemental chargé de l'environnement participe à l'élaboration du projet.

Au cours des 10 dernières années, la BM a financé une trentaine de projets relatifs à la conservation de l'environnement, dans 21 pays Suivant les projets, le coût de la conservation peut aller de 0 à 100% du projet. Par exemple, le projet du Kénya sur la nature et le tourisme (1976) était entièrement consacré à la conservaton de la faune : 36 M $ ont été consacrés à la lutte contre le braconage, aux études sur la faune sauvage, à la formation du personnel dans 7 parcs nationaux. Le projet hydroélectrique de la Kafue en Zambie fut conçu, sans investissement supplémentaire, pour reproduire les inondations saisonnières de la plaine de la Kafue, zone de paturage importante pour la faune sauvage et notamment l'endémique Kobus lechwe. Dans le projet d'irrigation de Rahad (Soudan), le tracé du canal fut modifié pour conserver une voie de migration importante de la faune sauvage.

Exemple de développement intégré soutenu par la BM : le parc national de Dumoga Bone (1980), Indonésie (54 M $) : 254.

Cycle de projet de la BM :

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4.5.1.3. L'Union Européenne

L'aide de la CEE à la conservation et à la gestion des ressources naturelles s'exprime par des projets gérés par le Fonds Européen de Développement (FED). ces projets peuvent porter sur un seul pays (PDRN en RCA) ou sur un groupe de pays limitrophes (Aires protégées du W du Niger : Niger, Bénin, Burkina). Ces projets associent généralement les fonctions de conservation, de gestion et de développement économique. Une attention particulière est portée aux projets assurant la durabilité des ressources naturelles et la sauvegarde de la biodiversité. Retour

4.5.1.4. Les O.N.G.

UICN : Alliance mondiale pour la Nature

de l'UIPN à l'U.I. pour la Conservation de la Nature et de ses Ressources.

WWF : Fonds mondial pour la nature

Tous deux soutiennent et financent des projets portant soit sur l'assistance au développement d'aire protégées soit sur la réhabilitation (sauvegarde, réintroduction) d'espèces menacées.

Le WWFfinance 350 projets par an, dans le monde entier.

Earthwatch : Surveillance de la planète
Cette ONG contribue à la réalisation d eprojets scientifiques liés à la conservation et à la gestion de la biodiversité par la mise en oeuvre d'activités de tourisme écologique : les volontaires de la surveillance de la planète. L'assistance se fait sous la double forme definancement et d'un apport de maind d'oueuvre pour la réalisation de taches très chronophages mais peu spécialisées.

4.5.2. Les conventions internationales et régionales

4.5.2.1. Conventions internationales

Il s'agit d'accords posant le principe et définissant les conditions de la protection que la communauté internationale ou des groupes d'états accordent à certaines espèces, groupes d'espèces ou écosystèmes. Dans la perspective de sauvegarder des écosystèmes de haut niveau (biomes) il est important que ces conventions soient signées et appliquées par le plus grand nombre d'états concernés possibles. Les principales convention ayant un rôle dans le maintien de la biodiversité sont :

Au niveau mondial :

- Convention on Wetlands of International Importance Especially as Waterfowl Habitat (Convention de Ramsar, 1971).

Gérée par UNESCO et UICN. Concerne des sites bénéficiant auparavant d'une législation nationale de protection. S'applique de façon très large à tous les habitats humides et collections d'eau: eau douce, estuaires, zones côtières maritimes (jusqu'à 6 m de profondeur à marée basse), toundras, plaines d'inondation ayant une importance à la fois pour la diversité des espèces qui y vivent. C'est actuellement la convention la plus développée en sites au niveau international pour la conservation d'environnements naturels (habitats) bien que ceux-ci ne recouvre cependant en surface qu'une petite portion de la biosphère. Les parties contractantes s'engagent à utiliser avec sagesse toutes les ressources de milieux humides sous leur juridiction. Les lignes directrices ont été établies par une conférence des parties. Les parties désignent au moins une zone pour inscription sur la List of Wetlands of International Importance. En 1989, 54 parties (états) avaient inscrit 421 sites couvrant près de 30 millions d'ha. Aucun site n'en a été retiré depuis bien qu'une clause le permette en cas d'"urgent national interest". Exige la création de réserves en zone humide (même si pas sur la Liste). Assurer le caractère écologique des sites. Coopération international ou multinationale pour les voies migratoires des oiseaux aquatiques. Financement par dons et contributions volontaires des parties, permettant des financements d'environ 1 M FS/an.

- Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel (Convention du Patrimoine Mondial, UNESCO, Paris, 1972).

La Convention est le premier accord entre nations qui met en application le principe selon lequel les composantes les plus exceptionnelles du patrimoine culturel et naturel de l'humanité sont un bien commun et doivent donc être considérées comme une responsabilité commune. C'est le seul accord de ce genre qui associe le cadre naturel et le cadre construit et envisage une "harmonie entre l'homme et la nature. En juillet 1988, la Convention avait été ratifiée ou acceptée par 102 États membres, devenant ainsi l'instrument mondial le plus largement ratifié dans le domaine de la conservation. A ce jour, 288 sites culturels et naturels ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Le Fonds du patrimoine mondial a permis à l'UNESCO de mobiliser des ressources pour protéger un grand nombre de ces biens, notamment contre les effets d'un développement qui n'est pas écologiquement rationnel. Protection nationale préalable indispensable.

- International Timber Agreement (ITTA)

- Convention sur la Biodiversité (ONU, Rio de janeiro, 1992)

Au niveau régional (au sens global) :

- Convention on Nature protection and Wildlife preservation in the Western Hemisphere (Washington, 1940)

- The Antarctic treaty with its subordinate Agreed Measures on conservation of Antarctic flora and Fauna.

- The Convention on the Convention of Nature in the South Pacific (Apia, 1976)

- African convention on Conservation of Nature and Natural resources (Convention africaine, Algiers 1968)

- Convention pour la conservation des espèces sauvages et des habitats naturels européens (Convention de Berne, 1976).

Conventions sur la conservation d'espèces ou de groupes d'espèces particulières :

- Convention sur le commerce international des espèces en péril de faune et flore sauvage (CITES, Washington, 1973).

Gouvernement Suisse et PNUE. Secrétariat à Lausanne. En 1989, 99 états partie adhéraient à la Convention. Etablit les listes d'espèces menacées pour lesquelles le commerce international doit être contrôlé par un système de permis. le commerce illégal et la surexploitation des espèces sensibles. Les listes d'espèces concernées figurent sur les "appendices 1" (406 sp; animales et 146 sp; végétales dont le commerce est interdit) et "appendice 2" (2500 animaux et 25000 plantes dont le commerce est surveillé. Encourage la coopération internationale et intergouvernmentale pour contrôler ces commerces lors de rencontres régulières. Crée un réseau d'autorités de gestion (pour définir les aspects techniques du commerce) et d'autorités scientifiques (pour définir les aspects biologiques du commerce). Concerne des espèces et non des habitats. Souvent considéré comme une contrainte (gène) piur oles pays du Sud à développer une exploitation de leurs ressources biologiques (éléphants)

- Convention sur la conservation des espèces migratrices sauvages (Convention de Bonn, 1979).

Gouvernement allemand et PNUE. Bonn. En 1988, ratifiée par 24 états parties. Oblige les parties à protéger les espèces migratoires menacées et à conclure des accords internationaux pour la conservation des espèces migratrices. Constitue un cadre de travail pour la coopération international (gestion, recherche) en matière de conservation des espèces migratrices. Complète les conventions sur les milieux humide et les oiseaux aquatiques qui sont concernés par ce problème de la migration. Souffre d'un manque d'adhésions et de financement.

- Convention on Conservation of Antarctic Marine Living Ressources (Camberra, 1982)

- International Convention for the Regulation of Whaling (Washington, 1946) qui institua la Commission Baleinière Internationale, à l'origine du Moratoire sur la chasse des Cétacés.

- International Convention for the protection of birds (Paris, 1950)

- Benelux Convention on the Hunting and Protection of birds (Brussels, 1970).

- Convention on Fishing and conservation of living ressources in the Baltic Sea and the Belts (Gdansk, 1973).

Conventions relatives aux menaces globales induites par l'activité de l'homme :

- Convention on the prevention of Marine pollution by dumping of wastes and other matters (Londres, 1972).

- Convention pour la protection de la couche d'ozone (Vienne, 1985)

- Convention on Long-range trans-boundary air pollution in the European region (Genève, 1979).

- Convention on the prevention of marine pollution in the waters of the North-east Atlantic (Oslo, 1972).

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4.5.2.2. Renforcer la coopération régionale

Les regroupements régionaux permettent d'optimiser les ressources nécessaires à la sauvegarde des espèces et milieux menacés. Un certain nombre d'initiatives sont possibles dans ce sens :

Réaliser parmi les états concernés un partage des idées, de l'information et de l'expertise dans le domaine de la conservation, au plus haut niveau politique, professionnel et de la recherche.

Echanger les experts entre les agences nationales chargées de la gestion de l'environnement naturel.

Organiser des échanges libres (gratuits) de données, d'informations publiques et d'expertises concernant les activités de conservation. La mise en place d'une agence régionale peut être un élément déterminant pour orienter les aides de bailleurs de fonds internationaux.

Faciliter la participation des responsables concernés aux différents ateliers et séminaires organisés sur le sujet.

Mettre des bourses à la disposition d'étudiants désirant se former dans les écoles spécialisées comme celle de Garoua.

Rédiger et mettre en oeuvre des conventions destinées à protéger les milieux naturels limitrophes et les espèces migratrices.

Réaliser des espaces protégés multinationaux le long des frontières.

Réaliser des accords régionaux ou bilatéraux pour lutter contre le braconnage transfrontalier et l'utilisation illégale des ressources naturelles (OCFSA, entre Tchad, RCA, Soudan et Zaïre).

Faciliter les échanges d'animaux destinés à la réintroduction ou au transfert d'espèces sauvages dans des milieux en cours de réhabilitation. Retour

4..5.3. Les stratégies et les plans d'action

4..5.3.1. Stratégies et plans d'action

Stratégies et plans d'action sont utiles pour présenter les actions de conservation de la diversité biologique aux institutions et individus. Leurs chances de succès sont plus grandes lorsqu'ils sont élaborés par les personnes directement concernées par le problème et qui seront amenées à participer à la mise en oeuvre des plans. Des plans d'action peuvent être élaborés soit pour la conservation d'espèces (animales ou végétales) déterminées, soit pour la conservation d'habitats.

Plans d'action spécifiques : les groupes de spécialistes de l'UICN définissent l'urgence d'entreprendre des actions spécifiques de conservation pour différents taxons menacés. Les plans d'action spécifiques permettent d'établir des priorités à l'intérieur d'un taxon. Ils permettent de mobiliser un nombre important de spécialistes et d'experts, répartis dans les pays concernés. La mise en oeuvre d'un plan d'action permet de disposer d'une importante masse documentaire réunie à ce propos. C'est aussi un moyen de mobiliser des moyens, en particulier financier, par la présentation de documents de synthèse auprès de bailleurs de fonds potentiels.

Plans d'action pour les aires protégées : La concertation des spécialistes de l'UICN et du PNUE permettent de déterminer le taux de protection des diverses zones biogéographiques, de prendre en compte la protection principaux centre d'endémisme ou les régions où la diversité biologique est particulièrement importante. Des plans d'action existent au niveau de certains pays, ou au niveau des continents. Retour

4..5.3.2. Stratégies Nationales de Conservation

Elles doivent être définies par les différents gouvernements en fonction des problèmes locaux de conservation des environnements et de leur richesse.

Les plans d'action et les stratégies constituent des moyens de stimuler et de coordonner les activités de conservation. Les facteurs suivants semblent déterminant dans la mise au point des plans d'action et stratégies :

- le degré de préparation du plan d'action par ceux qui seront responsables de sa mise en oeuvre

- le degré de soutien politique et financier qu'accorderont les gouvernements et autres institutions susceptibles d'y contribuer

- l'existence effective de mécanismes pour suivre les actions recommandées et pour produire le financement nécessaire

- le degré d'activités nécessaires et suffisantes pour résoudre les problèmes définis dans le plan ou la stratégie d'action.

Parmi les stratégies et plans d'action élaborés à des niveaux plus généraux que ceux d'un espèce déterminée, on peut citer le Plan d'action de Bali de l'UICN, le Plan d'Action des Réserves de la biosphère de l'UNESCO, les plans d'action pour les mers régionales du PNUE, le plan d'action des forêts tropicales.

Quelque soit leur étendue et leurs moyens, ces plans d'action ne peuvent avoir un effet général sur l'érosion de la biodiversité. La définition d'une Stratégie Globale de Conservation de la Biodiversité est donc nécessaire. Retour

4..5.3.3. Stratégie Globale de Conservation de la Biodiversité (SGCB)

Le but de cette stratégie sera de fournir un cadre général pour stimuler, de façon urgente, des actions coordonnées destinées à enrayer la perte et la dégradation des ressources biologiques mondiales et à valoriser la contribution de ces ressources au profit du bien-être humain. Cette stratégie sera mise en place et mise en oeuvre par et pour les gouvernements, les ONG, les institutions internationales, les scientifiques, les institutions financières et les agences d'aide bilatérales. La mise en place de cette stratégie Globale se fera par des ateliers concernant les différents continents qui pourront alors mettre l'accent sur le développement de Stratégies Régionales de conservation. Le développement de la SGCB s'appuie sur 6 principes fondamentaux :

- Définir les causes : cela consiste à établir de façon détaillée et quantifiée, en définissant chaque fois les coûts et bénéfices correspondant, les raisons de la dégradation biologique.

- Contribuer à mettre en place une stratégie de développement durable. Les caractéristiques de celui-ci seront abordées un peu plus loin.

- Mettre à contribution les compétences des scientifiques pour préciser le problème (définir les formes menacées, proposer des solutions, faire des synthèses de connaissance, établir des modèles, proposer une prospective)

- Favoriser (privilégier) la gestion des ressources biologiques

- Informer pour agir

- Formuler une réponse pertinente aux problèmes de la conservation de la diversité biologique. Retour

4.5.4. Les programmes internationauxde recherche

LE PROGRAMME SUR L'HOMME ET LA BIOSPHÈRE

Kabala : 131-147.
4.5.4.1.Présentation du Programme MAB
L'UNESCO, et en particulier sa Division des Sciences Écologiques, exerce des fonctions de catalyseur et de maître d'oeuvre dans un ensemble d'actions qui visent à harmoniser les interactions entre les hommes et leur environnement. Pour être efficaces et aboutir à des résultats tangibles, ces actions doivent s'inscrire dans un cadre général de cohérence qui est founi par le Programme Man And Biosphere (l'homme et la biosphère = programme MAB). Avant de le considérer, il est utile de tracer le programme d'ensemble des actions de l'UNESCO dans les domaines de l'utilisation rationnelle des ressources naturelles renouvelables et de la protection des écosystèmes et de la biodiversité. Retour
4.5.4.2.Biosphère et aménagement du territoire
En 1968, l'UNESCO a convoqué à Paris la Conférence intergouver-nementale d'experts sur les bases scientifiques de l'utilisation rationnelle et de la conservation des ressources de la biosphère. La Conférence a souligné que l'accélération du développement économique et social posait un problème d'utilisation rationnelle des ressources de la biosphère et que l'amélioration de la prospérité et du bien-être des sociétés était indissociable à la qualité des relations qui existent entre l'homme et son environnement. La Conférence a recommandé l'élaboration d'un programme international de recherche dans ce domaine, qui a été officiellement lancé en 1971 par la Conférence générale de l'UNESCO, sous le nom de Programme sur l'homme et la biosphère (MAB).

Le MAB est un programme intergouvernemental de recherche, de démonstration, d'éducation, de formation, de coopération au développement et de diffusion de l'information. Il est décentralisé au niveau national, destiné à fournir les bases scientifiques et le personnel qualifié nécessaire pour traiter les problèmes posés par l'utilisation rationnelle des ressources et des systèmes, leur conservation et la gestion écologique du territoire ainsi que les questions se rapportant aux établissements humains.

Le MAB couvre une vaste gamme de régions géographiques --écosystèmes terrestres, d'eau douce et côtiers, de l'équateur aux pôles ; du littoral à la haute montagne--, diverses échelles d'intensité et d'ampleur des impacts humains sur les diverses composantes de la biosphère --de la plus faible à la plus forte densité de population ; des aires naturelles les mieux protégées aux grandes agglomérations urbaines, et toute une série d'activités et de fonctions : recherche fondamentale et appliquée ; démonstration et formation ; vulgarisation et éducation ; coopération pour le développement.

Le MAB privilégie les recherches finalisées et interdisciplinaires, mettant l'accent sur les interactions dynamiques entre les systèmes écologiques et les systèmes sociaux --interactions entre l'homme et son environnement. Il applique une approche systémique, permettant de comprendre les relations qui existent entre les composantes naturelles et les aspects humains du développement et de la gestion de l'environnement. Plusieurs projets pilotes intégrés du MAB ont apporté une appréciable contribution à l'aménagement du territoire et à la gestion rationnelle des ressources terrestres. Retour

4.5.4.3.Réserves de la biosphère
Un des principaux thèmes de recherches retenus par le Conseil international de coordination du MAB, en 1971, concernait la "conservation des zones naturelles et des ressources génétiques qu'elles contiennent".

C'est à partir de là que s'est précisée la notion de réserve de la biosphère. Les réserves de la biosphère sont des aires protégées correspondant à des environnements représentatifs ; elles ont un intérêt exceptionnel du fait qu'elles contribuent, par leur approche intégrée --associant protection de la biodiversité et utilisation rationnelle des ressources naturelles--, au développement durable de la région où elles sont implantées ; elles constituent des laboratoires de terrain pour le développement régional intégré. Associées à des projets pilotes, on peut y mettre au point et y tester des stratégies de développement allant dans le sens recherché, à savoir : assurer l'équilibre et la stabilité des systèmes où interagissent les hommes et la biosphère.

En 1984, à la suite du Premier congrès international sur les réserves de la biosphère, tenu à Minsk (Biélorussie, URSS), le Conseil du MAB a adopté un vaste plan d'action pour les réserves de la biosphère. Celles-ci constituent un réseau mondial qui comptait en août 1992, 300 réserves, réparties dans 75 pays.

En 1986, le Conseil du MAB a adopté le plan d'ensemble des programmes de recherche du MAB pour les années 1990. L'accent y est mis sur les moyens à mettre en oeuvre pour comprendre l'évolution des mécanismes qui devraient permettre de maintenir l'équilibre entre, d'une part, le bien-être social et la productivité économique, et, d'autre part, la viabilité écologique et l'innovation sociale. Il faut observer que cet objectif est ambitieux et qu'il traduit une approche systémique.

Nous passerons en revue les caractéristiques que l'on peut dégager de la mission même, des termes de référence, du MAB et des fonctions des réserves de la biosphère. Il sera possible ainsi d'évaluer l'écart entre la réalité et les intentions ou objectifs. Retour

4.5.4.4.Applications des critères
Nature du programme
Le MAB est un programme intergouvernemental

Le MAB est un programme intergouvernemental du fait qu'y participent un grand nombre de pays. Mais s'agit-il là de beaucoup plus qu'une simple juxtaposition de programmes nationaux. Le plus souvent, les programmes nationaux travaillent de façon isolée.

Il faut cependant signaler les rencontres à l'occasion desquelles les délégations de différents pays ont l'occasion de faire part de leurs activités. Mentionnons par exemple la Réunion des Comités MAB de l'Afrique francophone qui s'est tenue à Yamoussoukro, en 1974. Dans le même ordre d'idées, de nombreux séminaires internationaux ont été organisés en Afrique francophone à l'initiative du MAB. Il y a là des aspects positifs bien que l'on puisse déplorer ici aussi un certain nombre de points :

. Ces rencontres sont trop souvent une série de monologues, les communications se succédant, parfois à un rythme trop rapide, sans qu'une analyse suffisante n'en soit faite ; même si des périodes de discussion sont prévues, elles restent le plus souvent ponctuelles et ne débouchent pas toujours sur des points de consensus.

. Il n'y a pas, ou peu, d'échange d'idées sur les grands problèmes, ni sur les grands objectifs à poursuivre ; ceci peut affecter la focalisation de l'action vers la solution des problèmes majeurs qui se posent aux pays.

. Les recommandations qui sont adoptées à ces rencontres sont généralement fort intéressantes et utiles, mais le suivi, faisant souvent défaut, leur mise en oeuvre n'est hélas pas évidente.

Quoiqu'il en soit, ces rencontres sont certainement une des activités les plus utiles du Programme MAB, d'autant qu'en règle générale les actes de ces réunions sont publiés. Dans ces ouvrages se trouvent une mine d'informations qui devraient être davantage exploitées.

Le MAB est un programme décentralisé au niveau national

A l'échelle nationale, le MAB relève de la Commission nationale pour l'UNESCO ; l'orientation du Programme relève d'un Comité national qui est l'organe moteur ; il doit en arrêter le fonctionnement. Ce Comité doit être interdisciplinaire et représentatif de tous les milieux.

. Tous les cas peuvent se présenter en ce qui concerne les comités MAB ; ils peuvent se diluer dans les catégories suivantes : absence de comité ; existence théorique mais non opérationnel ; comités plus ou moins fonctionnels.

. Au plan structurel, les comités ne sont pas toujours suffisamment représentatifs des différents milieux concernés ; les comités devraient comprendre des représentants de la communauté scientifique, plus précisément des chercheurs ou des responsables des programmes de recherche, ainsi que des fonctionnaires des structures ministérielles concernées. Il revient aux pays de choisir et de nommer les membres des comités.

. La composition interdisciplinaire des comités peut aussi être insuffisante.

. Mais le point le plus critique dans le manque de caractère fonctionnel de nombreux comités MAB. On peut s'interroger sur ce manque d'intérêt et se demander s'il ne résulte pas d'un manque de motivation. Il faut observer que la motivation est souvent associée à l'intérêt que la personne va ressentir à son implication, et cet intérêt est souvent d'ordre financier. Le problème est beaucoup plus général : les cadres, les fonctionnaires, les chercheurs seront toujours prêts à s'engager dans un projet s'ils perçoivent la retombée d'avantages matériels. Nous ne porterons pas de jugement sur une telle situation qui peut certes s'expliquer, tout au moins partiellement (voir plus bas, la recherche).

. L'absence de comités MAB ou leur dysfonctionnement sont des points faibles majeurs qui peuvent expliquer les difficultés du MAB dans beaucoup de pays d'Afrique et d'ailleurs

. Ces comités nationaux du MAB ne disposent souvent d'aucun moyen financier, ce qui constitue un facteur de blocage. Dans les rares cas où des moyens ont été rendus disponibles, on a dû déplorer le manque de planification et le mauvais usage qui a été fait des crédits.

. Au sein de l'Organisation, le MAB ne dispose pas de moyens suffisants pour répondre valablement et efficacement aux demandes des États. Afin d'améliorer la situation, il conviendrait, qu'à l'instar du fonds du patrimoine mondial, le MAB puisse disposer également d'un fonds fonctionnel.

Le MAB couvre une vaste gamme de milieux :

Écosystèmes terrestres, d'eau douce et côtiers ; des régions géographiques diversifiées ; de l'équateur aux pôles ; du littoral à la haute montagne.

. A l'échelle mondiale, le MAB répond à ces deux critères. Le MAB est implanté dans un grand nombre de pays, ce qui ne signifie pas pour autant qu'il y soit fonctionnel, et cela pour les raisons relatives aux comités MAB dont il a été question ci-dessus.

. Le caractère représentatif des écosystèmes retenus pour étude, des projets pilotes et des réserves de la biosphère relève à la fois des comités nationaux MAB et du Conseil international de coordination du Programme MAB. A l'échelle d'un pays, la couverture de la diversité des écosystèmes dépendra dans une large mesure du dynamisme des comités MAB qui est lui-même le résultat de l'existence de groupes de recherche et de chercheurs motivés.

. Dans la majorité des cas, les pays ne disposent ni d'un inventaire des aires représentatives qui mériteraient l'une ou l'autre forme de protection, ni d'une programmation, ni d'une planification en matière d'aires protégées. C'est là une lacune grave.

. Il faut ajouter que le MAB et les entités territoriales définies dans son cadre --les réserves de la biosphère-- ne font l'objet d'aucune législation, ni d'aucune réglementation spécifique. Dans bien des cas, il n'y a même pas de personnel de surveillance.

* Le MAB intervient à diverses échelles d'intensité et d'ampleur des impacts humains sur des composantes de la biosphère, de la plus faible à la plus forte densité de population, des aires naturelles les mieux protégées aux grandes agglomérations urbaines.

. A cet égard, les travaux du MAB sont trop souvent déconnectés de la réalité du terrain, des vrais problèmes du pays. Nous reviendrons sur cet aspect lorsqu'il sera question de la recherche. Retour

4.5.4.5.Objectif du programme
Fournir des bases scientifiques

. Cet objectif a été déterminé au moment de la création du MAB en 1969-1971. Apparemment, il s'agit d'un énoncé valable. Cependant, dans la réalité, et après vingt années d'interventions, nous sommes amenés à constater que cet objectif est ambigu et contradictoire. Il est à l'origine, dans une très large mesure, des résultats plus ou moins mitigés qui ont été obtenus par le MAB. Il est en rapport avec la question fondamentale de la finalité du MAB lui-même.

. Cet objectif est ambigu parce que la référence aux "bases scientifiques" conduit à privilégier les recherches fondamentales, même si le MAB a toujours insisté sur la nécessité des recherches appliquées. Néanmoins, sur le plan international, le rôle reconnu au MAB consiste essentiellement à entreprendre et poursuivre des recherches fondamentales.

. Plus grave encore --car consommateur de vains efforts et source de difficulté--, est le fait que cet objectif vise à mettre l'accent sur les bases scientifiques de la mise en valeur des ressources sans pour autant que cette gestion soit reconnue comme une fonction vraiment spécifique du MAB. Le fait de limiter le MAB aux bases scientifiques a pour effet de le couper des actions d'aménagement, de mise en valeur et de gestion. C'est un peu comme si le MAB se situait uniquement en amont d'un cheminement : il est chargé de poursuivre des recherches de base dont les résultats seraient attendus par d'autres qui les exploiteraient dans le but de gérer rationnement les milieux. En réalité, cela permet de faire de tout sans arriver à grand chose, et c'est bien ce que l'on observe.

. Or la définition des objectifs est un aspect majeur, car il est lié, fonda-mentalement et conceptuellement, à la finalité même du MAB. En réalité, il nous apparaît qu'il existe une contradiction flagrante entre, d'une part, la finalité et, d'autre part, les objectifs du MAB qui a fait un tort énorme au MAB. Pour saisir cette contradiction, il faut rappeler que par définition, par essence, le MAB a pour mission d'analyser les interactions entre l'homme et ses ressources. L'étude de ces interactions implique la nécessité de s'intéresser au système global, c'est-à-dire au système de production dans sa totalité. Mais l'objectif explicité réduit essentiellement les interventions du MAB à la recherche des bases scientifiques de la gestion des ressources et des écosystèmes. Or, cantonner le MAB dans l'étude des seules bases scientifiques le contraint à rester en retrait de l'essentiel. On ouvre ainsi la voie à des recherches trop souvent coupées de la réalité des systèmes de production. Dans ce contexte, et pour autant que l'on mène effectivement quelques recherches, elles ne serviront pas souvent à grand chose pour le développement et la connaissance des interactions entre les hommes et leur environnement.

. Cette situation est d'autant plus inconfortable que les organisations internationales, directement impliquées dans le travail de terrain, ne vont pas attendre et n'ont effectivement pas attendu avant d'agir d'être en possession des résultats des recherches que le MAB est censé leur fournir.

. L'ambiguïté des interventions du MAB apparaît ainsi comme un des graves points faibles du Programme. Comme nous le soulignerons plus loin, cette situation doit être corrigée, ce qui impliquerait la révision de la philosophie de base du MAB au risque, sinon d'avoir de plus en plus de difficulté à atteindre les objectifs.

. Dans le même ordre d'idées, se pose par voie de conséquences, le problème crucial de la finalité du MAB et de sa traduction précise en actions. Point sur lequel nous reviendrons plus loin.

. Par ailleurs, les recherches scientifiques de base sont coûteuses et particulièrement difficiles à subventionner. Lorsque l'argent est rare, la tendance est forte de l'investir dans des recherches appliquées. Le MAB avec ses moyens réduits n'est donc guère en mesure de mener à bien des programmes de recherches crédibles. On peut aller jusqu'à se demander si les quelques activités de recherche poursuivies servent à quelque chose dans la perspective du développement, et ceci d'autant plus qu'il ne revient pas, en principe, au MAB d'utiliser (i.e. appliquer au développement), le cas échéant, les résultats obtenus, et que les organisations vouées aux interventions ne s'inquiètent guère ou pas de ces bases scientifiques.

. Un point essentiel de méthode intervient ici. La cohérence implique de considérer la dimension recherche comme un élément parmi d'autres du système. Il suffit de parler de recherche-action ou de recherche-développement-démonstration pour observer le grand point faible qui consiste à cantonner le MAB dans le cadre flou de recherches destinées à fournir des bases scientifiques à la gestion. Or, il n'est pas possible de définir un programme de recherche valable si l'on ne sait pas exactement ce que l'on veut chercher ; on ne peut préciser ce que l'on veut chercher sans procéder à des enquêtes directes au niveau des systèmes de production. L'approche systémique implique que la recherche soit appréhendée dans un cadre plus vaste --un système-- qui inclut la démonstration, l'action, le développement, le tout suivant une approche intégrée. Beaucoup d'efforts et d'argent ont été gaspillés par suite de cette limitation des objectifs et par manque de définition d'une finalité claire.

. En réalité, le MAB a bien perçu que le cadre qui lui était destiné était trop exigu ; après des années de tâtonnement, les responsables des projets du MAB se sont aperçus qu'il fallait aller plus loin.

De fait, ces toutes récentes années, le MAB a cherché à élargir son champ d'interventions ; mais il a fallu pour cela, camoufler certaines actions de développement sous les étiquettes classiques de recherches scientifiques.

. Ces observations conduisent à un problème majeur, celui des rapports entre le MAB et les autres organisations internationales. Il pose la question de l'avenir même du MAB.

Former du personnel qualifié

Dans les domaines suivants :

- conservation des ressources et des systèmes ;

- utilisation rationnelle des ressources et des systèmes ;

- gestion écologique du territoire ;

- questions se rapportant aux établissements humains.

. Tout ce qui a été fait comme critique au plan de l'orientation de la recherche peut se retrouver ici mutatis mutandis. Les objectifs et la finalité manquant de cohérence, il va de soi que toutes les actions de formation peuvent être influencées en conséquence. En d'autres termes, cherche-t-on à former des chercheurs aptes à poursuivre des travaux de base, ou des spécialistes versés dans une approche plus globale, en mesure d'apporter une contribution au développement ?

. Il est arrivé cependant que des initiatives concrètes, très positives, aient été prises dans le cadre du MAB en ce qui regarde la formation. Nous pouvons citer deux cas :

- Le projet de Formation en Aménagement Pastoral Intégré au Sahel (FAPIS) qui a fonctionné de 1980 à 1989 mais dont le financement a été interrompu. La structure qui avait été désignée pour en assurer la relève n'a pas été en mesure de le faire par manque de ressources financières notamment ; voilà donc un programme intégré, qui préparait à la recherche-action, qui a cessé de fonctionner.

- Le programme en développement rural intégré de l'Université Laval, créé en 1987, et auquel l'UNESCO a accordé sa caution scientifique.

Dans les deux cas, ces programmes préparent aux actions de développement, dépassant l'objectif trop limité qui vise à poursuivre des recherches en vue de préciser les bases scientifiques de l'action. Retour

4.5.4.6.Activités et fonctions
Recherche fondamentale et appliquée

. Nous ne reviendrons pas sur la coupure entre recherche et action. En réalité, ce qu'il importe de faire c'est de la recherche d'accompagnement, de la recherche-action ; en d'autres termes, une recherche qui soit orientée vers la solution des problèmes mis en évidence sur le terrain en coopération étroite avec les premiers intervenants, les populations.

Démonstration

. Bien que des changements récents se manifestent, il faut remarquer que les travaux du MAB ont trop souvent négligé la démonstration se contentant d'accumuler des données de base, coupées de leur champ d'application. On sait cependant que la recherche, depuis les indépen-dances, a fort négligé l'amélioration des systèmes de production surtout en matière d'agriculture vivrière. Le MAB n'a pas fait exception ; il s'est trop longtemps limité à une partie seulement de son mandat, l'accumulation de connaissances et la conservation in situ. L'introduction chez la population rurale de méthodes de production améliorées et les intervenants de démonstration que celles-ci impliquent ont été négligées au point que la population, souvent, ne voit pas l'intérêt des projets poursuivis.

Éducation et formation

. L'éducation et la formation sont des fonctions de base de toutes les réserves de la biosphère. C'est un champ d'importance fondamentale tant il est vrai qu'aucun progrès n'est possible sans une amélioration des connaissances et des compétences.

. Le MAB a toujours inscrit ces aspects dans ses programmes et différentes actions ont été prises, d'une manière disparate cependant, incomplète, souvent inadéquate et au total insuffisante. Ces critiques sont elles-mêmes une conséquence de l'orientation générale du Programme. Celui-ci étant essentiellement orienté vers la protection de la biodiversité ou vers la recherche fondamentale, les actions de formation et d'éducation associées à ces approches étaient essentiellement de nature philosophique. Nous entendons par là que l'on a essayé de démontrer aux populations qu'elles devaient protéger et prendre soin de leur environnement en vue de le sauvegarder pour les générations à venir. Alors que ce type de discours est largement insuffisant dans les pays développés pour entraîner des changements d'attitude et de comportement, il est clair qu'il ne peut avoir le moindre impact sur les populations rurales démunies des pays en voie de développement. Comment faire comprendre à des personnes qui subissent des préjudices par suite de l'incursion dans leurs champs d'animaux sauvages que ces derniers doivent faire l'objet de grands égards et qu'il faut les respecter parce que l'équilibre de la biosphère en dépend. Les actions en matière d'éducation et de formation ont donc souvent été mal orientées. Ceci pose tout le problème de la sensibilisation et de la vulgarisation.

. Elles l'ont été en grande mesure aussi parce que, au sein même de l'UNESCO, on souffre de cloisonnement. La Division des Sciences écologiques n'a jamais vraiment travaillé en coopération avec la Division de l'éducation Relative à l'Environnement.

. Étranger aussi à l'approche globale qui lui eut été nécessaire, il faut admettre que le MAB n'a pas cherché à avoir une influence dans le nécessaire renouveau des programmes d'éducation en milieu rural, programmes qui sont d'une façon tout à fait générale complètement déconnecté de la réalité. Les écoles rurales ne sont pas ce qu'elles devraient être, et de cet aspect, le MAB ne s'est pas assez, ou pas du tout préoccupé. Or, où pourrait-on mieux démontrer la nécessaire harmonie entre les actions humaines et les ressources naturelles qu'en milieu scolaire. Là, des démonstrations pourraient être faites de la bonne gestion des milieux et des ressources ; et elles se feraient en outre dans la perspective d'une amélioration des conditions de vie en milieu rural. Les élèves et par eux leurs parents intérioriseraient vite que la bonne gestion est rémunératrice. Dans les actions en milieu rural, il faut tenir compte, comme ailleurs, de la théorie de la gratification de Galbraith.

. Quant aux aspects positifs, il faut signaler les séminaires, ateliers et autres rencontres, dont il a été question plus haut et qui ont contribué à la formation. Il y a aussi la formation des jeunes diplômés qui ont su suivre des sessions de cours, des cycles ou programmes d'études, afin d'acquérir des compléments de formation. Dans l'ensemble, tout cela est positif encore que cette formation complémentaire ait été très souvent, voire trop orientée vers la conservation, ce terme étant pris ici dans son sens statique de protection.

. Signalons l'instauration récente d'un programme de bourses destiné aux jeunes scientifiques qui travaillent sur des sujets de recherche dans les domaines de l'écologie, de l'environnement et du développement rural. Ces bourses sont accordées par un comité ad hoc et approuvées par le bureau du MAB.

. La recherche ne sert à rient si elle n'est pas adéquatement utilisée ; les relations entre chercheurs, vulgarisateurs et agents de développement est indispensable pour valoriser la recherche et amener des changements.

Vulgarisation

. La vulgarisation pose un problème spécial pour deux raisons qui s'opposent : d'une part, l'importance des services de vulgarisation en Afrique et, d'autre part, l'extrême faiblesse des résultats obtenus. C'est un paradoxe, et cette situation est certainement pour beaucoup dans l'apparente impossibilité de décollage qui maintient l'Afrique dans un sous-développement qui a plutôt tendance à s'amplifier.

. Les services de vulgarisation mobilisent des armées de fonctionnaires et de vulgarisateurs. Mais hélas leur rendement est très faible pour de nombreuses raisons :

- le manque d'objectifs clairement définis ;

- le manque de motivation des vulgarisateurs ;

- le manque de moyens ;

- le manque de méthode, notamment le peu de place faite aux démonstrations ;

- l'absence de contexte adéquat et l'approche ponctuelle ;

- le manque de compétence, par suite d'une formation mal adaptée aux réalités du terrain.

C'est le plus souvent un mélange de ces différents handicaps qui affectent globalement les actions de vulgarisation.

Le MAB n'a pas assez attaché beaucoup de poids à ces aspects qui sont pourtant d'importance majeure. En réalité, le MAB aurait dû, devrait se pencher sur les blocages qui affectent cette fonction fondamentale. La vulgarisation devrait être perçue comme une synthèse du bagage d'éducation et de formation que tout exploitant rural devrait être en mesure d'appliquer. Or, il y a ici potentialisation d'effets négatifs au point que tout le mécanisme de la vulgarisation est grippé, à de rares exceptions près.

. La faiblesse de la vulgarisation traduit, pensera-t-on la faiblesse, la formation inadéquate des vulgarisateurs ; ceci n'est que partiellement vrai dans la mesure où les vulgarisateurs ont eux-mêmes été mal formés ; la vraie cause réside, souvent, sans doute dans l'inadéquation de la formation des cadres supérieurs, trop théorique, le plus souvent coupée du terrain, et dont l'approche des problèmes est sectorielle.

. Le MAB, Programme interdisciplinaire, aurait dû se préoccuper beaucoup plus qu'il ne l'a fait de la formation des vulgarisateurs. Actuellement, ce problème attire l'attention d'organisations comme l'UNICEF et la FAO.

Coopération pour le développement

. C'est l'aspect qui nous semble requérir le plus de critiques car y aboutisse l'ensemble des observations faites précédemment. On peut dire que c'est ici que se situe le malaise le plus important dont souffre le MAB et dont les causes sont lointaines et profondes. Croit-on à la coopération pour le développement dans les milieux responsables du MAB ? Ose-t-on, comme il le faudrait, proclamer que c'est là l'essentiel d'un Programme MAB bien compris qui se serait mis au diapason du monde africain réel ?

. Cette faiblesse du MAB résulte de ses propres antécédents, et en particulier des idées cloisonnées qui étaient le propre de la majorité des spécialistes des sciences biologiques de la première moitié de ce siècle.

Rappelons que c'est en 1964 que fut lancé le Programme biologique international, programme sectoriel qui visait, en ce qui concerne les communautés terrestres, à en sauvegarder des éléments sous la forme de réserves écologiques, ou réserves de biotopes-types. L'idée, bien sûr, était défendable compte tenu de la dégradation que subissaient les écosystèmes planétaires, mais elle était trop restrictive et coupée de l'évolution du monde réel et essentiellement du tiers-monde. Au moment où était lancé le PBI, beaucoup de pays, africains en particulier, avaient accédé à leur indépendance nationale. Les préoccupations étaient le développement ; un développement par ailleurs particulièrement mal engagé, comme nous l'avons vu plus haut. Le PBI n'eut aucun impact sur le continent africain.

. Mais son influence resta marquée du fait que l'on retrouva au moment où émergeait l'idée du MAB, des traits spécifiques au PBI ; cette influence se manifestait ceci d'autant plus facilement que des membres du PBI se retrouvaient dans les groupes de réflexion chargés de l'élaboration du MAB. Et l'on peut dire que malgré un renouveau profond --l'approche interdisciplinaire notamment--, le MAB a sans doute été trop influencé par le PBI. C'est ce qui explique sans doute l'emprise de l'approche statique au détriment de l'approche dynamique ; en d'autres termes, la protection a été privilégiée au détriment de l'aménagement et de la gestion, les recherches fondamentales l'emportant sur les recherches appliquées. Bien qu'il s'agissait d'un programme visant les interrelations dynamiques entre l'homme et l'environnement, ces rapports ont été perçus le plus souvent de façon négative : Que faire pour que les hommes ne nuisent pas à la protection de la biodiversité ? Que faire pour assurer la protection des écosystèmes "contre" les hommes ? En fait, il y avait un biais. Le développement comme tel, l'aménagement du territoire, la gestion des terroirs villageois n'étaient pas considérés par la majorité comme des champs de préoccupation alors que ces aspects auraient dû être la préoccupation majeure du MAB. Un timide changement est peut être en train de s'opérer mais il se heurte à des réactions de crainte devant le changement.

. Il faut noter que le dualisme dans l'approche du MAB avait été mentionné dès 1981 par Maldague qui voyait dans les réserves de la biosphère fonctionnelle des laboratoires de terrain pour le développement rural intégré. Dix ans plus tard, cette vision est encore peu répandue. Batisse (1986) allait dans le même sens. Peu de chose a cependant changé, tant est grande la force de l'inertie.

. Il faut aussi observer qu'il n'est pas aisé de trouver comme responsables de projets pilotes des personnes qui soient ouvertes au développement, capables d'appréhender les problèmes dans la double et nécessaire perspective de la conservation de l'environnement et du développement socio-économique. N'a-t-on pas vu, il y a quelques années encore, des populations évacuées, pratiquement de force, d'aires ayant reçu le statut de réserves de la biosphère. Ceci montre que le concept de réserve de la biosphère est encore mal connu ; comment dès lors pourrait-il être bien appliqué ?

Diffusion de l'information

A son lancement en 1971, le secrétariat international du MAB avait pris l'initiative de publier une importante série de documents et rapports scientifiques destinés aux diverses couches des populations (décideurs, planificateurs, scientifiques, techniciens, étudiants, populations rurales et citadines) à des fins de vulgarisation et de sensibilisation du public en vue de diffuser l'information sur l'écologie. Dans cet esprit, des efforts suivants furent menés :

1. Série de Rapports Verts du MAB

2. Série des notes techniques

3. Un bulletin spécial intitulé "INFOMAB" fut lancé

4. Une série de rapports et actes des séminaires, ateliers, symposiums, colloques, réunions nationales ou régionales, sont régulièrement publiés

5. Des manuels et comptes rendus scientifiques sont également publiés sans oublier des plaques et divers documents scientifiques relatifs aux projets pilotes MAB in situ

6. Des catalogues synthétisant toutes productions documentaires sur l'Environnement à l'UNESCO (MAB, PHI, PCGI, GEO, COI,..) sont en cours de publication respective sans oublier de citer les revues telles que : Nature et Ressources, Courrier de l'UNESCO, Source...

Toutefois, ces efforts déployés par l'UNESCO et le MAB, à Paris, restent insuffisants in situ. En effet, il existe ici de profondes lacunes. L'information est disparate ; elle ne touche pas ceux qui devraient en disposer.

. Les résultats générés par les chercheurs ne circulent pas suffisamment, ne font pas l'objet de vulgarisation et ne sont pas mis à la portée des agents de développement.

4.5.5. Les projets de conservation et développement

Projets de la Banque Mondiale :

Projets PNUD :

Projets CEE : exemple : Région du W du Niger ; PDRN-RCA.

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