4.3. GESTION AU NIVEAU LOCAL

4.3.1. Méthodes générales
4.3.1.1.Evolution des communautés végétales
4.3.1.1;A.Cas de modifications rapides actuelles
4.3.1.1;B.Cas de modifications lentes ou d'origine ancienne :
4.3.1.1.C.Reconstitution par méthodes stratigraphiques:
4.3.1.2.Evolution des populations et communautés animales
4.3.2/4.3.2.A. La planification des aires protégées
4.3.2;B. Plans d'aménagement (: 189)
4.3.3. Les outils de gestion
4.3.4. Activités de gestion
4.3.5. Choix de sites d'aires protégées
4.3.6/4.3.6.1. Transferts, réintroduction, introduction
4.3.6.2. les transferts
4.3.6.3. les réintroductions
4.3.6.4. les introductions
4.3.6.5. Les recommandations du Colloque de Saint Jean du Gard
4.3.6.6. L'acclimatation au milieu naturel


4.3.1. Méthodes générales

Inventaires (in MacKinnon et al., 1990 : 181)

L'inventaire c'est la description qualitative (quelles espèces, quelles communautés) et quantitative de la ressource que l'on doit gérer, en l'occurence, une portion de l'environnement naturel. Des méthodes appropriées doivent être utilisées. Celles-ci varient fortement selon les milieux considérés (terrestre, fluvial, marin, etc.) et les formes de biodiversité considérées (animaux, végétaux, milieux ouverts, milieux fermés).

Inventaires floristiques : par exemple, dans un écosystème de savane, il convient de définir les différentes formations végétales, en les parcourant. A l'intérieur de chaque zone considérée comme homogène, réaliser un inventaire qualitatif le long de transects espacés d'1 m dans les formations herbacées, de 3 m dans les formations forestières. Il est souhaitable d'effectuer ces relevés durant la saison où la végétation est à son optimum de développement (en milieu chaud, après la saison des pluies). Ces travaux préliminaires permettent de calculer les coefficients d'abondance et de dominance , selon une échelle classique comme celle de Braun-Blanquet (1932) :

+ : peu abondant, recouvrement très faible

1 : Abondant, avec un faible recouvrement, ou assez peu abondant avec un recouvrement plus grand

2 : Très abondant ou recouvrement supérieur à 5%

3 : recouvrement de 25 à 50%

4 : recouvrement de 50 à 75 %

5 : recouvrement supérieur à 75%, abondance quelconque.

Définir les affinités biogéographiques afin d'établir le spectre biogéographique des différents milieux étudiés.

Définir les types biologiques, par exemple en fonction du système de Raunkaier (1934) :

MPh : Mégaphanérophytes (au-dessus de 30 m)

mPh : mésophanérophytes (8 à 30m)

mph : microphanérophytes (2 à 8 m)

nph : nanophanérophytes (0,5 à 2 m)

Ch : chaméphytes (jusq 0,5 m)

Th : thérophytes (subsistent à l'état de graine pdt la mauvaise saison)

Hyd : hydrophytes

Ep : épiphytes

Par : parasites et hémiparasites

L : lianes

Phénologie

C'est l'étude d el'évolution des stades de développement de la plante au cours du temps (cycle annuel). 5 stades principaux existent généralement :

Développement végétatif (foliation, croissance)

floraison

fructification

flétrissement

défoliation

recensements faunistiques

Les recensements fauniques visent à déterminer :

Taille des populations animales par espèce

Distribution des densités par espèce animale en fonction des formations végétales

dynamique des populations

migration des grandes espèces

importance des groupes ou troupeaux

évolution du milieu naturel, importance des variables de l'habitat sur la distribution des animaux.

Circuit automobiles

Itinéraires pédestres

Dénombrements aériens

Comptage des effectifs

Dynamique de population

Télédétection Retour

4.3.1.1. Evolution des communautés végétales

Cf. Kabala : 67-74

Dans le temps, une formation végétale peut présenter une stabilité qui indique le maintien d'un équilibre entre ses constituants et avec son environnement (climax ou formation climacique) ou de stade terminal d'évolution ou de stade terminal de succession. Elle peut au contraire subir des modifications plus ou moins profondes, brutales ou progressives, qui sont l'indice de déséquilibres biologiques.

Ces modifications se déroulent selon une certaine stratégie : sur le plan pratique, elles présentent une grande importance, car elles touchent à des problèmes économiques et sociaux, tels que l'amélioration de la production agricole et forestière, la conservation des sols, la protection de biocénoses naturelles ou d'espèces reliques, l'aménagement de zones de loisirs.

Les méthodes d'étude de l'évolution des communautés végétales sont basées sur la vitesse des modifications floristiques. On considère deux cas :

- cas des modifications rapides actuelles

- cas des modifications lentes ou d'origine ancienne Retour

4.3.1.1;A.Cas de modifications rapides actuelles
On délimite de petites surfaces permanentes que l'on observe durant quelques années et l'on recueille des informations précises, quantitatives, sur l'évolution des taxons en présence.

- Mise en défens de surfaces libres, friches ou jachères, de pâturages surexploités ;

- Lisières forêt-savane sous climat forestier (Forêts Denses Humides - semi-décidues - savanes guinéennes) ;

- Avancée de la forêt climacique avec la suppression des feux de brousse ;

- évaluation quantitative de Makany :

Quotient = Nombre d'espèces forestières

Nombre d'espèces savanicoles ou de jachère

Si Q>1 : la forêt avance ; si Q < 1 : la savane avance

La photographie aérienne et d'autres techniques de télédétection, appliquées à des intervalles de temps variables, informent sur l'évolution de la couverture végétale de territoires plus ou moins grands. De nos jours, on utilisera les images satellitaires plus pratiques, bien que leur interprétation ne soit pas toujours fiable. Retour

4.3.1.1;B.Cas de modifications lentes ou d'origine ancienne :
Méthodes principales :
Datations par documents historiques
- Documents d'archives sur telles cultures abandonnées, telles éruptions volcaniques anciennes et telles successions végétales sur substrats volcaniques neufs.

- Examen des dépôts d'alluvions fluviales ou fluvio-glaciaires pour reconstituer dans l'espace des étapes de l'évolution du peuplement végétal et de son substrat dans le temps. Retour

4.3.1.1.C.Reconstitution par méthodes stratigraphiques :
- Méthodes palynologiques : la succession des végétations fossiles peut être reconstituée grâce aux spectres et aux diagrammes polliniques. L'étude des pollens fossiles apporte de précieuses indications écologiques sur l'évolution climatique, édaphique, géologique et paléobotanique.
Datations absolues par des méthodes de mesures :
Deux méthodes

- Méthode dendrochronologique : l'âge des arbres est évalué suivant les cernes d'accroissement du bois (informations sur les cycles climatiques et les conditions écologiques stationnelles) ;

- Méthode de datation par dosage de radio éléments ou radio-isotopes, le carbone 14 étant le plus employé par les écologues.

Cf. Poilecot Retour

4.3.1.2. Evolution des populations et communautés animales

Cf. Poilecot. Retour

4.3.2. La planification des aires protégées

in MacKinnon et al., 1990 : 185-208

La bonne gestion d'une aire protégée passe par sa planification. Celle-ci doit être un instrument et non une fin en soi. Les objectifs doivent s'intégrer dans une stratégie nationale de conservation (cf. infra).

4.3.2.A. Etudes de faisabilité

Etape intermédiaire entre stratégie nationale et aménagement d'une aire protégée. Permet de répondre à des questions comme : quelles sont les qualités particulières de cette aire, les limites les plus appropriées, quelle catégorie?

L'EdF doit avoir des objectifs précis. Rassembler toute l'information de base : bibliographique, études de terrain, visite sur place.

Les objectifs des EdF varient selon les sites. Par exemple :

Evaluer une possibiolité de classement de site en parc national.

Etudier une région pour définir sites d'intérêt touristique ou potentiel d'aménagement de loisir.

Réviser des limites et mettre en place des zones tampon.

Examiner l'écoulement de l'eau et le taux d'érosion d'un district et faire des recommandations de couverture forestière pour protéger un bassin versant.

Une EdF doit comporter les étapes suivantes :

Liste des objectifs de l'étude

Fixer les objectifs à atteindre dans des localités données et le temps nécessaire pour le recueil des données;

dresser `itinéraire à suivre

Prévoir les imprévus (transport, météo, mouvements sociaux)

Préparer un budget ey l'équipement nécessaires

Rassembler la documentation de base (biblio, carto, POS, plans divers, réseaux de communication, etc.)

Réunir les autorisations nécessaires.

Exécuter l'étude

Au retour organiser les données

Produire un rapport dont le financement a été planifié.

Le rapport de l'edf doit répondre aussi brièvement que possible aux questions posées par les objectifs (termes de référence). Toutes les sources d'information doivent être citées. Dresser la liste des personnes importantes dans la région étudiée.

Clarté, briéveté et bonne présentation st les clés d'un bon rapport. Les décideurs manquent de temps pour lire un bon rapport. Ils doivent trouver rapidement l'essentiel. Retour

4.3.2;B. Plans d'aménagement (: 189)

Chaque aire protégée doit être dotée d'un plan d'aménagement qui guide et dirige la gestion des ressources de l'AP, les activités qui y sont organisées, la mise en place de équipements nécessaires, etc..

Elément central : exposé des buts et objectifs mesurables destinés à guider les gestionnaires. Déterminer les besoins de gestion, fixer les priorités, organiser la marche à suivre. Etablis en général pour 5 ans.

3. Plans d'opération (:197)

4. Plans des sites (:199)

5. Plans de recherche (:203) Retour

4.3.3. Les outils de gestion

bases de données spécifiques

bases de données /aires protégées.

Livres rouges (planète, pays, région)

Cartographies et GIS Retour

4.3.4. Activités de gestion

in MacKinnon et al., 1990 : 143-184

Gérer des ressources naturelles suppose que l'on "dirige l'écosystème". Il faut donc au préalable en comprendre les principes écologiques, en connaitre les processus écologiques. La gestion d'un environnement naturel (protégé ou non constitue une forme spécialisée d'occupation des sols.

Equilibre des écosystèmes

Maintien de la diversité génétique

Gestion des espèces rares et protégées

Gestion des populations excédentaires

Contrôle des animaux à problème, sortant de leur aire

Lutte contre les espèces exotiques

Gestion par le feu

Gestion par herbivores domestiques

Maintien des régimes hydrologiques Retour

4.3.5. Choix de sites d'aires protégées

in MacKinnon et al., 1990 : 27-54

Considérations biologiques : génétique et espèces

Insularité et choix des sites au niveau national

Considérations touristiques

Critères hydrologiques

Facteurs géographiques

Considérations politiques

Considérations pratiques

Espèces migratrices

Les espèces migratrices ont des besoins particuliers (fonction de l'espèce : trophiques, abris) et fonction de la durée de présence : passage ou séjour, hivernage ou reproduction. Ces espèces sont très vulnérables au cours de leurs déplacement. Les pertes naturelles dues aux intempéries et à l'épuisement sont amplifiées par les actions de chasse ou de braconnage qu'elles subissent sur ces parcours. Les populations migratrices constituent alors souvent des extra pour les humains en raison de lacunes dans la législation, ou d'un manque de volonté politique pour l'appliquer : les chasses d'échassiers migrateur à Java concernent 1 million de limicoles chaque année ; en france, cas des migrations printanières de tourterelles dans le sud-ouest. La protection sur les sites de reproduction et les sites d'hivernage ne sufit pas. Pour des espèces très menacées comme la grue de Sibérie (reproduction au Nord Yakoutie, hivernage dans Parc national de Kéoladéo en Inde), une protection de ses couloirs de migration est nécessaire. Le strajets migratoires sont en général bien conns et les étpes et sites de repos identifiés.

Nécessaire application de la convention de Bonn, Ramsar pour les espèces aquatiques.

Des réserves peuvent être créées aux endroits où ces oiseaux stationnent pendant leurs déplacements. Ce pourrait être le cas en France pour la Grue cendrée. Cela existe aux USA pour les oies sauvages, au Japon pour les grues blanches. Au Sénégal (Djoudj) et en Inde (Kéoladéo), des parcs nationaux ont été créés spécialement pour les migrateurs hivernaux. En France, rôle de la Réserve Naturelle de Camargue.

Critères pour sélection de site d'aire protégée.Retour

4.3.6. Transferts, réintroduction, introduction

Les lâchers d'animaux dans un milieu naturel posent différents ordres de problèmes : des problèmes de statut et des problèmes d'acclimatation.

4.3.6.1. Catégories de lâchers

On distingue classiquement trois catégories de lâchers d'animaux : les transferts, les réintroductions, les introductions.

De 1973 à 1986, 700 opérations recensées de réintroduction concernant 93 espèces de mammifères et d'oiseaux ont eu lieu chaque année. En France, 26 espèces de vertébrés ont fait l'objet de réintroduction depuis 1950.

Exemples : Bouquetin, Marmotte, Vautour fauve.

Espèces "à problèmes" : les grands prédateurs : le lynx, le loup, l'ours. Retour

4.3.6.2. les transferts
Les transferts consistent à prélever des individus dans un milieu naturel et à les relâcher dans un milieu où l'espèce est encore représentée. Cela intervient par exemple dans le cas d'habitat menacé. Le transfert permet alors de ne pas sacrifier les espèces les plus intéressantes. Le transfert peut aussi être exécuté dans le but de renforcer une population peu florissante ou ayant subi une réduction numérique à la suite de diverses agressions. En général, les opérations de transfert donnent de meilleures réussites que les importations d'espèces élevées en captivité, car l'animal maîtrise parfaitement sa relation à l'espace. Il n'a à résoudre qu'un problème d'intégration spatio-social (définition d'un domaine vital ou d'un territoire). Retour
4.3.6.3. les réintroductions
Cela concerne le lâcher d'animaux dans un milieu où l'espèce n'existe plus. Les animaux lâchés peuvent avoir été capturés dans la nature (sites surpeuplés) ou provenir d'élevage. En principe la réintroduction implique d'avoir des preuves de la présence de l'espèce dans la région de réintroduction au cours de la période historique. Les réintroductions sont des opérations nécessaire pour la reconstitution de la biodiversité d'un écosystème. Il est toujours recommandé de veiller à ce que la proximité génétique sot aussi grande que possible entre l'espèce disparue et la variété réintroduite. Retour
4.3.6.4. les introductions
Elles ne devraient concerner que des habitats artificiels ou des zones physiquement isolées du reste de la biosphère. Il s'agit généralement de lâchers d'espèces exotiques dans des environnements où la faune sauvage est réduite. L'intérêt de telles pratiques doit être analysé très soigneusement sous tous les angles avant réalisation : éthique, écologique, économique, culturel, ... Les exemples d'introductions désastreuses ne manquent pas : lapins en Australie, mangoustes aux caraïbes, étourneaux en Amérique du Nord. Dans de nombreux cas, les introductions permettent l'occupation d'une niche écologique vide. Cela se traduit par une explosion démographique. La pullulation qui s'en suit prend en général les allures d'une catastrophe écologique et économique : introduction de divers herbivores en Australie, absence de carnivores performants d'où pullulation, surpâturage et stérilisation des sols par les féces car l'Australie est un continent sans coprophages. Retour

4.3.6.5. Les recommandations du Colloque de Saint Jean du Gard

Chaque opération de réintroduction devra être précédée d'une étude de faisabilité qui fera apparaitre les points suivants:

Le statut réel de l'espèce dans l'espace envisagé. S'il s'agit d'une extinction, la date présumée d'extinction de la dernière population.

Les causes de la disparition ainsi que la situation présente par rapport à ces causes (ont-elles cessé?).

Les modifications du milieu qui ont pu intervenir depuis la disparition de l'espèce.

La description biologique de l'espace où l'opération est envisagée

Les possibilités d'expansion de l'espèce dans l'espace envidagé et plus généralement l'évolution de la population réintroduite compte tenu de l'évolution des facteurs environnementaux.

L'attitude des populations locales vis-à-vis du projet. Un programme d'information et d'éducation préalable doit être prévu. De même une étude des conéquences économiques prévisibles et des moyens à mettre en place afin de pallier certains inconvénients doit être effectuée.

Le choix des animaux destinés à la réintroduction se fera en accord avec les recommandations des généticiens et des éthologistes

Les conditions techniques (capture, élevage, transport, lâcher) dans lesquelles sera réalisée l'opération

Le suivi scientifique qui sera effectué après le lâcher

Chaque espèce représentant un cas particulier, il serait souhaitable que des groupes de spécialistes préparent un cahier des charges adapté à chaque espèce à réintroduire.

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4.3.6.6. L'acclimatation au milieu naturel

Un animal élevé en captivité, dont les géniteurs eux-mêmes n'ont connu que le cadre écologique régulier de l'enclos, aura de grandes difficultés à s'insérer dans un milieu naturel. En effet, si certaines fonctions comportementales sont définies par le code génétique, et donc peuvent s'exprimer avec une certaine spontanéité, d'autres sont le résultat de la confrontation du sujet avec son environnement, la constitution de son expérience par divers processus comme l'apprentissage ou l'empreinte. Toutes ces raisons rendent complexes le passage de la captivité au milieu naturel. Outre les problème de la maîtrise des comportements végétatifs (s'alimenter, s'abreuver, s'abriter) le sujet aura à résoudre les problèmes de compétition avec les espèces voisines utilisant les mêmes ressources de l'environnement, avec des congénères en place. Les problèmes de prédation demandent aussi une accoutumance pour ne pas en être systématiquement victimes. Les animaux réintroduits sont souvent vecteurs de maladies contagieuses ou parasitaires susceptibles de produire des dégâts dans le milieu naturel. Enfin, les animaux élevés en captivité développent des relations à l'homme qui peuvent leur être néfastes dans le milieu naturel.

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