3ème Journée d'Étude sur la Marmotte Alpine, Ramousse R. & Le Berre M. eds. :35-36.
ISBN : 2-9509900-1-0


PROGRAMME MARMOTTE DU PARC NATIONAL DES ÉCRINS
Le point sur l'avancement des travaux en Décembre 1995.

Hervé CORTOT
Parc National des écrins, Secteur du Champsaur, maison de la vallée,
Pont du Fossé 05 260.

Résumé : La dynamique d'une population de marmottes de moyenne altitude est suivie depuis 1992 (305 individus ont été capturés et marqués). Des techniques de gestion sont testées, et un programme de communication touche la population locale et les touristes fréquentant le site. Ce programme illustre la coopération entre recherche et gestion dans un espace protégé.
Mots-Clés : Marmota marmota, dynamique des populations, gestion, France.

Abstract: Marmot programme in the National Park of Ecrins. State of the study progress in December 1995.
The dynamic of a marmot population of middle altitude was surveyed since 1992 (305 marmots have been trapped and marked). Management techniques have beentested, and a communication programme developped for the rural population as well as for tourist population. This programme shows the interaction between research and management in a protected area.
Key-words: Marmota marmota, population dynamic, management, France.

Depuis 1992, un site de moyenne montagne est suivi à Prapic (Plateau de Charnière, 05170 Orcières). La problématique est particulièrement intéressante puisque la population de marmottes occupe un espace agricole ; elle est aussi un attrait touristique majeur de l'endroit. Le but du Parc National est de posséder des éléments de gestion propre à faire cohabiter une population de marmottes, des agriculteurs et des touristes.

L'ensemble des actions conduites sur le site sont menées par les agents du Parc renforcés par un objecteur et des stagiaires. La fin des études lourdes est prévue en 1998.

La dynamique de la population est un premier axe de travail.

A l'aide d'animaux capturés et marqués, onze groupes familiaux sont suivis. Un groupe particulier `'adret 4'' a été la cible privilégiée des observations de 1995. Cet effort a permis de constater que la monogamie n'est pas une règle absolue.

Le suivi des groupes permet de connaître la composition exacte de chaque unité, leur domaine vital (moyenne 1,5 ha), le nombre de marmottons produits (en moyenne 4 parvenus à l'émergence).

Deux cartes complètent ce travail : émergence des adultes et emplacement des terriers. Des comptages flash sont opérés depuis 1993. Les résultats de 1995 semblent montrer une stabilité globale de la population.

Les marquages se font au fil des captures : à ce jour 305 animaux ont été capturés (ou recapturés), 87 ont été munis d'une puce électronique et 29 d'un collier. Les 18 colliers posés en 94 ont tous été ré-observés en 95.

Enfin une petite zone, en tout début de colonisation, a été délimitée en Valbonnais. Un dénombrement et une cartographie des terriers ont été pratiqués. Pour 1996, un projet d'enquête pourrait être développé auprès des 6 autres secteurs du Parc pour connaître la situation approximative de l'espèce et les problèmes qu'elle peut soulever.

Les techniques de gestion combinent plusieurs approches. Elles sont essentielles pour le Parc National. Une estimation de la fréquentation touristique, liée à des tests de développement ont débuté en 95. Des essais de répulsifs ont eu lieu mais pour l'instant aucun produit ne semble efficace. Enfin nous restons dans l'attente d'un travail sur les phéromones initié par M. Clément.

Le volet communication est essentiel. Des panneaux d'information sur le site, la présence des stagiaires touchent le public de touristes. Une réunion annuelle, en fin d'automne avec la population locale permet de vulgariser les résultats obtenus au cours de la saison et de dédramatiser les problèmes.

Enfin l'équipe du Parc National participe plus globalement à la connaissance de l'espèce : relevés biométriques, prélèvements de poils pour des études génétiques recherche d'ectoparasites, captures d'animaux albinos (2 ont été observés au-dessus du site d'étude). Un travail de DEA `'Impact de la Marmotte alpine'' (Marmota marmota L.) sur la richesse et la composition de prairie de fauche de l'étage montagnard supérieur a été produit par E. Farand du Laboratoire de Socioécologie et Conservation de l'Université Claude Bernard de Lyon. Il illustre la collaboration suivie entre une équipe de recherche et un organisme de conservation et de gestion du milieu naturel.

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