Citation : Bosio J-L. 1994. Aspects économiques des réintroductions de marmottes. D.E.A. , DAAE, Analyse et politique économiques, Économie rurale, spatiale, régionale, Dijon, 49 p.

INTRODUCTION

Le stage qui a donné lieu au présent rapport a été effectué au sein de l'équipe mixte INRA Économie et Sociologie Rurales - ENESAD (Établissement National d'Enseignement Agronomique de Dijon), au sein du département d'économie et sociologie. Le maître de stage et responsable d'encadrement est Luc Thiébaut, Maître de conférence à l'ENESAD.

Cette étude s'inscrit dans le programme de recherche "Mécanismes régissant l'organisation socio-spatiale des populations de Marmottes dans les Alpes" bénéficiant d'un soutien du Programme Environnement du CNRS dans le cadre du projet "Écosystèmes Continentaux et action de l'homme". Le volet socio-économique de ce programme multidisciplinaire animé par le Laboratoire de Socioécologie et d'Ecoéthologie (M. Le Berre et R Ramousse) de l'Université Claude Bernard de Lyon, est dirigé par L. Thiébaut.

Les efforts en faveur du maintien de la biodiversité et du patrimoine faunistique ont amené des espèces à devenir en certains points du globe des produits plus ou moins volontaires des activités humaines. "La faune sauvage est l'objet de demandes récréatives (contemplatives ou cynégétiques) et patrimoniales. Elle résulte selon les cas d'une production plus (grand gibier soumis au plan de chasse) ou moins (gibier de plaine) volontaire par les activités productives rurales (sylviculture et agriculture) et/ou d'une tolérance par ces activités (avec ou sans compensations du type dégâts de grand gibier ou attaque par les grands carnivores)". (L. Thiébaut, 1993).

Les populations de marmottes ont connu en France, avant la Seconde Guerre Mondiale, une situation de régression géographique qui s'est inversée semble-t-il au cours de la période suivante alors que les usages de l'animal connaissaient une mutation importante : régression de la chasse locale et développement de valeurs emblématiques, culturelles, ou liées à une observation de l'animal par les touristes. Un bon nombre de communes et de massifs montagneux ont vu revenir ou apparaître des marmottes suite à des actions de réintroduction ou d'introduction de l'animal. Ces efforts de réintroduction ou d'introduction sont révélateurs d'un intérêt croissant pour la présence de cet animal en certains lieux.

L'objectif de cette étude est de tenter d'approcher les valeurs économiques qui peuvent être attribuées à la présence de marmotte sur un site afin de se donner un élément d'appréciation de l'intérêt ou du désintérêt de cette présence. Pour ce faire nous nous intéresserons à deux situations différentes :

1. L'échange des marmottes à réintroduire entre des organismes qui se chargent des captures de marmottes et des organismes qui désirent les réintroduire.

2. La confrontation sur les sites de réintroduction entre les efforts des organismes réintroducteurs et l'intérêt que suscite "la présence de marmottes" chez des usagers du site (randonneurs, chasseurs), mais peut-être aussi chez des non usagers ou usagers indirects du site (commerçants, résidents de la commune).