6. Évaluation des coûts support&eacue;s par les agriculteurs
6.1. L'agriculture dans les communes enquêtées
Les données socio-économiques et agricoles communales sont rassemblées sous forme de tableaux en annexe 10, en effet la connaissance du contexte agro-cultural d'une commune permet d'expliquer les raisons des plaintes des agriculteurs.
6.2. Déclarations de dégâts de marmottes
En Haute-Tarentaise, peu d'agriculteurs se plaignent des marmottes :
Dans ces trois communes, les marmottes ne semblent pas poser de problèmes aux agriculteurs contrairement au sanglier dont tous se plaignent.
En Haute- Maurienne, les marmottes semblent occasionner beaucoup de dégâts aux agriculteurs. L'enquête réalisée à Bonneval et Termignon a permis de dénombrer et de qualifier ces dégâts. Dans ces vallées, d'autres animaux provoquent des dégâts aux dires des agriculteurs : les sangliers, les bouquetins et les chamois. Ces demiers sont accusés de manger l'herbe dans les alpages avant que les troupeaux domestiques n'y soient montés.
- Types de dégâts déclarés:
Ces problèmes sont principalement de cinq catégories.
l. Dégâts sur les prairies
* Prélèvement d'herbe
Seulement 3 agriculteurs sur 14 à Bonneval et 2 sur 14 à Termignon se plaignent des prélèvements d'herbe des marmottes. A Bonneval, 2 agriculteurs disent que ces problèmes se posent sur des terres situées dans le parc et 1 à la fois dans et en dehors du parc. A Termignon, ces problèmes sont évoqués uniquement dans le parc. A Bonneval, le détoumement d'herbe par les marmottes aurait toujours existé (à Termignon, cela ne daterait que d'une dizaine d'années). Ce phénomène semble se répèter chaque année et concerne des surfaces de quelques hectares, principalement dans les alpages au dessus de Termignon.
Les agriculteurs se plaignant de cet inconvénient disent être obligés d'acheter des quantités de foin supplémentaire pour nourrir le bétail l'hiver. La quantité de foin supplémentaire est estimée à 2-3 tonnes par an par exploitations concemées. D'après notre estimation théorique, la quantité prélevée par les marmottes atteindrait une centaine de kg par hectare et par an. La surface agricole des exploitations concemées avoisine les 40 hectares donc, d'après nos calculs, le manque à gagner serait de 4 000 kg par exploitation et par an ; quantité sensiblement égale à celle déclarée par les agriculteurs.
* Creusement de galeries et terriers
Notons que les agriculteurs ne savent estimer le nombre de trous de marmottes présents sur leurs prés. Ces trous peuvent provoquer des accidents corporels à la fois pour les agriculteurs (entorse, fracture) et pour le bétail dans les pâtures. A Bonneval, 12 personnes s'en plaignent (13 à Termignon). Les agriculteurs ne sont pas d'accord quant à l'ancienneté des dégâts. Certains pensent que ces dégâts sont antérieurs à 1960 (6/12 à Bonneval et 8/13 à Termignon) ; les autres disent que ces trous leur posent un problème depuis moins de quinze ans. Ces déclarations sur l'ancienneté des dégâts valent pour les autres types.
Il est à noter que l'apparition des problèmes est souvent corrélée à la création du parc et que la marmotte est en partie le "bouc émissaire" des agriculteurs dans leur idéologie anti-parc.
D'ailleurs 8 agriculteurs de Bonneval et 9 de Termignon déclarent que ces dégâts se situent exclusivement dans le parc. Les agriculteurs tentent de régler ce problème en bouchant les trous avec des pierres, mais beaucoup estiment que cette démarche est inefficace et que les marmottes creusent de nouveaux trous l'année suivante. Cependant, ceux qui pratiquent cette méthode déclarent y passer plusieurs jours par an.
* Apport de cailloux aux prés de fauche
Les marmottes en creusant, rejettent des déblais terreux qui forment des monticules. De plus les cailloux dégagés peuvent être entraînés par l'érosion pluviale jusque dans les terrains de bas de pente, causant ainsi une gêne lors du passage de la faucheuse. En effet l'une des plaintes les plus fréquentes conceme les avaries de barres de coupe. A Bonneval, 10 personnes s'en plaignent (13 à Termignon) et toutes ont eu du matériel cassé par les cailloux (11 sur 13 à Termignon). Les surfaces agricoles envahies par les pierres varient entre 2 et 25 hectares par exploitation. De plus ces avaries auraient lieu essentiellement dans le parc pour 7 personnes à Bonneval et 9 à Termignon. Les agriculteurs des deux communes disent avoir cassé plus de deux lames de coupes en moyenne par an sur ces cailloux. Mais outre le matériel cassé, c'est le temps pris pour effectuer les réparations qui les gênent car cela les obligent à arrêter momentanément leur activité.
Le coût des réparations oscille entre 1 000 et 2 000 francs pour 4 agriculteurs de Bonneval et est de 500 francs par an pour 2 d'entre eux, les autres plaignants ne pouvant estimer ce coût. A Termignon, 3 personnes évaluent ce coût à 1 000 francs par an, une à 500 francs et les autres ne se prononcent pas. Ces déclarations de casse de matériel semblent légèrement surestimées, mais cohérentes avec les chiffres de vente d'une société de matériel agricole de Chambéry qui approvisionne les agriculteurs de Maurienne (Annexe 11).
Par ailleurs certains exploitants ont du délaisser des surfaces de fauche envahies par les cailloux car l'épierrage annuel leur demande trop de temps (plusieurs jours). A Bonneval 3 agriculteurs disent avoir abandonné définitivement 1 hectare de pré, un 2 hectares, un autre 10 hectares. Ces déclarations sont proches de celles de Termignon.
* Piétinement de l'herbe
A Bonneval, 5 agriculteurs se plaignent de l'herbe écrasée par les marmottes, mais si, en ce qui conceme les terriers, la responsabilité des marmottes est évidente, la création de sentiers peut être imputée à d'autres agents comme les animaux domestiques ou les touristes qui ne respectent pas les itinéraires de randonnée.
2. Dégâts aux bâtiments
A Bonneval, 10 personnes dénoncent des dégradations faites aux chalets d'alpages par les marmottes (9 à Termignon). Pourtant les agriculteurs n'ont fait ces déclarations qu'après que l'enquêteur leur ait cité. Les bâtiments touchés sont essentiellement, aux dires des agriculteurs, des chalets d'alpages fréquentés l'été, régulièrement entretenus et situés dans le parc.
Les plaintes enregistrées concement :
- affaiblissement des fondations par le creusement de galeries sous les chalets.
- dégâts aux huisseries.
- portes et fenêtres rongées.
- attaque du pilier central soutenant la charpente en cas de pénétration des animaux dans le chalet et risque d'effondrement de la toiture.
Le propriétaire a la charge des réparations. Leur coût doit être estimé à la fois en temps et en argent.
- à Bonneval, 2 personnes disent avoir besoin d'une joumée de travail (par an) pour procéder aux réparations, 3 agriculteurs comptent changer une porte ou une fenêtre.
- à Termignon, 2 personnes veulent refaire la toiture en lauze (plaque de schiste) à 150 francs le m2.
Beaucoup d'agriculteurs ne répareront pas les dégâts et pensent abandonner à plus ou moins long terme le chalet. Selon des experts, les marmottes peuvent effectivement ronger les boiseries des chalets mais principalement lorsqu'ils ne sont pas fréquentés ou vétustes.
6 agriculteurs de Bonneval et seulement un de Termignon accepteraient de cotiser à une assurance les garantissant des dégâts immobiliers dus aux marmottes.
6.3. Mesures envisagées pour réduire le coût de la coexistence marmotte-agriculteur
* Capture
Tous les agriculteurs de Maurienne enquêtés disent que le nombre de marmottes s'est accru depuis la création du parc essentiellement à cause de l'interdiction de chasse en zone centrale. En Tarentaise, cet avis est davantage nuancé, certains agriculteurs de Pralognan allant jusqu'à percevoir une réduction des populations de marmottes.
Les gestionnaires du parc essaient d'apporter une réponse ponctuelle aux plaintes des agriculteurs en capturant un certain nombre d'animaux. Cependant vingt ans de pratique montrent que ces mesures ne sont pas satisfaisantes, le problème se représentant l'année suivante. La moyenne annuelle des reprises en zone centrale est de 52,6 animaux (voir tableau en annexe 12).
Mais, une telle démarche pose le problème du devenir des animaux capturés, de la gestion et du suivi des réintroductions.
De l'avis des agriculteurs, la capture des marmottes peut se révéler efficace (8/14 à Bonneval et 9/14 à Termignon) si le parc en fait davantage et dans les endroits où la densité de marmotte est gênante. Cela suppose une étroite collaboration entre gardes du parc et agriculteurs sur le terrain. A Bonneval, 10 agriculteurs ont déjà demandé des captures et tous disent qu'elles ont été faites quelques mois après leur demande (en juin). Par contre à Termignon seuls 2 des 10 agriculteurs ayant demandé des captures ont été satisfaits.
[Remarque : D'après le parc, depuis 1973, 780 animaux ont été capturés à Bonneval et seulement 153 à Termignon ce qui explique les jugements précédents des agriculteurs].
* Chasse
A Bonneval les 3/4 des agriculteurs sont chasseurs (de marmotte) et uniquement 2 à Termignon. Dans cette commune, 7 agriculteurs pensent que la chasse en zone centrale du parc où la situation est la plus critique est la solution. D'ailleurs 8 exploitants arrivent à limiter le nombre de marmottes en dehors du parc en les chassant. A Termignon, les agriculteurs disent que la chasse pourrait être une solution mais eux ne sont pas chasseurs.
* Indemnisation des agriculteurs
Peu d'agriculteurs pensent qu'une indemnité spéciale "dégâts de marmottes" soit la solution à leur problème. Cependant si elle était instaurée ils l'accepteraient. 10 agriculteurs à Bonneval et 9 à Termignon disent que les dommages subits sont assez importants pour avoir droit à une indemnisation. En ce qui concerne le montant de l'indemnisation, peu se prononcent. Pour ceux qui citent des chiffres :
- à Bonneval :
- 2 personnes souhaiteraient être indemnisées du foin perdu (1-3 tonnes /an).
- 2 personnes souhaiteraient être indemnisées du coût des réparations des bâtiments.
-à Termignon :
- l personne souhaiterait être dédommagée de 4 tonnes de foin.
- l personne souhaiterait être dédommagée de 2000 francs par an.
- 3 personnes souhaiteraient être indemnisées de 8 jours de travail par an.
Si, peu de personnes sont capables d'estimer ce que leur coûtent les marmottes, ils sont tous d'accord sur le fait que c'est le parc qui doit financer les indemnisations ; peu pensent que les touristes doivent participer au financement.
Pour conclure sur la possibilité d'indemnisation, beaucoup d'agriculteurs trouvent qu'une telle solution ne peut être que provisoire. Dans ce contexte conflictuel, c'est plus les réglementations relatives à la protection de la marmotte que la perte d'argent qui les gênent.
6.4. Approximation du coût de la présence de marmottes sur une commune
La présence d'importantes populations de marmottes sur le territoire d'une commune coûte de l'argent. On a voulu approcher sommairement ce coût.
La commune de Bonneval-sur-Arc sert de cadre à cette évaluation car des deux communes de Maurienne, elle est la plus confrontée aux dégâts de marmottes et ne subit pas de dégâts d'autres espèces.
Pour évaluer ce coût de coexistence, il faut se référer aux approximations bibliographiques des dégâts ; présentation de l'estimation tentée :
- les marmottes consomment 60 kg de foin par hectare et par an et 35 kg pour garnir les terriers.
Approximation des pertes financières des agriculteurs :
- Ils disent avoir délaissé une quinzaine d'hectares de fauche à cause des cailloux empêchant la fenaison. A supposer qu'ils n'utilisent pas d'autres surfaces, la perte est estimée à 67 000 francs si on considère que la productivité d'un pré est de 2,8 tonnes/hectare et le prix du foin acheté de 1,60 francs le kg.
- Les surfaces les plus touchées sont apparemment dans le parc. La surface de fauche dans le parc est de 120 hectares et la zone de pâturage de 200 hectares. De plus la densité des marmottes pourrait atteindre des valeurs de 3 individus par hectare. On peut ainsi évaluer la quantité d'herbe détournée par les marmottes sur la commune en sachant qu'elles prélèvent environ 3 % de la production de foin sur plus de 300 hectares.
Prix approximatif de l'herbe détournée: 50 000 francs
- Le prix du matériel de fauche cassé et remplacé est de 10 000 francs pour la commune (d'après les agriculteurs).
-le coût des réparation des chalets est de 4 000 francs pour la commune.
Le coût total supporté par les agriculteurs de Bonneval peut être estimé à 130 000 francs |
Le coût le plus élevé d'après ce calcul est celui de la perte de production fourragère, or ce qui provoque le plus de plaintes est la casse de matériel agricole. Le manque à gagner (herbe) est accepté plus aisément que les dépenses effectives (matériel). Ce chiffre bien que très approximatif, pourra être comparé à la valeur de la marmotte comme "objet d'attractivité des touristes".
Sans anticiper sur la confrontation de l'offre et de la demande relative à la marmotte, signalons qu'à Bonneval, 85 % des agriculteurs sont doubles actifs (35 % à Termignon) et 100 % ont des appartements ou châlets qu'ils louent aux touristes (28 % à Termignon).
6.5. Réflexion sur la différence entre Maurienne et Tarentaise, quant aux dégâts de marmottes
La Haute-Tarentaise et la Haute-Maurienne de part et d'autre du massif de la Vanoise accueillent des colonies de marmottes dans des proportions équivalentes ; or les agriculteurs de Tarentaise disent ne pas avoir (ou peu) de dégâts de marmottes. Pourquoi ?
Plusieurs hypothèses basées sur des différences socio-économiques ou historiques sont avancées :
-Tout d'abord l'agriculture en Tarentaise est moins vivace au vu du nombre d'exploitants agricoles. Les communes sont plus orientées vers le tourisme.
- Les dégâts déclarés semblent proportionnels à l'activité de fauche, or si en Maurienne environ 40 % de la SAU est constituée de prés de fauche, en Tarenraise ce pourcentage est compris entre 6 et 20. Les agriculteurs de Tarentaise mettent l'accent sur l'élevage (au vu du nombre d'UGB par exploitation).
- En Maurienne, les dégâts occasionnant le plus de gêne sont situés dans le parc, or si la proportion de surface fauchée dans le parc par rapport à la surface fauchée totale atteint 30 ou 40 %, en Tarentaise, les agriculteurs ne fauchent pas le parc. De même, à Bonneval ou à Termignon, les agriculteurs fauchent jusqu'à 2 500 mètres d'altitude alors qu'en Tarentaise, seuls les prés proches des villages sont fauchés ; les alpages étant réservés au pacage d'animaux domestiques.
-Les différences de pratiques herbagères correspondent à des différences historiques. En Tarentaise, depuis le 18 ème siècle, l'exploitation du bétail en alpage se fait en commun sous la direction d'un fruitier, c'est le régime de la "grande montagne". De plus les paysans tarentais louent souvent des terrains communaux pour y mettre leurs bêtes. En Maurienne, le régime pastoral de la "petite montagne privée" est adoptée, chaque famille est sur sa propriété (]es agriculteurs parlent ainsi de leurs terres) (figure 6) Ces deux modes d'exploitations expliquent la différence d'attachement à la terre des deux vallées et donc peut-être la manière de défendre son bien.
- En Maurienne ce mode d'occupation de la montagne amène un grand morcellement du foncier qui a été et est peut être encore un frein au développement du tourisme. Dans cette vallée le tourisme (comme le parc) sont moins acceptés qu'en Tarentaise.
Mais ces hypothèses restent à vérifier dans un travail ultérieur ; l'absence de dégâts en Tarentaise pouvant peut être se résumer au fait qu'agriculteurs et marmottes ne fréquentent pas les mêmes entités géographiques.
Il s'agit dans la discussion de confronter l'offre et la demande, c'est-à-dire plus simplement de savoir si la marmotte coûte plus aux agriculteurs qu'elle ne rapporte à la commune, par l'intermédiaire du tourisme. Nous limiterons cette confrontation à la commune de Bonneval-sur-Arc, en précisant que l'agriculture y est encore vivante et tournée vers l'agro-tourisme, que les plaintes pour dégâts de marmottes y sont nombreuses et que les touristes apprécient ce lieu pour son caractère naturel et pittoresque.
La marmotte a une part importante dans l'imaginaire sinon dans les motivations des touristes en comparaison des autres animaux de montagne ; beaucoup souhaitent en voir pendant leur séjour. Donc on peut attribuer à la marmotte une certaine responsabilité dans la venue des touristes et donc dans le chiffre d'affaires de la commune. Cette part de responsabilité pourrait être accrue si des activités relatives à la marmotte étaient mises en place car certains touristes sont prêts à donner de l'argent pour participer à de telles activités.
* Estimation de la contribution actuelle et hypothétique de la marmotte au revenu
Le revenu actuel est estimé en additionnant les sommes dépensées journalièrement par les touristes déclarant être intéressés par les marmottes ; mais aucune question de l'enquête touriste ne permettant de mesurer directement cet intérêt, il faut donc considérer l'activité qui donne principalement accès aux marmottes : la randonnée. Cette approche de l'intérêt des touristes et des dépenses liées à la marmotte est très approximative, c'est pourquoi elle est encadrée par deux bornes que nous avons estimé :
- La borne inférieure, reflète les dépenses des touristes disant venir à Bonneval dans le but de faire de la randonnée pour voir des marmottes. Cette part des touristes est proche des 0,7 %. Le montant des dépenses est connu en multipliant la fréquentation annuelle touristique (pendant la période où la marmotte est visible, 81 375 journées touristiques d'après des estimations communales) par la dépense journalière moyenne d'un touriste sur son lieu de vacance (140 Fr par personne d'après le SEATM, 1983). Ces dépenses avoisines donc les 80 000 francs par an. Ce chiffre est probablement sous-estimé car on a, par cette méthode, restreint l'intérêt porté à la marmotte et à Bonneval, les touristes dépensent plus.
- La borne supérieure rassemble les dépenses des touristes disant chercher des marmottes pendant leur randonnée. Cette fois, cette valeur est surestimée car elle n'est pas basée sur la part de la marmotte dans la décision de venue sur le site. Donc 6 % des individus veulent voir ces animaux pendant leur marche, c'est-à-dire environ 4 900 personnes sur l'année dont les dépenses sur le site atteignent les 685 000 Francs.
L'écart entre les deux bornes est proche d'un facteur dix. C'est pourquoi, nous nous sommes risqués à une autre approximation afin de préciser la contribution des marmottes au revenu touristique.
Les touristes viennent en montagne pour le dépaysement, mais aussi pour pratiquer des loisirs. Les vacanciers enquêtés consacraient en moyenne 4 heures par jour à la randonnée, c'est-à-dire 40 % de leur temps actif. Parmi ce que cherchent les randonneurs, (à nuancer de la raison de leur déplacement) la marmotte est citée par 6 % des cas. Donc on peut approximer que 2;4 % du temps de loisir de l'ensemble des personnes en vacances sert à trouver des marmottes en liberté. Les vacances sont un "espace temps" restreint pendant lequel les touristes donnent de l'argent pour des loisirs qui leurs procurent satisfaction, donc le temps consacré à une activité peut être corrélé à une certaine somme d'argent. On se risque à dire que 2,4 % des dépenses des touristes servent à la quête de marmottes. Cette somme dont profite la commune est proche de 270 000 Francs par an.
La commune pourrait valoriser la présence de marmottes sur son territoire en proposant aux estivants des activités permettant de leur faire mieux ou plus aisément connaître l'animal car entre 20 et 50 % des touristes paieraient pour ces activités. Nous avons estimé trois types de dépenses particulières pour ces activités.
- 20 % des enquêtés déclarent être d'accord pour payer un accompagnateur qui les mène à proximité des marmottes. Le prix pour ce guide est en moyenne de 60 Fr/personne. Par conséquent, sur une année de fréquentation touristique, le revenu atteindrait 990 000 Francs.
- D'autre part, 40 % des enquêtés consentiraient à garer leur voiture sur un parking payant menant à un itinéraire où ils seraient sur de voir des marmottes. Un tel aménagement serait susceptible de rapporter annuellement à la commune 800 000 Francs.
- Quant à l'hébergement proposant une vue sur une colonie de marmottes, la somme
recueillie serait de 2 327 000 Fr, mais sachant qu'un hébergement accueille en moyenne quatre personnes, le revenu serait alors de 580 000 Francs environ.
Les dépenses globales pour ces trois types d'activités sont comparables, mais on ne peut pas les additionner car les touristes ne feraient souvent que l'une de ces activités. D'autre part l'improbabilité de ces situations biaise les déclarations de consentement.
Des marmottes à proximité d'une commune attirent un certain nombre de touristes, elles contribuent au revenu touristique et par ailleurs au vu des consentements à donner temps et argent des touristes, les communes sont susceptibles d'accroître ce revenu dû à la marmotte en proposant divers services lié à l'animal sur le lieu de vacances.
L'étude de l'offre s'est limitée à l'évaluation des dépenses des agriculteurs dues aux marmottes. Dans la commune de Bonneval, 45,5 % de la population active en 1988 (SCEES- INSEE, 1990) est composée d'actifs agricoles ; l'agriculture est vivante. Notons que tous les exploitants possèdent des meublés qu'ils louent. On peut estimer ce revenu touristique pour chaque agriculteur à 90 000 Fr en sachant qu'il possède en moyenne 3 hébergements et que le revenu moyen d'un bonnevalais par meublé loué est de 20 000 Fr par an en 1982 à 30 000 Fr en 1993. La communauté agricole détient 17 % du potentiel locatif de la commune, par conséquent la marmotte rapporte entre 13 600 Fr et 116 000 Fr par an aux agriculteurs, soit entre 1 000 et 8 000 Fr par individu. Et si le principe d'hébergement avec vue sur des marmottes existait, à supposer que les agriculteurs disposent d'un pourcentage similaire de logements, il leur rapporterait aux alentours de 99 000 Fr (soit 7 000 Fr par agriculteurs).
Les agriculteurs supportent le coût de la coexistence avec les marmottes (130 000 Fr/an de dépenses effectives et de manque à gagner dont 14 000 Fr en dépenses effectives) mais la présence des touristes leurs rapportent au moins dix fois plus par an et le revenu touristique lié aux marmottes égale sinon dépasse les sommes dépensées par les agriculteurs à cause des dégâts de marmottes.
Cette étude, a également permis de soulever un problème inhérent au milieu montagnard actuel : celui de la cohabitation agriculture-milieu protégé. En effet, le coût des dégâts de marmottes est effectif et les gestionnaires de la faune alpestre doivent en tenir compte, mais c'est davantage le fait de "ne plus être chez soi", de devoir accepter les mesures de protection et de "reculer devant les animaux" qui gênent les agriculteurs. Ainsi se pose le problème de la rivalité agriculture-espèces animales protégées dans un même espace. Il serait intéressant dans une future étude d'évoquer cet antagonisme notamment lors des réintroductions de marmottes et d'estimer l'importance du service naturel d'entretien des alpages par les marmottes lorsque l'agriculture a disparu.
Une telle évaluation socio-économique de la faune est relativement nouvelle et peut présenter de ce fait des imprécisions méthodologiques et des résultats discutables, mais elle permet d'estimer à la fois des valeurs d'usage et de non usage de l'animal.
De tout temps, la marmotte a suscité l'intérêt des montagnards, puisque selon la légende, c'est des marmottes que les Savoyards ont appris à grimper pour ramoner les cheminées. Maintenant, elle est encore très convoitée, non plus par les chasseurs, mais par les touristes qui apprécient la découvrir au détour d'un chemin et qui sont près à beaucoup d'efforts pour elle. Mais outre la satisfaction visuelle que l'on peut en tirer, elle est un sujet de discorde entre les agriculteurs qui se plaignent de ses dégâts et les instances qui la protègent.
Les demandes et les coûts liés à la marmotte ont été approchés par des valeurs monétaires approximatives basée sur des déclarations non vérifiables approximatives. Dans l'avenir, d'après l'évolution actuelle du contexte agro-touristique en montagne, l'écart entre la contribution de la marmotte au revenu touristique et les coûts qu'elle occasionne à l'agriculture va s'accentuer principalement en faveur des demandes de marmottes grâce au développement des activités de loisirs, à la prise en compte de la nature par les français et malheureusement à la régression de l'agriculture.
Liste des sigles et abréviations
ANPJZP : Association Nationale des Parcs et Jardins Zoologiques Privés.
BVA : Brule Ville Associés.
CEE : Communauté Economique Européenne.
CEMAGREF : Centre National du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux et Forêt.
CNERA : Centre National d'Etude et de Recherche Appliquée.
CNRS : Centre National de Recherche Scientifique.
CSP : Catégorie Socioprofessionnelle.
DDAF : Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt.
ENA : Ecole Nationale d'Administration.
ENESAD : Etablissement National d'Enseignement Supérieur Agronomique de Dijon.
ENSSAA : Ecole Nationale Supérieure des Sciences Agronomiques Appliquées.
INRA : Institut National de Recherche Agronomique.
INSEE : Institut National des Statistiques et Etudes Economiques.
ONC : Office National de la Chasse.
PNV : Parc National de la Vanoise.
RGA : Recensement Général Agricole.
SAU : Surface Agricole Utilisée.
SCEES : Service Central des Enquêtes et Etudes Statistiques.
SEATM : .Service d'Etude et d'Aménagement Touristique de la Montagne.
SEGESA : Société d'Etudes Géographiques, Economiques et Sociologiques Appliquées.
SNCF : Société Nationale du Chemin de Fer.
STH : Surface Toujours en Herbe.
UGB : Unité Gros Bétail.
FIGURE 1 : Satisfaction occasionnée parla faune sauvage.
FIGURE 2 : Communes enquêtées en Savoie.
FIGURE 3 : Carte du Parc National de la Vanoise.
FIGURE 4 : Statut territorial de la Marmotte dans les Alpes Françaises en 1989.
FIGURE 5 : Carte de localisation du terrain d'étude.
FIGURE 6 : Aspects architecturaux traditionnels en Maurienne et en Tarentaise.
ANNEXE 1 : Liste non exhaustive des organismes contactés durant le stage.
ANNEXE 2 : Pré enquête touristes.
ANNEXE 3 : Enquête touristes.
ANNEXE 4 : Enquête agriculteurs.
ANNEXE 5 : Ebauche de questionnaire chasseurs.
ANNEXE 6 : Structure des terriers de marmottes.
ANNEXE 7 : Complément sur les méthodes de calcul des densités de marmottes et de terriers.
ANNEXE 8 : Tableaux de résultats de l'enquête touristes.
ANNEXE 9 : Liste des sondages cités dans le texte.
ANNEXE 10: Données socio-économiques et agricoles communales.
ANNEXE 11 : Détail du matériel agricole vendu par la société Chavanel à Chambéry.
ANNEXE 12 : Tableau des reprises de marmottes dans le Parc de la Vanoise.
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