Rymalov 96
In Biodiversité chez les marmottes/Biodiversity in marmots,
Le Berre M., Ramousse R. & Le Guelte L. eds., International Marmot Network, 203-208.
ISBN : 2-9509900-0-2


Hibernation et reproduction chez Marmota bobac

Hibernation and breeding of Marmota bobac

RYMALOV I.V.
Severtsov Institute of Animal Evolutionary Morphology and Ecology, RSA, Leninskii prospect 33, 117071, MOSCOW, RUSSIA

Les recherches sur la biologie reproductive et l'hibernation des marmottes des steppes (M. bobac) en captivité sont présentées dans ce travail. L'analyse des pertes pondérales des marmottes hibernantes amène à l'hypothèse que l'arrêt de l'hibernation est étroitement associé aux dépenses énergétiques de reproduction des animaux. Celle-ci débute avec l'élévation de la température corporelle et dure 2 à 3 semaines. Puis la température atteint 36-38deg.C, la reproduction proprement dite commence alors. Les retours à l'hibernation au printemps ne se produisent que chez les animaux très faibles chez qui la période pré-reproductive continue quelque temps. Mais leur niveau reproducteur n'atteint jamais un seuil suffisant pour permettre leur reproduction.
Mots-clés : Marmotte des steppes, Marmota bobac, hibernation, température corporelle.

The results of many years of investigation on breeding biology and hibernation of steppe marmots in captivity are presented in this work. Analysis of weight losses of hibernating marmots lead to suppose that the end of hibernation is closely connected with the expense of energetic resources of breeding animals. The breeding process starts simultaneously with the increase of body tem-perature and lasts 2 - 3 weeks. After that temperature of animals increases to a constant (36-38deg. C) and breeding itself begins. Returns to hibernation in spring after a period of starvation was recorded only in very weak animals among which prebreeding period continues some time. But their reproductive index never reaches a suitable level for successful breeding.
Key-words: Steppe marmot, Marmota bobac, hibernation, body temperature, breeding.



INTRODUCTION

L'hibernation et la reproduction, problèmes clés de la biologie des marmottes, assurent le succès de leurs populations dans différents environnements. Le moment, la durée de l'hibernation et de la reproduction peuvent différer même pour des populations de la même espèce élevées dans des conditions différentes de milieux (Bibikov 1967, Barash 1989). Leurs chronologies, adaptées au climat et à la végétation des habitats de marmottes, assurent les meilleures conditions de croissance et de survie, pour les jeunes et les subadultes, et de reproduction des adultes. Pourtant, ces processus sont peu étudiés, surtout chez les espèces eurasiennes (Bibikov 1989). Au cours de ces périodes, le mode de vie des marmottes les rend inaccessibles et toute recherche détaillée sur le terrain impossible. Leur étude ne peut être envisagée qu'au laboratoire même si cela reste difficile car les conditions d'élevage doivent s'approcher le plus possible des conditions naturelles. Ce travail se propose de définir quelques caractéristiques physio-logiques des marmottes (M. bobac) en captivité au cours de la reproduction et de mettre en évidence les relations entre celles-ci, les pertes de poids et les variations de température corporelle pendant l'hibernation.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Plus de 1.000 M. bobac adultes ont été observées entre 1986 et 1992 de l'automne au printemps, dans le cadre du programme de domestication des marmottes mené près de Moscou. Les animaux étaient installés dans des cages en bois, situés à l'extérieur et emplis de foin en automne et en hiver. Les animaux adultes étaient en couples et la plupart d'entre eux étaient adaptés à la captivité (caractéristiques pondérales et saisonnières comparables à celles des animaux sauvages). Cent-soixante-quatorze portées ont été observées. L'activité, la température, la masse corporelle et le statut reproduc-teur de l'ensemble des marmottes ont été enregistrés à différents moments de l'année. Les individus de 54 couples ont été examinés en détail à la fin de l'hiver et au début du printemps. Leur température rectale, le développement vaginal externe des femelles et celui des testicules des mâles étaient contrôlés soit tous les jours, soit tout au long de la journée au cours de l'hibernation. Les marmottes étaient pesées au moins deux fois (avant l'entrée en hibernation et avant la reproduction). Le statut reproducteur de 28 femelles a été défini grâce à l'observation de frottis vaginaux et celui des mâles par l'appréciation du développement des testicules.


RÉSULTATS

L'état reproducteur des marmottes est étroite-ment lié aux caractéristiques pondérales des animaux. La reproduction n'a lieu que chez ceux présentant une masse élevée en fin de saison estivale et une faible perte de poids au cours de l'hibernation. L'évolution de ces deux paramètres est similaire chez tous les individus reproducteurs, malgré des différences individuelles dépendant de facteurs divers (relations au sein des couples, mode et conditions de capture, etc...). Les marmottes reproductrices atteignent en août une masse maximum, propre à chaque animal. Cette masse reste stable jusqu'au début de l'hibernation vraie bien que les températures ambiantes soient élevées, et la nourriture et l'eau en abondance. Les marmottes réduisent alors leur activité (alimentaire, de prise d'eau). Seuls trois individus (sur 315), de moins de deux ans et qui se sont reproduits après la seconde hibernation, ont présenté une augmentation de leur masse en septembre.

La température corporelle des marmottes change lors de l'arrêt de croissance pondérale. En été, des températures élevées et constantes (36-38deg.C) sont enregistrées chez toutes les marmottes adaptées, puis elles commencent à fluctuer entre 27-38deg.C lorsque la masse maximum est atteinte (août). A cette période, un arrêt d'alimentation ou des températures ambiantes trop froides peuvent entraîner une chute de la température corporelle et le passage à l'hibernation.

La première période d'hibernation vraie en éle-vage débute en septembre après l'arrêt de l'alimentation. Le poids moyen des animaux reproducteurs est alors de 6,1 kg pour les femelles et de 7,2 kg pour les mâles. Aucun individu dont le poids a été inférieur à 4,9 kg à la mi-septembre n'a été reproducteur (Tab. 1). Les pertes de poids des marmottes reproductrices au cours de cette période (mi-septembre-début novembre) sont importantes (13,5% en moyenne de la masse totale lors des 40 premiers jours, soit 3,4 g par kg par jour). La tempéra-ture corporelle moyenne décroît de 32 à 14deg. C. Le poids minimum de ces marmottes, début novembre, a été de 4,4 kg (Tab. 1). Les pertes de poids durant la période d'hibernation "profonde" (novembre à mi-janvier) sont minimales (1,3 g/kg/j. L'indice minimum de masse corporelle des animaux reproducteurs est de 3,8 Kg pour les femelles et de 4,1 kg pour les mâles à la mi-janvier (Tab. 1). La dynamique de la température corpo-relle durant l'hibernation profonde varie suivant les individus ainsi que le nombre et les moments des réveils. Ces derniers ne dépendent pas de la température ambiante et la température moyenne des animaux est de 9,7deg.C. Plus une marmotte a une température moyenne élevée et des réveils fréquents, plus ses pertes de poids sont importantes. Par exemple, elles sont de 3,1 g/kg/j chez une marmotte non reproductrice dont la température moyenne est de 18deg.C pendant l'hibernation profonde, soit approximativement 3 fois plus que la valeur moyenne et six fois plus que la valeur minimale des pertes des marmottes reproductrices.

Les premiers signes de début de la période de pré-reproduction de l'hibernation ont été enregistrés fin janvier chez certaines marmottes. Les testicules des mâles et les parties externes du vagin des femelles s'accroissent et un mucus blanc est souvent présent dans ou près du vagin. Simultanément, la température de ces marmottes s'élève en fluctuant pendant 2-3 semaines de 4 et 37deg.C. (Fig. 1a). La mise en route de la période de pré-reproduction diffère d'un couple d'animaux à l'autre, fin janvier chez les marmottes les plus précoces et fin février-début mars chez les plus tardives. Cependant, les membres d'un couple sont synchronisés comme ils le sont pour les réveils en cours d'hibernation.

Durant la période pré-reproductive, la tempé-rature corporelle est élevée et instable, les testicules et les parties vaginales externes continuent de se développer. Les frottis vaginaux de toutes les femelles reproductives montrent différentes phases d'oestrus (oestrus, dioestrus, métaoestrus et proestrus). A la fin de cette pé-riode (15-24 jours après), la température corporelle des marmottes reproductives atteint un niveau élevé et stable (36-38deg. C) et toutes les femelles reproductrices sont en oestrus (Fig. 1a) et les testicules atteignent un développement maximal, coïncidant avec le début de l'activité réelle des marmottes et de la période reproductrice dans un couple. Les pertes de poids sont maximum au cours de la période pré-reproductrice de l'hibernation. Cependant, leur dynamique varie suivant les couples. Les indices de perte de masse dépendent des moments du début de préparation à la reproduction. Habituellement, les moments de pertes pondérales moyennes masquent la situation réelle (Tab. 1). Par exemple, les pertes pondérales des marmottes, dont la période de pré-reproduction commence en janvier (1991-92), atteignent 5,0-5,6 g/kg par jour de la mi-janvier à la mi-février. Au même moment, les pertes pondérales des couples, commençant leur période pré-reproductive plus tard, sont seulement de 0,9-1,5 g/kg par jour comme pendant l'hibernation profonde. L'accouplement des couples reproducteurs commence après la fin de l'hibernation (niveau élevé et constant de la température corporelle). Pendant cette période, les dépenses énergétiques sont très importantes. Habituelle-ment, les animaux ne s'alimentent pas pendant toute cette période et présentent les pertes de poids les plus élevées. Certains animaux reproducteurs jeûnent tout au long de la gestation et même pendant la lactation. Chez les animaux reproducteurs, aucune chute de la température, d'arrêt de l'oestrus, de la gestation, de la lactation chez les femelles ni d'arrêt de l'activité sexuelle chez les mâles n'est enregistré même pour un poids inférieur à 3 kg. Avec une telle masse, les marmottes non reproduc-trices continuent à hiberner jusqu'au début de la période alimentaire. La longue période de jeûne (environ 40 j) et les basses températures (jusqu'à -20deg.C) observées pen-dant les périodes d'accouplement et de gestation ne provoquent pas de chute de la température corporelle. Les retours à l'hibernation n'ont été observés (fin d'avril) que chez deux femelles allaitantes dont la masse (2,2 et 2,3 kg) avait chutée de 50% entre février et avril. Chez ces dernières, l'arrêt de la lactation a précédé la baisse de la température corporelle. La dynamique de celle-ci et de la masse varient suivant les individus. Certains couples de marmottes non reproducteurs, mais qui ont eut une portée l'année précédente ou suivante, présen-tent la même évolution de température et de masse corporelles, les mêmes cycles oestriens chez les femelles et le même développement des testicules chez les mâles que celles de couples reproducteurs. L'absence de juvéniles dans ces familles dépend, probablement, de facteurs nonénergétiques.

Chez les marmottes, d'un poids de 3,4-3,7 kg au début de la période pré-reproductive, l'évolution de la température corporelle et du vagin est la même que celle des animaux reproducteurs (Fig. 1b). Leur température remonte fin janvier/mi-février aussi, mais celle-ci ne devient constante qu'après la prise alimentaire, c'est-à-dire que l'hibernation continue pendant cette période. Simultanément, aucun oestrus stable n'est observé chez les femelles (Fig. 1b) et les testicules des mâles ne sont, probablement, pas suffisamment développés. Les pertes de poids de ces marmottes ne sont que peu différentes (19,9%) de celles des marmottes reproductrices (20,6%). L'absence de nourriture entraîne une chute de leur température (Fig. 1b), ainsi que l'arrêt de l'oestrus et la réduction des testicules. Lorsque l'alimentation a débuté (mi-mars), leur température augmente et devient constante (début effectif de l'activité), les femelles sont en oestrus et les testicules des mâles développés. Mais ces couples n'ont jamais de descendance.

Les marmottes dont le poids est inférieur à 3,4 kg au cours de la pré-reproduction (mi-janvier) ont une température plus basse. Le pré-oestrus prédomine chez les femelles (Fig. 1c) et les testicules ne se développent pas chez les mâles. Ces animaux passent, à nouveau, en hibernation profonde après une courte période pré-reproductive à la fin de l'hiver. Cette dernière, chez les animaux encore plus légers, n'est jamais observée. Ils sont en hibernation profonde jusqu'au début de la prise alimentaire. Fin décembre 1987, deux de ces femelles ont présenté des indices de pré-reproduction. Cependant ni leurs cycles oestriens ni l'évolution de leur tempé-rature n'ont été enregistrés, mais par contre leurs pertes de poids entre septembre-décembre ont été à peu près les mêmes que celles des marmottes reproductrices entre septembre-janvier.

DISCUSSION

L'arrêt d'hibernation des marmottes reproductrices en captivité se produit en fin d'hiver quand la nourriture est absente et la température ambiante basse. Un intervalle de plus d'un mois sépare, en sortie d'hiber-nation, les marmottes précoces des tardives, impliquant que ce phénomène est sous la dépendance de processus physiologiques endogènes (Rymalov & Maximov 1990b, 1992). Les animaux non reproducteurs, plus faibles, augmentent leur température corporelle à la fin de l'hiver quand leurs pertes de poids sont comparables à celles des marmottes reproductrices. Apparemment, le début d'activité est lié aux pertes de poids et de graisse pendant l'hibernation, comme le sont les arrêts d'activité en automne avec le rythme endogène de croissance cor-porelle et en été l'accumulation de la graisse (Shubin et. al. 1978, Barash 1989). Les processus d'arrêt de l'hibernation et de démarrage de la reproduction sont étroitement liés. L'essentiel des dépenses énergétiques se fait pendant les réveils périodiques de l'hibernation (Kalabuhov 1985, Arnold 1991a). Leur nombre et leur durée, variable suivant les animaux, déterminent les principales pertes de poids. Ces réveils dépendent du statut physiologique des animaux, de leur nombre dans les hibernaculum, de leur relations etc...(Arnold 1991ab, Rymalov & Maximov 1990). Probablement, suivant les conditions environnementales des populations, les conditions physiologiques et le système social sont adaptés à un nombre et une durée optimum de réveils qui assurent les dates optimales de reproduction et d'arrêt de l'hibernation grâce aux dépenses énergétiques.


CONCLUSION

Le problème des relations entre la biologie repro-ductive et l'hibernation chez les marmottes nécessite des recherches plus détaillées. La domestication des mar-mottes et leur reproduction en captivité assurent des bases intéressantes pour l'étude de ces processus. Les re-cherches menées chez M. caudata et d'autres espèces soutiennent l'hypothèse de l'existence d'une similarité de l'évolution de ces processus propres aux espèces du genre Marmota. De plus, une recherche expérimentale dans différentes conditions environnementales et avec différentes structures sociales permettra de tester le fort potentiel adaptatif de l'hibernation et de la reproduction de ces animaux.

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Figure 1. Evolution de la température corporelle et du cycle oestrien. Dynamic of body temperature and estral cycle

Fig. 1A

Fig 1B

Fig 1C

Tableau 1. Evolution de la masse corporelle des marmottes reproductrices entre septembre et février 1990-91.
Table 1. The dynamic of body mass of breeding marmots in September-February 1990-91.

Date Marmot number Body mass (kg)/Mass losses (g. per kg and per day)
males females
mean maximum minimum mean maximum minimum
20 Sept. 56 7.2 / 0 9.1 / 0 5.5 / 0 6.1 / 0 8.7 / 0 4.9 / 0
01 Nov. 56 6.3 / 3.3 7.7 / 4.2 4.7 / 2.2 5.2 / 3.7 7.5 / 4.6 4.4 / 2.3
10 Dec. 30 5.7 / 1.4 7.1 / 1.9 4.2 / 0.6 4.8 / 1.0 7.0 / 1.7 3.8 / 0.5
15 Feb. 22 5.2 / 2.5 6.8 / 5.6 6.6 / 1.1 4.4 / 2.4 6.6 / 5.3 3.3 / 0.9

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INTRODUCTION

Hibernation and breeding are key problems of marmot biology. They provide the success of marmot populations in different environmental conditions. Onset and end of breeding and hibernation are adapted to climate and vegetation of habitats, providing the best opportunity for growth and surviving of young and sub-adult animals and breeding for adults. But they may be very different even in populations of the same species dwelled in different environmental conditions (Bibikov 1967, Barash 1989). However these processes are the less studied phenomenom of marmots biology, espe-cially for Eurasian species (Bibikov 1989). Marmots during these periods are inaccessible for detailed inves-tigations in the field because of their way of life. Labo-ratory investigations are difficult too because all details of marmot biology must be adapted to rearing condi-tions (trapping, feeding, rhythms and so on) the animal year cycle must be equivalent to the natural ones. The aim of this work was to define some physiological characteristics of breeding of marmots (M. bobac) in captivity during the breeding period and to find out the connection between these ones, weight losses and body temperature dynamics during winter hibernation.


METHODS AND MATERIALS

More than 1,000 M. bobac were observed bet-ween 1986-92 during autumn and spring periods as part of the program of marmot domestication near Moscow. Animals were caged in wooden compartments situated outside of buildings and filled with hay during the autumn-spring period. Adult animals lived in pairs. Most of them were adapted to captivity. Their weight characteristics and seasonal dynamics were equalled the nature ones. One hundred and seventy four litters were registered in pairs. Activity, body temperature, body mass and reproductive status of all animals were registered (with different frequency through the year. Animals from 54 pairs were examined in detail at the end of winter-beginning of spring. Their rectal tempera-ture, the external vagina and testicles development were registered every day or through the day during this period. Reproductive status of 28 females from this group was checked through microscopic examination of vaginal smears every day or through the day. Body mass of all animals was registered twice (before onset of hibernation and before pre-breeding). Weight of some marmots was controlled more frequently.

RESULTS

Breeding indexes of marmots were closely con-nected with weight characteristics of these animals. Breeding took place only in individuals with great body mass at the end of above-ground activity and little weight losses during hibernation. Body mass and body temperature dynamics were rather similar in breeding steppe marmots but with many individual particularities depending on different reasons (relations in pairs, trapping way, conditions of capturing and so on). Body mass of breeding marmots reached a maximal level in August, unique for every animal. Then their body mass did not change till the beginning of real hibernation in spite of warm weather, abundance of food and water. Marmots reduced their activity (foraging, consumption of water). Body mass increase was registered at the end of summer (September) only in three marmots from 315 breeding ones. All these marmots were younger than two-year-old. They bred after second hibernation next spring. Body temperature of breeding marmots changes simultaneously with the end of body mass increase. In summer constant and high body temperature (36-38deg. C) were registered in all adapted marmots. Temperature began to fluctuate within limits of 27-38deg. C. after reaching of the threshold index of body mass (August). During this period starvation and cold room temperature may provoke a fall of body temperature and the beginning of real hibernation.

The first period of real marmots hibernation in husbandry began in September after the end of feeding. The mean body mass of breeding steppe marmots at this time was 6.1 kg. in females and 7.2 in males. We did not registered breeding in animals which body mass in the middle of September was less than 4.9 kg. in this time (Tab. 1). Body mass losses of breeding marmots during the first period of hibernation (middle of September -beginning of November) were considerable (Mean losses: 13.5 % from body mass during the first 40 days of hibernation or 3.4 g/kg per day). The mean body temperature of breeding animals decreased in this period from 32 to 14deg. C. The minimal body mass of these marmots the 1st of November was 4.4 kg. (Tab. 1). Body mass losses of breeding marmots in the period of "deep" hibernation (November-middle of January) were minimal (1.3 g/kg/day). The minimal indexes of body masses were 3.8 kg for females and 4.1 kg for males in the middle of January (Tab. 1). Dynamics of body tem-perature were individual during the period of deep hibernation as well as arousal number and dates and mean body temperature. Both did not depend from am-bient temperature. Mean body temperature of the ani-mals was 9.7deg. C. Mass losses were more important in animals with a high mean body temperature and more frequent arousal. Thus mass losses of a unbreeding marmots, which mean temperature was 18deg. C through the "deep" hibernation, were 3.1 g/kg in day, i.e., approximately 3 times more than the mean of losses and 6 times more than the minimal ones of breeding marmots.

First signs of the onset of prebreeding period of hibernation were registered at the end of January in some marmots. Testicles in males and external parts of vagina in females increased. White mucous secretion often was found in and around vagina. Simultaneously body temperature of that marmots increased and fluctuated from 4 to 37deg. C. during 2-3 weeks (Fig 1a). Dates of prebreeding period onset differed between marmot pairs: end of January for early pairs and end of February-beginning of March for the latest ones. How-ever, within pairs this process was rather synchronical as the arousal during deep hibernation. During the period of high and unstable body temperature (pre-breeding period of hibernation) testicles and external part of vaginas continued to develop. Vagina smears showed different phases of oestral cycles (oestrus, di-oestrus, metaoestrus and pro-oestrus). At the end of this period (through 15-24 days after its beginning) body temperature of breeding marmots reached a high and constant level (36-38deg. C). Simultaneously in vagina smears of all breeding females there were only charac-teristic oestrus cells (Fig. 1a) and testicles of males reached their maximal growth. Beginning of these processes in a pair indicate the beginning of real activity and onset of breeding period. The losses of marmot body mass were maximum during prebreeding period of hibernation. However their dynamics were very different in animal pairs. The indexes of mass losses depended on the dates onset of preparing to breeding. As usual the dates of mean losses masked the real situation (Tab. 1). For example, the mass losses of marmots which prebreeding period began in January (1991-92) reached 5,.0-5.6 g/kg in a day from the middle of January to middle of February. At that time the losses of mass in pair, beginning prebreeding period later (end of February), were only 0.9-1.5 g/kg in a day like in the "deep" hibernation. coupling in pairs of breeding marmots began after termination of hiberna-tion (high and constant level of body temperature). During that period the energetic expenditure of mar-mots are very large. As usual, animals did not forage all that period and showed the greatest mass losses. Some breeding marmots were starving through all pregnancy and even part of lactation period. Any decrease of body temperature, stop of oestrus, end of pregnancy or lactation in females and stop of sexual activity in males had been registered even when the body masses of breeding marmots fall under 3 kg. But unbreeding marmots with the same body mass continued hibernation up to the beginning of feeding. The long starvation (about 40 days) and low ambient temperature (to -20deg. C) during coupling and pregnancy periods did not provoke a decrease of body temperature of breeding marmots. Recurrence of hibernation were observed only in two lactating females (end of April) which lost a conside-rable part of their body mass (about 50% from Februa-ry to April). For these very weak and light body mass (2.2 and 2.3 kg) females lactation stop preceded body temperature decrease. Body temperature and weight dynamics between autumn-spring were very variable. Some of non-breeding marmot pairs had the same body temperature and body mass dynamics, oestral cycles in females and development of testicles in males than the breeding ones. In some of these pairs, litters were regis-tered next or previous year. Probably lack of young in these families depended on non-energetic reasons.

Body temperature dynamics, vagina dynamics and testicles development of marmots with a light body weight at the onset of prebreeding period (3.4 - 3.7 kg) were similar to those of breeding animals (Fig. 1b). Increase of their temperature began at the end of January-middle of February too. However this tempera-ture never became constant before the onset of foraging, i.e., their hibernation continued for that time. Simulta-neously in females constant oestrus was not registered (Fig. 1b). Probably the testicles in male were not deve-loped enough. Losses of body mass of these marmots through hibernation (from September to the middle of January) were approximately the same (19.9 %) as in breeding animals (20.6 %). Lack of food provoked the decrease of body temperature of these marmots as well as oestrus and reduction of testicles. After onset of fora-ging (middle of March) their body temperature became high and constant (real onset of activity), females were constantly in oestrus and males had a high development of testicles. But these pairs never had litters.

Lighter marmots (less than 3,4 kg in the middle of January) in pre-breeding period had a smaller body temperature. In females pre-oestral phases predomi-nated and testicles were not developed in males. These animals often fall again in deep hibernation after short prebreeding period at the end of winter For weaker marmots prebreeding period in the second part of winter was not registered at all. These marmots were in deep hibernation up to the beginning of foraging in spring. In 1987 two females from this group showed white vaginal secretion, indices of prebreeding, at the end of December. Unfortunately their oestral cycles and body temperature dynamics were not investigated but their weight looses in September-December were approximately the same of those of breeding marmots in the September-January.

DISCUSSION

End of hibernation of breeding marmots in cap-tivity takes place at the end of winter when food is absent and ambient temperature low. More than one month difference separated earlier and later marmots. These facts imply the prevalence of endogenic physiological mechanisms in the process of ending of hibernation for breeding marmots (Rymalov & Maximov 1990b; 1991). Weak unbreeding animals increase their temperature at the end of winter when their weight losses during hibernation became comparable with those of breeding marmots. Apparently the dates of the beginning of marmot activity are connected with animals weight losses and fat expenditure during winter hibernation, as their stop of activity in autumn is connected with internal rhythm weight growth and fat deposition during summer (Shubin et. al. 1978; Barash 1989). The processes of the end of hibernation and of the beginning of breeding are closely connected. The main part of energy expenditures through hibernators in winter takes place during arousal (Kalabuhov 1985; Arnold 1991a). Their number and duration, variable with marmots, define the weight losses of marmots during hibernation. These arousal depend on physiological status, number of animals in hibernaculum, relation between them and so on (Arnold 1991b; Rymalov & Maximov 1990b). Probably in marmots population living in different environmental conditions physiology and sociology systems are adapted to the optimal number and duration of arousal which provide optimal dates of breeding and end of hibernation through intensity of energetic expenditures.

CONCLUSION

The problem of relations between breeding bio-logy and hibernation in marmots needs more detailed investigations. Domestication of marmots and their breeding in captivity ensure good basis to study these processes. The first researches carried out on this pro-blem with M. caudata and some other species support the hypothesis of similarity in the dynamic of these processes in the species of the genus Marmota. More-over experimental investigations in different environ-mental conditions and social structures will allow to approach the high adaptive potential of hibernation and breeding biology of these animals.


BIBLIOGRAPHIE / REFERENCES

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A suivre
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