Sala et al. 96
Biodiversité chez les marmottes / Biodiversity in marmots,
Le Berre M., Ramousse R. & Le Guelte L. eds., International Marmot Network, 209-216.
ISBN : 2-9509900-0-2


Usage de l'espace et du temps dans une population de Marmota marmota de l'Apennin septentrional

Space and time use in a population of Marmota marmota of the northern Apennines

SALA L., SOLA C., SPAMPANATO A., MAGNANINI M. & TONGIORGI P.
Dipartimento di Biologia Animale, Università degli Studi di Modena, via Università 4, 41100 Modena, ITALY

Deux groupes familiaux de marmotte alpine ont été suivi pendant sept ans (1988-1994) par observation directe dans les Apennins d'Emilie. Ces observations ont porté sur la démographie, l'organisation sociale, l'extension du territoire familial, l'activité en référence aux terriers et à l'utilisation du territoire.
Mots-clés : Marmotte alpine, Marmota marmota, Apennins, Italie, dynamique des populations, territoire, terriers.

Two contiguous families of Alpine marmot were followed for 7 years (1988-1994) by direct observation in the Emilian Apennines. Observations regarded demographic development, social organization, extension of the family territory, activity with reference to burrows and use of territory.
Key words: Alpine marmot, Marmota marmota, Apennines, Italy, population dynamics, use of territory, burrow systems.



INTRODUCTION

Introduite à diverses reprises, entre 1946 et 1987, dans le nord des Apennins (Toscane-Emilie ; Ferri et al. 1988), la marmotte alpine (M. marmota) a colonisé la plupart des sites favorables des pentes exposées au nord. L'intérêt pour l'étude scientifique et pour la gestion de ces rongeurs dans des environnements autres que son habitat originel a initié l'étude comparative de la struc-ture et de la dynamique de la population des Apennins et de celles des Alpes et le recueil des données sur l'utilisation du territoire.

SITE D'ÉTUDE ET MÉTHODES

L'aire d'étude, environ 5 ha, située sur les pentes nord du Mont Cimone entre 1800 et 1950 m d'altitude, est, à la fois, représentative du milieu typique des hauteurs des Apennins et observable visuellement avec des jumelles (10x40) d'un point fixe d'observation.

Les entrées des terriers du site ont été marquées par des jalons numérotés visibles de loin et leur examen topographique a été entrepris (Sala et al., 1992) en divisant l'aire étudiée suivant une grille de 10x10 m. Ces données ont été traitées à l'aide du logiciel AutoCad 1.0 (Microsoft), et l'aire fréquentée par les marmottes déterminée par la méthode du polygone convexe (Schoener 1981; in Mykytka & Pelton 1988).

A partir de 1988, les marmottes de ce site ont été marquées (Sala et al. 1993) et leur classe d'âge (marmottons, jeunes (1-2 ans), ou adulte) enregistrée suivant la classification d'Arnold (1990). Plus de 660 heures d'observations ont été réalisées pendant 66 jours de mai à septembre.

La présence, la position dans le site et l'activité de chaque animal ont été enregistrées toutes les 15 mi-nutes suivant la méthode d'échantillonnage par balayage (Altman 1974), ainsi que la distance au plus proche terrier. L'activité des marmottes a été catégorisée : 1. interne au terrier, 2. en mouvement, 3. assise, 4. bain de soleil, 5. état d'alerte, 6. dressée, 7. alimentation, 8. cri, 9. combat, 10. jeu, 11. fuite, 12. interaction amicale, 13. toilettage, 14. auto-toilettage, 15. chasser un congénère (non par jeu), 16. transport d'herbe, 17. momentanément non visible, 18. fouissement, 19. marquage odorant, 20. repos allongée, 21. s'apprête à rentrer au terrier. Les activités individuelles ont été groupées en 6 classes : I. alimentation (7) ; II. repos (3, 4, 20) ; III. mouvement (2, 11, 16, 18, 21) ; IV. interaction (10, 12, 13) ; V. comportement d'alerte (5, 6, 8) ; VI. autres (14, 17, 19).

RÉSULTATS ET DISCUSSION


Démographie

Depuis 1988, 2 familles ocupent des territoires nettement définis (A et B) sur le site d'étude. Le nombre de membres de chaque famille varie fortement, à la fois du fait d'une reproduction intermittente au cours des années (Fig. 1) et d'un taux de mortalité élevé au sein de la famille B en 1991. L'alternance, chez la marmotte alpine, de périodes de reproduction et de non reproduc-tion est connue. Mais les résultats diffèrent suivant les auteurs. Selon Arnold (1990), la reproduction a lieu une année sur deux dans les Alpes. Mann & Janeau (1988), Lenti Boero (1991) et Coulon et al. (1993) signalent 2 à 5 années de reproduction suivies d'un arrêt d'au moins un an pour un même groupe, alors que Nogué & Arthur (1992) ont observé 7 années de reproduction succes-sives chez 4 couples dans les Pyrénées. Allainé (1992) et Perrin et al. (1993) ont noté des périodes de reproduc-tion n'excédant pas 2 ans suivies par un arrêt d'au moins un an. Ce résultat correspond le mieux au notre : dans chaque famille, 3 reproductions en 7 ans. Pour cette rai-son, quoique la taille moyenne d'une portée (3,66 indivi-dus) est comparable aux plus fortes valeurs observées dans les Alpes (2,3, Mann & Janneau 1988 ; 4,1, Lenti-Boero 1991 ; 3,1, Nogué & Arthur 1992). Le nombre moyen d'un-an par famille (1,57) est nettement inférieur à ceux reportés par Mann & Janneau (2,6; 1988), Lenti (2,27 ; 1991) et Nogué & Arthur (2,4-4 ; 1992), mais n'est pas différent de celui d'Allainé (1,36 ; 1992).


Organisation sociale

Contrairement aux Alpes, les unités sociales dans et hors de notre site d'étude sont plus clairement définis-sables comme des familles séparées et territoriales. Les différentes familles ne fréquentent jamais d'aires com-munes. En 1990, nos deux familles ont partagé, mais jamais en même temps, une aire limitée à la bordure de leurs territoires respectifs. Cependant celle-ci était, plus réduite que les aires de chevauchement des Alpes qui représentent 9-12,5% de la surface totale (Perrin et al. 1993). Occasionnellement, les marmottons et les jeunes d'une famille pénètrent sur le territoire voisin, mais seulement dans les zones périphériques et sans provo-quer de réaction agressive de la part des résidents.


Étendue du territoire

L'étendue des territoires familiaux (2,9 ha en A ; 2,3 ha en B) et la densité des terriers (3,6 entrées/1000 m2 en moyenne) sont comparables à celles des Alpes. Perrin (1992) a montré que l'étendue de ce territoire est proportionnel au nombre de membres de la famille, ce qui n'est pas confirmé par nos résultats, les changements nets de taille des familles, au cours des ans, n'ont pas modifiés de façon importante l'étendue des territoires.

Relation avec les territoires voisins

Les surfaces explorées au-delà des limites territo-riales varient fortement (environ 1 ha pour la famille A et plus de 2 ha pour la famille B). La tendance à franchir les frontières (Fig. 2) s'accroît avec la taille de la famille et la distance la séparant des autres territoires familiaux, alors qu'elle est inversement proportionnelle à l'étendue du territoire familial. Particulièrement, le plus grand nombre d'excursions a été observé en 1990 pour le couple B (22,2% du total de l'activité) au moment où cette famille avait le plus de membres (12 individus). En moyenne les jeunes franchissent plus souvent les frontières (11,5%) que les adultes (7,8%) ou les mar-mottons (1,8%) et cela quelle que soit la densité de la population. Cette tendance atteint un maximum, à la fois chez les adultes et les jeunes en juin (respective-ment 14,8% et 18,6%), décroissant brutalement chez les adultes en juillet (4,8%) et plus graduellement chez les jeunes durant le reste de la saison.

Activités liées aux terriers

L'analyse des activités enregistrées à proximité des différentes entrées de terriers révèle que dans cha-que territoire une entrée particulière est clairement pré-férée, regroupant près de 30% de l'activité observée (27,5% en territoire A ; 29,7% en territoire B). Ces entrées peuvent être définies comme principales et avec les entrées voisines, qui n'appartiennent pas nécessaire-ment au même terrier, elles constituent le système principal de terriers (A et B). Parmi les autres entrées, celles où l'activité excède 2% groupées avec les entrées voisines, même si ces dernières sont moins utilisées, des centres secondaires d'activité (Systèmes secondaires de terriers) peuvent être définis (en ordre décroissant d'uti-lisation pour chaque territoire : A2, A3, A4, A5 et B2, B3 et B4). En plus, de nombreuses entrées dispersées sur le territoire ne sont utilisées qu'occasionnellement.

En B, le système principal est en position cen-trale, comme dans les Alpes (Perrin et al. 1992), l'hiber-nation et l'élevage des marmottons sont réalisés dans le système B1. Au contraire, en A, le système A1 est loca-lisé près de la bordure du territoire, alors que la femelle a utilisé les systèmes secondaires A2 (1991) et A4 (1992) pour l'élevage des marmottons et que l'hiberna-tion se passe dans le système A4. Ainsi, comme cela a été confirmé par l'observation de deux autres familles voisines, l'utilisation de différents systèmes pour l'hiber-nation et au cours de l'été ne semble pas être la règle dans les Apennins. Quand des terriers différents sont utilisés en été et en hiver, les derniers sont à une altitude plus basse dans les zones moins pentues où la neige s'accumule assurant une isolation thermique plus effica-ce pendant l'hiver. Une situation similaire a été rap-portée chez Marmota flaviventris (Svendsen 1976).

Dans les deux territoires, les systèmes principaux sont utilisés surtout pour le repos (plus de 80% en A; Fig. 4). D'un autre côté, l'alimentation y est moins fré-quente qu'autour des systèmes secondaires (Fig. 5). Le très faible pourcentage de comportement de surveillance dans le système principal (0,5% en moyenne) suggère que les animaux s'y sentent particulièrement en sécurité. La principale activité au niveau des systèmes secon-daires est aussi le repos, surtout en A3 (73%) et en B2 (68%), terriers situés sur les pentes escarpées à la limite supérieure des deux territoires. Pour les terriers situés plus bas, le temps passé en repos chute graduellement jusqu'à un minimum de 20% dans le système A5.

Au contraire, le temps consacré à l'alimentation augmente dans les zones plates, avec un minimum au niveau des terriers les plus hauts (3% en A3 et 8% en B2) et un maximum au niveau des terriers les plus bas (46% en A5 et 18% en B4). Probablement, les animaux préfèrent s'alimenter dans les zones les moins pentues, alors que celles situées sur les pentes rocheuses, plus haut, offrant une meilleure visibilité et un meilleur contrôle du territoire sont choisies pour le repos.

Les forts pourcentages de déplacements autour d'A4 et de B4 peuvent s'expliquer par la proximité de ces systèmes à un sentier reliant les terriers des zones plates à ceux des zones supérieures.

Un pourcentage élevé d'interactions sociales est enregistré autour d'A2, A5 et B3 qui sont utilisés principalement par les jeunes et les un-ans.

Les comportements de surveillance, toujours plus nombreux à côté des systèmes secondaires que des systèmes principaux, atteignent 13,5% en A alors qu'ils n'excèdent pas 3% en B.

A proximité des terriers dispersés, le repos reste l'activité dominante (moyenne 29,5%), quoique moins importante que dans les systèmes principaux (67%) et secondaires (52%) (Fig. 6). Au contraire, l'alimentation (25,5%) et les déplacements (26%) augmentent. La fréquence des comportements de surveillance (2,3% en A et 7% en B) se situe entre celle du système principal (0,5%) et celles des systèmes secondaires (8%).

Utilisation du territoire

L'ensemble du territoire familial est utilisé, mais l'activité est concentrée autour du système principal, lorsque les adultes n'ont pas de descendance (Fig. 7). Les années de reproduction, la distribution des activités des adultes diffèrent d'un territoire à l'autre. En B, quand il n'y a que des marmottons, l'activité des adultes est centrée sur le système principal. (Fig. 8). Cependant quand la famille comprend trois générations (mar-mottons, jeunes et adultes), l'activité des femelles et des marmottons reste centrée sur le système principal (où se trouve le terrier de reproduction), alors que le mâle et les jeunes sont plus loin, près des systèmes secondaires (Fig. 9). Au contraire en A, l'activité des mâles reste concentrée autour du terrier principal, alors que la femelle se déplace vers le système secondaire pour la reproduction, où elle reste quelques semaines après l'émergence des marmottons (Fig. 10). Au cours de ces semaines (1ère émergence le 10 juillet), l'activité des marmottons est centrée autour de ce terrier d'élevage, mais vers août et septembre leur activité s'étend sur le territoire à différents terriers, particulièrement ceux des systèmes secondaires (Fig 8, 9 et 10), devenant similaire à celle des jeunes de un ou deux ans (Fig. 9).

CONCLUSIONS

Les marmottes étudiées au Mont Cimone forment 2 familles clairement définies avec leur territoire propre. Comme dans les Alpes, la reproduction n'est pas annuelle, et le nombre de jeunes observés pendant 7 ans (1988-1994) est particulièrement faible.

La surface des territoires familiaux est compara-ble à celle des Alpes et ne change pas de façon substantielle entre 1989 et 1992 en dépit de variations importantes de la taille et de la structure des familles.

La détermination quantitative de l'utilisation de chaque terrier montre l'existence de trois catégories : un système principal, des systèmes secondaires et des terriers dispersés sur le territoire.

Le système principal se distingue des autres par le fait que les animaux y consacrent plus de temps en repos, mais cette activité est cependant prédominante dans les autres systèmes où elle s'accompagne d'une fré-quence élevée d'alimentation. Celle-ci augmente gradu-ellement, au fur et à mesure que le repos diminue, des terriers les plus élevés sur les pentes les plus fortes aux terriers les plus bas et sur les zones les plus plates.

Quand la reproduction et l'hibernation se passent dans le même terrier (B1), c'est dans le terrier principal. Alors que lorsque différents sites sont utilisés pour la reproduction et l'hibernation, ce sont des terriers des systèmes secondaires (A2 et A4).

L'acquisition continue d'information sur la composition et la structure des unités familiales serait nécessaire pour clarifier les aspects démographiques.

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Fig. 1. Individus résidant dans l'aire d'étude de 1988 à 1994. Les différentes tailles correspondent aux différentes classes d'âges : adultes, jeunes (1 et 2-ans), et marmottons. Noir : mâle, Blanc : femelle, gris : non identifié.
Resident individuals in the study area from 1988 to 1994. The different sizes indicate the different age classes: adults, young (1 and 2 years old) and infants. Black, male; white, female; grey, unidentified.
Fig. 2. Fréquence moyenne des passages des frontières du territoire familial par classe d'âge (1989-1992).
Mean frequency (%) of crossing family territory boundaries by age class (1989-1992).

Fig. 3. Distribution des entrées de terriers dans l'aire d'étude. Pointillés : frontière entre les territoires des deux familles. Lignes en gras : différents systèmes de terriers ; terriers principaux ; * terriers secondaires ; .o..entrées inutilisées.
Distribution on the reference grid of the burrow entrances in the area of study. Dotted line: boundary between the two family territories. Bold lines: different burrow systems: main burrows; * secondary burrows; o unused entrances.


Fig. 4. Fréquence moyenne (%) des différentes activités dans les systèmes principaux de terriers
Mean frequency (%) of the different activities in the main burrow systems.
Fig. 5. Fréquence moyenne (%) des différentes activités dans les systèmes de terriers secondaires.
Mean frequency (%) of the different activities in the secondary burrow systems.
Fig. 6. Fréquence moyenne (%) des différentes activités dans les terriers dispersés.
Mean frequency (%) of the different activities in scattered burrows.

Fig. 7. Utilisation d'un territoire par les adultes (famille A) une année de non reproduction.
Use of territory by adults (family A) in a non-reproductive year.
Figs. 8.Utilisation du territoire (famille B) lors d'une année reproductive.
Use of the territory (family B) in a reproductive year.


La fréquence moyenne des observations à chaque système de terriers est représentée par les polygones. Noir : mâle, blanc : femelle, gris : marmottons. / The average frequency of observations at the different burrow systems is shown by the polygons. Black: male, white: female, grey: infant.

Fig. 9. Utilisation du territoire (family B) lors d'une année de reproduction où les trois classes d'âge sont présentes.
Use of the territory (family Bdeg. in a reproductive year in which the three age classes are contemporaneaoulsy present.
Fig. 10. Utilisation du territoire (famille A) lors d'une année de reproduction..
Use of territory (family A) in a reproductive year.

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INTRODUCTION

On various occasions between 1946 and 1987, the Alpine marmot (Marmota marmota L.) was intro-duced into the northern Apennines (Ferri et al. 1988). The species has subsequently colonised most of the suitable sites of the north-facing slopes of the Tuscan-Emilian Apennines.

Scientific and management interests in this rodent in environments other than its original alpine habitat prompted a study to compare the structure and dynamics of the Apennine population with those in the Alps and to collect data on the use of territory.

AREA OF STUDY AND METHODS

Initially, an area of study of approximately 5 ha was identified on the northern slopes of Mount Cimone at an altitude between 1800 and 1950 m. This area was both representative of the typical environment of the high Apennines and could be surveyed by sight and field-glasses (10-40x) from a fixed observation point.

Burrow entrances in the area were marked with numbered stakes which could be read from a distance, and a topographic survey of the location of the individual burrows was undertaken (Sala et al. 1992). The study area was divided up into a grid of 10x10 m. The topographic data were processed by computer using AutoCad 1.0 (Microsoft), and the area frequented by the marmots determined by the convex polygon method (Schoener 1981; in Mykytka & Pelton 1988).

From 1988 on, the marmots residing in this area were marked (Sala et al. 1993), and their age class [infant, young (1-2 years) or adult] recorded following Arnold (1990) classification. In all, more than 660 hours of observation were effected in 66 days, from May to September.

The presence, position in the area and the activity of each animal were recorded every 15 minutes using the 'Scanning Sample Method' (Altman 1974). Position was recorded as the distance from the nearest burrow, while activity was defined in terms of the following categories: 1. marmot in the burrow; 2. in movement; 3. sedentary; 4. sunbathing; 5. state of alert; 6. standing upright; 7. feeding; 8. calling out; 9. fighting; 10. playing; 11. running away; 12. friendly interaction; 13. grooming; 14. auto-grooming; 15. chasing a co-specific (not in play); 16. carrying grass; 17. temporarily hidden; 18. burrowing; 19 marking with scent; 20. recumbent rest; 21. about to enter burrow. Data were processed by grouping the individual activities into six classes: I. feeding (7); II. rest (3, 4, 20); III. movement (2, 11, 16, 18, 21); IV. interaction (10, 12, 13); V. alert behaviour (5, 6, 8); VI. other activities (14, 17, 19).

RESULTS AND DISCUSSION


Demographic development

From 1988, two families resided in the area of study, occupying clearly defined territories, A and B.

The number of members in each family varied strongly, both as a result of inconstant reproduction over the years (Fig. 1) and of high mortality rate in the family in territory B in 1991. It is known that in Alpine marmot reproduction and non-reproduction periods, alternate. However, the data reported by various authors differ strongly. According to Arnold (1990), reproduction occurs every other year in the Alps. Mann & Janeau (1988), Lenti Boero (1991) and Coulon et al. (1993) report two to five years of reproduction followed by a break of at least one year in the same group, while Nogué & Arthur (1992) have observed seven consecu-tive years of normal reproduction in four pairs in the Pyrenees. Allainé (1992) and Perrin et al. (1993) report reproductive periods not exceeding two years followed by a break of at least one year, the finding which corresponds most closely with our results: in each family, 3 reproductions in 7 years. For this reason, although the average size of the litter (3.66 animals) is in line with the highest values reported in the Alps (2.3 by Mann & Janeau, 1988; 4.1 by Lenti Boero, 1991; 3.1 by Nogué & Arthur, 1992), the average number of infants per family (1.57) is considerably lower than that reported by Mann & Janeau (2.6, 1988), Lenti (2.27; 1991) and Nogué & Arthur (2.4-4;1992), if not dissimilar to Allainé's figure (1.36; 1992).


Social organisation

Unlike in the Alps, the basic social units in and around the area of study are more clearly definable as separate and territorial families. The different families were never seen to use communal areas. Only in 1990 did the two families share, but never occupied at the same time, a limited area at the edge of the respective territories, which, however, was smaller than such areas in the Alps, where an overlapping of territories of 9-12.5% is normal (Perrin et al. 1993). Occasionally infants and young of one family did enter the neigh-bouring territory, but only into the outer zones and without provoking any immediate aggression on the part of the residents.

Extension of the territory

The extension of the family territories (2.9 ha in A; 2.3 ha in B) and the density of burrows (on average 3.6 entrances per 1000 m2) essentially correspond to those found in the Alps. Perrin (1992) found an exten-sion of family territory directly proportional to the number of members of the family. This is not confirmed by our findings, where significant changes in the size of the families did not, over the years, cause any major changes in the extension or structure of the territories.

Relation with neighbouring territories

There are marked differences in the extension of the areas explored beyond the boundaries of the respec-tive territories (approximately 1 ha for family A, over 2 ha for B). The tendency to cross the boundaries (Fig. 2) increases with the size of the family and the distance from other family territories, while it is inversely pro-portional to the extension of the home territory. Indeed, the largest number of excursions beyond boundaries was seen in 1990 in the pair B (22.2% of the overall activity) at a time when the family was at its largest (12 members). On average, the young cross boundaries more often (11.5%) than adults (7.8%) or infants (1.8%) and irrespective of population density. In both adults and young, this tendency reaches a maximum in June (14.8% and 18.6%, respectively), falling sharply in adults (4.8% in July) and more gradually in the young during the rest of the season.

Activity with reference to burrows

The analysis of the activity recorded at the various entrances to the burrows reveals in each territory a clearly favoured entrance around which almost 30% of activity is observed (27,5% in territory A, 29.7% in territory B). These openings, which can thus be defined as the 'main' entrances, together with others in the immediate vicinity not necessarily belonging to a same burrow, constitute a group representing the main burrow system (A1 and B1).

Among the other entrances, selecting those where activity exceeds 2% and grouping them with nearby entrances, even if the latter are less used, secondary centres of activity (secondary burrow systems) can be observed (in decreasing order of use in each territory: A2, A3, A4, A5 and B2, B3, B4) (Fig. 3). In addition, there are numerous entrances scattered across the area which are only used occasionally.

In territory B, the main burrow is in a central position, as also observed by Perrin et al. (1992) in the Alps, and both hibernation and rearing of the offspring occur in the main system B1. On the other hand, in territory A, the A1 system is located close to the edge of the territory, while the female used the secondary system A2 (1991) and A4 (1992) for the rearing of off-springs. Hibernation also occurred in the system A4. Thus, as also confirmed by observation of two families in adjoining areas, the use of different systems for hibernation and during the summer does not seem to be the rule in the Apennines. When different burrows are used in the summer and winter, the latter are at lower altitude in the less steep areas where accumulation of snow is greater and thermal insulation during the winter more efficacious. A similar situation has been reported in Marmota flaviventris (Svendsen, 1976).

In both territories, the main burrow systems are mainly used for rest (up to 80% in A) (Fig. 4). On the other hand, feeding is less frequent in comparison to the secondary systems (Fig. 5). The extremely low percent-age of alert behaviour (on average 0,5%) suggests that the animals feel particularly safe in the main system.

The main activity in the secondary burrow systems is also rest, particularly in A3 (73%) and B2 (68%) which are on steep slopes at the upper extremes of the two territories. Descending towards the lower burrows, time spent in rest falls gradually reaching a minimum of 20% at system A5.

In contrast, time spent in feeding increases closer to the plane, rising from the minimum values recorded at the highest burrows (3% in A3 and 8% in B2) to the maximum levels at the lowest sites (46% in A5 and 18% in B4). Probably the animals prefer to feed at the less steep locations, while the higher sites on rocky slopes affording greater visibility and control of the territory are chosen for rest.

The high percentage of movement around A4 and B4 can be explained by the fact that these are located along the paths which connect the plane to the higher burrows.

A high percentage of social interaction is recorded around A2, A5 and B3 as these are mainly used by the young and yearlings.

The alert behaviour in the secondary systems is always higher than in the main systems, however there is considerably discrepancy in the two territories. In territory A, the figure is 13.5%, while in territory B it does not exceed 3%.

In the burrows scattered across the territory, rest remains an important predominant activity (on average 29,5%), although to a lesser extent than in the main (67%) and secondary (52%) systems (Fig. 6). On the other hand, feeding (25,5%) and movement (26%) increase. The frequency of alert behaviour in the burrows scattered across the territory (2.3% in A and 7% in B) lies between that for the main (0.5%) and the secondary (8%) systems.

Use of the territory

In order to analyse activity in the territory, the area of study was divided into a grid of 10x10 metres. Study of the use of the various units in the grids show that although activity is seen over the entire family territory, a concentration around the main burrow system is evident in both A and B. This is particularly true when the adults have no offspring (Fig. 7).

In the reproductive years, distribution of the activity of the adults does, however, differ in the two territories. In territory B, when only infants are present, the activity of the pair is centred on the area of the main burrow (Fig. 8). However, when the family embraces three generations (infants, young and adults), the activity of the female and the infants continues to be centred around the main burrow (which is also the site of reproductive burrow), while the male and the young move further afield, using, in particular, areas around the secondary burrow systems (Fig. 9). In contrast, in territory A, the activity of the male remains for the main part around the main burrow, while the female moves for reproduction to a secondary burrow, where she remains for some weeks after the emergence of the infants (Fig. 10).

In the first weeks after emerging from the burrow in which they were born, activity of the infants is centred only around this burrow, but from August and September their activity spreads across the territory to various burrows, particularly the secondary systems (Figs. 8, 9 et 10), in a pattern similar to that found in the one and two year old (Fig. 9).

CONCLUSIONS

The marmots observed in the area of study on Mount Cimone are divided into clearly defined families and territories. As in the Alps, reproduction in the Apennines is not annual, and the number of young recorded in a period of seven years (1988-1994) is particularly low.

The extension of family territories and the number of burrows is comparable with those found in the Alps and did not change substantially from 1989 to 1992 despite considerable changes in the size and structure of the resident families.

A quantitative assessment of the use of individual burrows revealed the presence of three categories: a main system, secondary systems, and burrows scattered across the territory.

The main burrow is distinguished from the secondary systems and scattered burrows by virtue of the fact that here the animals spend more time in rest, an activity which, however, remains predominant around the other categories, where it is accompanied by a higher frequency of feeding. This latter activity progressively rises, with the parallel fall in rest, when moving from the higher, steeper burrows to those in lower and flatter areas.

When reproduction and hibernation occur in the same burrow (B1), this is the main burrow, while if different sites are used, these are secondary systems (A2 and A4).

A continued acquisition of information on the composition and structure of the family units would therefore be welcomed in order to clarify demographic aspects further.

BIBLIOGRAPHIE / REFERENCES

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