ETHIQUE ET EXPERIMENTATION ANIMALE


Citation : Ramousse R. 1996. Ethique et expérimentation animale. [En ligne] Dernière mise à jour sept. 2002. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/index.html


Glossaire et compléments

activités stéréotypées
Activités répétitives exprimées par un animal se trouvant dans un environnement monotone. Les tranquillisants réduisant la peur peuvent prévenir son apparition. Mais, lorsqu'elle est installée chez un animal, elle a tendance à persister et les tranquillisants sont alors sans effets. II a été montré chez les truies à l'attache que la réalisation de mouvements stéréotypés pouvait stimuler la libération d'endorphines au sein du cerveau. Or la libération de ces endorphines a pour effet d'atténuer le caractère aversif de certaines stimulations et de contribuer au développement des échanges socio-affectifs (Karli, 1987).
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activités à vide (vacuum activity, Leerlaufhandlung)

Selon Lorenz (1937), chez l'étourneau c'est un comportement instinctif se déroulant sans intervention décelable d'une excitation extérieure. Chez l'oie cendrée. Lorsqu'un oeuf roule hors du nid, l'oie le ramène au nid avec son bec. Si l'oeuf échappe lorsque le mouvement de ramené est commencé, l'oie poursuit ce mouvement comme si l'oeuf était toujours là (Lorenz et Tinbergen, 1939). Mais les témoignages de tels comportements sont rares et essentiellement anecdotiques. D'autres auteurs ont proposé le terme de "débordement", car il n'est jamais possible de prouver l'absence complète d'un stimulus déclencheur. Dans le cadre de l'éthologie actuelle (absence de stimulus déclencheur mais prise en compte du contexte actuel et passé), le comportement à vide est alors la réponse la plus appropriée de l'animal à la situation contextuelle, lorsque les conditions de milieu sont trop appauvries pour l'espèce considérée. Mais, l'interprétation de ce type d'activité reste un probIème à résoudre.
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adaptation

L'état dans lequel la sélection naturelle du passé nous a livré les êtres vivants et les milieux du présent. Concept du néo-darwinisme (biologie évolutive) et de biologie des populations ainsi que de l'éthologie objectiviste. L'espèce la mieux adaptée à son milieu est celle qui a les stratégies les plus efficaces pour assurer la survie d'un maximum d'individus et le succès reproducteur de ces individus. C'est donc celle qui possède dans ses gènes les stratégies les plus efficaces pour survivre et se reproduire. Par extension, les individus les mieux adaptés au sein d'une espèce donnée seraient ceux qui ont les gènes les plus efficaces pour survivre et se reproduire. Définition anthropomorphique avec un relent de fixisme, car l'évolution n'étant pas achevée, l'état présent est transitoire comme furent transitoires les états passées. Il faut alors replacer la sélection naturelle où elle se trouve et ne pas séparer les êtres vivants des milieux qui les modèlent et qu'ils modèlent. Gautier, p 113. Fruit de combinaisons génétiques apparues au hasard et triées par la sélection, l'adaptation biologique est souvent approximative. Pour qu'un individu survive et se reproduise, il faut et il suffit que son patrimoine héréditaire lui confère des aptitudes "acceptables" pour son milieu. Chez les animaux comme chez les végétaux, l'adaptation n'a presque jamais le caractère d'emblée rigoureux de l'adaptation culturelle, fruit d'une volonté réfléchie. L'adaptation biologique répond à une nécessité : mais elle ne poursuit aucun but, ne répond à aucun projet (Ruffié & Sournia, 1993). Il faut distinguer le concept d'adaptation spécifique et d'adaptation individuelle. Stratégies adaptatives. Optimum.
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Adaptation individuelle

Elle est bénéfique à l'individu. c'est donc l'ensemble des réponses qu'un individu met en oeuvre pour s'ajuster aux particularités de son environnement, en conservant son intégrité physique et comportementale. Donc plus grande importance de l'histoire ancienne ou récente de l'individu et dans les caractéristiques de l'environnement que du jeu des influences génétiques.
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Adaptation spécifique

Elle est bénéfique à l'espèce. C'est donc l'ensemble des réponses qu'une espèce ou qu'une population met en oeuvre pour se maintenir et se développer dans une perspective évolutive.
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agent renforçateur

Stimulus, introduit par l'expérimentatcur, qui augmente la probabilité d'apparition de la réponse.
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allèles

L'une des formes alternatives d'un gène, pouvant exister au niveau d'un locus donné sur un chromosome.
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animal

Les animaux, comme les champignons, sont hétérotrophes. ils ne peuvent se construire et se maintenir en vie qu'indirectement en consommant de la matière organique.
La langue latine classique a trois façons de nommer les vivants qui respirent. Bellua signifie "bête", par opposition à "homme". Le mot accentue parfois la grandeur, la férocité, l'inintelligence, et peut servir d'insulte : être bête, imbécile. Il est d'emploi plus noble que bestia, terme populaire, qui désigne toute espèce d'animal, sauvage ou domestique. D'un usage moins familier, pour les grammairiens et les juristes, bestia dénomme plutôt les animax féroces. Mais bestia sert aussi d'injure, non pas au sens d'"être bête", mais au sens d'"être une bête", un être bestial. Animal, enfin, qui signifie "être vivant", vient d'animalis, "qui respire", lequel vient d'animans, "qui possède le soufle", ces mots traduisant le grec empsuchon et psuché. On emploie souvent animal par opposition à "homme". Dans la langue de l'église, animalis s'oppose à spiritualis. Puis, dans le latin des philosophes et des savants, on trouvera bruta animalia ou simplement bruta, l'adjectif brutus signifiant "lourd", physiquement et moralement.
In Elisabeth de Fontenay 1998. Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité. Librairie Arthème Fayard.
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Appropriation
Action de faire d'un objet, sa propriété par maîtrise de la descendance, la prédiction des caractéristiques et d'en tirer avantage.retour

Aristote (en grec Aristotelês, dit le Stagirite)

Philsophe grec (Stagire, Macédoine, aujourd'hui Stavro, - 384 - Chalcis, Eubée, -322). Aprés avoir été disciple de Platon (de -367 à -347), il séjourna à Atarnée auprès d'Hermias, puis à Lesbos, où il se consacra à l'étude des organismes marins, avant de devenir le précepteur d'Alexandre le grand, dont il fut aussi l'ami jusqu'au meurtre de Callisthène en -325. De retour à Athènes (-335), il fonda le Lycée où il enseigna pendant douze ans. A la mort d'Alexandre (-323), voulant éviter une condamnation pour impiété par l'Aréopage, il se rendit à Chalcis où il mourut l'année suivante. Il voit dans la philososphie le totalité du savoir humain. Sa théorie du syllogisme et son analyse des différentes parties et forme du discours font de lui le père de la logique qu'il exposa dans l'Organon.
Il fut également naturaliste (Physique; Du ciel; De la génération et de la corruption; Histoire des animaux, Historiai peri ta zoa ; Les parties des animaux ; De la génération des animaux ; De l'âme). Il ne fut essentialiste que dans un sens restreint. Il utilisa le terme eidos, comme Platon, mais dans un sens différent. Le sens qu'il donne à ce terme pour décrire le développement individuel correspondrait à l'expression contemporaine de "programme génétique". De même, il faudrait utiliser le terme "téléonomie" (au lieu de de téléologie), lorsqu'il envisage les finalités contrôlées par un eidos. Aristote prétendait que le sang ne circule pas mais qu'il passait de la droite à la gauche du coeur par de minuscules pores situés dans la paroi séparant les deux ventricules.
Il ébaucha une classification des animaux et en décrivit les habitudes : 540 espèces animales (Histoire des animaux, Historia animalium, Historiai peri ta zoa). Cet ouvrage comprend neuf livres : Oreille, nez et langue (L.I) ; des grands singes et des singes (L.II) ; de la pupille de l'oeil (L. III) ; de la voie et du son (L. IV) ; de la génération (L.V) ; de l'élevage des oiseaux et des mammifères (L. VI) ; de la gestation et de la naissance (L.VII) ; de la psychologie des animaux (L. VIII, IX et X). Il pensait qu'il y avait continuité entre l'homme et l'animal. Il réalisa un recensement ordonné de faits empiriques et l'édification synthétique d'une véritable théorie. Ainsi, certaines observations témoignent d'un effort de généralisation qui fait entrevoir un autre ordre de connaissance (en particulier en éthologie et en écologie). Pour rendre compte de la structure des animaux et de leur fonctionnement, il fut amené à distinguer, en tout être, une "matière" (être en puissance) et une "forme" (Entéléchie, être en acte), qui, contrairement à l'Idée platonicienne, est un principe immanent d'organisation de la matière. Mais, la conception aristotélicienne de la Nature est finaliste : chaque être est organisé et tend vers sa perfection (forme); et il y a un ordre hiérarchique des espèces animales jusqu'à l'homme doué de raison. Là ou Aristote décèle une intention, une finalité, le biologiste moderne pense hasard et nécessité. Enfin, la "physique" débouche directement sur la Métaphysique (ou philosophie première) qui lui donne son fondemment : en effet, l'existence du changement conduit Aristote à affirmer celle d'un premier moteur, immobile, Actes et Pensées purs (Dieu). L'oeuvre d'Aristote comporte également des traités de morale (Ethique à Nicomaque; à Eudème) et de politique (Politique, où apparaît l'origine des statistiques descriptives qui se répandront en Europe au XVIe siècle; Constitution d'Athènes) et une étude sur la création et les genres littéraires (La poétique; la Rhétorique). Les textes du "prince des philosophes" eurent une influence considérable sur la formation de la pensée arabo-islamique et le développement de la scolastique et du thomisme, et par là, sur toute la pensée occidentale. En particulier, le concept de la Grande Chaîne des Etres (scala naturae) a joué un rôle manifeste dans l'élaboration des idées de Lamarck et des premiers évolutionnistes. Il fut le père de la méthodologie scientifique qu'il décrivit dans les Seconds Analytiques. La description remarquable de la manière dont on doit s'y prendre pour formuler une explication scientifique fit que cette méthodologie fut utilisée presque jusqu'au XIXème siècle. Il est reconnu comme le fondateur de la méthode comparative, et il insista sur sa grande valeur heuristique. Il affirma que l'information fournie par les sens doit primer sur ce que dit la raison (De generatio animalium).
Le travail de pionnier d'Aristote n'a été reconnu que depuis peu. Il avait eut mauvaise réputation du fait du discrédit des thomistes, qui en avaient fait leur authorité suprême et surtout du fait qu'il appliqua ses théories biologiques à la physique et à la cosmologie.
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Table des matières1. Introduction
2. Ethique 3. Animal / Animaux
4. Expérimentation animale et Vivisection5. Animal de laboratoire
6. Animal : être sensible7. Le modèle comportemental
8. Statut juridique de l'animal9. Conclusion


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