ETHIQUE ET EXPERIMENTATION ANIMALE


Citation : Ramousse R. 1996. Ethique et expérimentation animale. [En ligne] Dernière mise à jour sept. 2002. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/index.html

3. Animal / Animaux

3.1. Définitions Animal / Homme

3.1.1. Animal

Du latin animal, être vivant. Tout être vivant, individu particulier, est le produit d'une longue histoire évolutive. Il n'est qu'un maillon d'une chaîne évolutive de formes changeantes, dont aucun n'a de valeur permanente. Ce concept inclut tous les êtres vivant formés d'une ou plusieurs cellules. Mais rapidement, animal ne s'appliqua qu'aux être vivants caractérisés par une sensibilité et une motilité importante, excluant les végétaux. Puis, pour le langage courant, l'animal fut considéré comme un être vivant dénué de raison, ne possédant pas les caractéristiques de l'espèce humaine. Malgré l'instauration entre l'homme et la totalité de la faune des barrières qui l'isolent et le confortent dans sa suprématie, l'acceptation du concept d'évolution Darwin C. 1859, nous empêche d'oublier que l'homme est une espèce parmi 1,5 million d'espèces animales.

Nombre d'espèces vivantes connues
GroupeNombre d'espèces
Virus4 000
Bactéries4 000
Champignons72 000
Algues40 000
Mousses17 000
Conifères750
Plantes à fleurs250 000
Protistes40 000
Animaux1 442 000
Invertébrés
1 400 000
Vertébrés
42 000 - 42 900
Total1 869 750
Estimation du nombre d'espèces vivantes : 5 à 100 millions

Modifié de Lévêque 1997

Il faut aussi distinguer les animaux sauvages des animaux domestiques. Les premiers vivent en liberté dans la nature, ils ne sont soumis qu'à la sélection naturelle et actuellement, se laissent difficilement approcher par l'homme. Mais, en plus des 140 millions d'animaux utilisés par les laboratoires d'analyse ou de recherches, on élève environ 13 milliards d'animaux domestiques, auxquels il faut ajouter 1 milliard d'animaux familiers (chiens et chats).

Quelques chiffres concernant les animaux domestiques dans le monde (en millions, 1988)
Anes40,477
Bovins1 279,000
Buffles140, 617
Camélidés17,400
Caprins519,300
Chevaux64,600
Dindes480,000
Mulets15,142
Ovins1 183,000
Porcs847,000
Volailles9 661,000
Total13 247,536

Ces problèmes de définitions soulignent le fait que souvent l'enjeu du discours consacré à l'animal n'est pas l'animal, mais porte avant tout sur l'homme, sur sa définition spécifique.

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3.1.2. L'homme
Jusqu'au XIX ème siècle, l'homme a été considéré comme une créature à l'image de Dieu, ce qui le séparait radicalement de l'animal. Cette caractérisation a été remise en cause par la reconnaissance du phénomène de l'évolution.
Une des définitions les plus fréquemment utilisées est la suivante : Être appartenant à l'espèce animale, la plus évoluée de la terre (langage articulé, fabrication d'outils, fonction symbolique...). Elle est cependant peu satisfaisante. En effet, bien qu'elle souligne, à juste titre, que les différences entre l'homme et l'animal ne sont que de degrés, elle utilise le concept d'espèce animale la plus évoluée qui est un concept flou et critiquable. Ce dernier suggère que l'évolution est une suite de transformations allant dans le même sens qui feraient de l'espèce humaine le sommet de la pyramide évolutive. Cette interprétation est remise en cause (voir S.J. Gould).

La principale différence entre l'espèce humaine et les autres espèces animales est probablement que l'homme est un animal qui a appris à changer de niche écologique sans modifier sa stratégie de reproduction (Colinvaux 1982).

Chaque espèce vivante, en dehors de l'homme, occupe une niche qui lui est propre. La niche écologique peut être considérée comme la projection objective, matérielle, des possibilités offertes à l'espèce par son patrimoine héréditaire : c'est la réalisation de ses potentialités génétiques.

La naissance d'une nouvelle espèce ne peut se faire que par la spécialisation organique à des circonstances écologiques. On sait que toutes les espèces sont génétiquement hétérogènes (malgré la ressemblance étroite de tous les individus qui la composent, ils n'ont pas le même patrimoine héréditaire). C'est le polymorphisme génétique : phénomène constant.

La sélection naturelle n'est pas uniformisante comme on le pensait, mais au contraire diversifiante, car soit de nombreuses mutations (ou les divers allèles d'un même gène) ont à peu près la même valeur sélective et leur diffusion dans une population donnée n'obéit qu'aux lois du hasard, soit l'hétérogénéité du patrimoine héréditaire correspond à l'hétérogénéité de la niche écologique dont les conditions changent sans cesse dans le temps et dans l'espace.

La venue des hominiens s'est traduite par l'accroissement considérables des facultés psychiques. L'homme observe et mémorise mieux que les autres, mais aussi il imagine et prévoit. Il est doué d'imagination. Aussi, contrairement aux autres espèces, l'homme a su donner à chaque circonstance écologique une réponse culturelle (outils, armes, abris, feu...). La spécialisation organique devenait, en grande partie, évitable puisque l'adaptation culturelle et technique, réduisant les pressions sélectives divergentes qui s'exercent sur des groupes vivant dans des conditions écologiques très différentes, supplantait l'adaptation biologique. Ce qui explique que l'espèce humaine ne constitue qu'une seule population. L'Homo sapiens n'a pas créé d'autres espèces : il a inventé des civilisations. Pour la première fois, dans le règne vivant, notre espèce a adopté de nouvelles niches et cela sans qu'il y ait eu spéciation.

L'adaptation culturelle est presque toujours consciente et finalisée et est donc plus rapide que l'adaptation biologique. Les contraintes génétiques étant moins importantes et le rôle régulateur de la sélection naturelle moins affirmé, la survie de l'homme n'est possible que par l'établissement de règles conscientes et volontairement adoptées (une morale). La loi morale est une nécessité pour l'homme (Ruffié & Sournia 1993).

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3.2. Histoire des relations animal / homme

3.2.1. L'homme prédateur (Chasse-cueillette) - L'animal proie / déifié

Jusqu'au Mésolithique, l'homme vivait de chasse et de cueillette dans les forêts et les steppes. Il consommait les ressources disponibles et était dépendant de la flore et de la faune pour subvenir à ses besoins alimentaires, se protéger et défendre sa subsistance contre les autres prédateurs. Il devait donc intégrer dans sa structure mentale comme dans son mode de vie de nombreuses informations émanant directement de la biosphère et particulièrement posséder une bonne connaissance du monde animal, essentielle à sa survie.

Cependant, l'importance de l'alimentation carnée par rapport à l'alimentation d'origine végétale est difficile à affirmer (les os se conservant mieux que les restes végétaux). Néanmoins, différentes études indiquent que certaines populations humaines étaient presqu'exclusivement carnivores (étude du collagène des os fossiles d'une population néandertalienne (-40 000 BP ; grotte de Marillac, Charente) par biogéochimie isotopique (Rebeyrol 1991). Comme toutes les espèces, l'homme, lié à sa niche biologique était soumis aux règles écologiques, en particulier à la règle de la coexistence pacifique des espèces. Sa position dans la pyramide alimentaire expliquait sa relative rareté. Ainsi, la population mésolithique de l'Europe et du Moyen-Orient a été estimée à cent mille - un million d'individus (Cavalli-Sforza 1997, Langaney et al. 1992 ; sept cents millions, aujourd'hui, pour la même zone).

Dès le Paléolithique supérieur (-34 000 à -10 000), l'homme moderne (Homo sapiens sapiens) peignit ou grava essentiellement des animaux sur les parois des cavernes.

La faune est représentée avec un grand luxe de détails, alors que la figure humaine est esquissée. Les animaux les plus communément représentés sont le cheval (Equus), le bison (Bison priscus) et les bovidés, et non le renne (Rangifer tarandus), malgré son importance alimentaire et manufacturière à cette époque. L'animal est au centre du monde symbolique de ces populations. Ces peintures avaient une signification symbolique, une fonction religieuse ou cérémonielle, (totémisme ou chamanisme; Clottes & Lewis-Williams 1996).

Dès cette époque, l'animal sauvage avait en plus de son importance alimentaire, acquit une dimension culturelle et peut-être religieuse. Le totémisme se retrouve encore de nos jours. Ainsi, un nombre considérable d'entre-nous porte des noms d'animaux (Rossignol, Bouvreuil, Renard, Marmotte....). La fixation des noms patronymiques s'est faite vers le XVIème siècle en France. Actuellement, les noms d'animaux sont couramment utilisés dans les enseignes commerciales.

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3.2.2. L'homme éleveur / agriculteur - L'animal domestique

Au Néolithique, le développement de l'agriculture, et de la domestication (probablement, il y a 11 500 ans au Moyen-Orient ; zones steppiques) ont révolutionné la situation précédente.



La domestication a permis le développement de la mise au travail des espèces animales et le développement de l'agriculture. La domestication n'a pas pour autant diminué l'impact sacré des animaux. Mais, la sacralisation s'est déplacée de l'animal sauvage à l'animal domestique (cas du cheval, du boeuf, et de l'agneau par exemple).
La domestication ne fut possible que parce que les hommes surent utiliser à leur profit les rapports de sociabilité existant dans certaines espèces animales. Nécessité de reconnaître les signaux qui, chez une espèce donnée, accompagnent le statut de dominant, et à les reprendre pour notre propre compte. Ces animaux sont donc en relation étroite avec les hommes qui les élèvent.

Comportements favorables et défavorables à un processus de domestication
(d'après Hale 1969)
Caractéristiques favorablesCaractéristiques défavorables
1. Structure de groupe
a- Grands groupes sociaux, leadership
Groupes familiaux
b- Structure hiérarchique
Structure territoriale
c- Mâles associés à des groupes de femelles
Mâles en groupe
2. Comportement sexuel
a- Accouplement au hasard
Accouplement par couple
b- Dominance des mâles sur les femelles
Les mâles doivent établir leur dominance sur les femelles ou les apaiser
c- Signaux sexuels : mouvements et postures
Signaux sexuels : marques colorées ou des caractéristiques morphologiques
3. Relations mère-jeune
a- Période critique d'établissement des relations
Etablissement des liens sur la base des caractéristiques de l'espèce
b- Adoption d'étranger possible juste après la partiturition ou l'éclosion
Adoption des jeunes selon leurs caractéristiques spécifiques
4. Réponse à l'homme
a- Courte distance de fuite
Grande distance de fuite
b- Faible réaction à l'homme et aux changements brutaux
Facilement perturbé par l'homme
Autres caractéristiques
a- Omnivore
Régime; alimentaire spécialis;é
b- Adaptation à une grande variété d'environement
Nécessit;é d'un habitat spécifique
Agilité limitée
Agilité extrême

Les animaux sont domestiqués lorsqu'une de leur population est intégrée comme objet (de propriétés, héritages, échanges, commerce, etc.) dans l'organisation socio-économique du groupe humain (Ducos 1978). La population animale est, généralement, contrôlée par isolement (perte de panmixie) avec application d'une sélection artificielle basée sur des caractères particuliers, soit comportementaux, soit structuraux. La sélection artificielle est uniformisante. Les animaux vivants, propriété du groupe humain, sont entièrement dépendants des hommes (Helmer 1992). C'est le début de l'appropriation du vivant.

Le développement de l'agriculture, et de la domestication nous ont permis de détourner les réserves énergétiques fournies par les plantes et les autres animaux. Les hommes "agriculteurs" subtilisaient une à une les ressources des autres niches animales pour se les approprier. Ils échappaient aux règles écologiques de la coexistence pacifique et commençaient à éliminer les autres espèces animales et végétales, ainsi qu'à supplanter les hommes chasseurs-cueilleurs. Ainsi, les stratégies reproductrices vont se modifier. Les chasseurs-cueilleurs nomades devaient limiter les naissances pour ne pas surexploiter leurs ressources naturelles. Alors que les agriculteurs sédentaires ont besoin d'avoir beaucoup d'enfants pour cultiver la terre et en exploiter de nouvelles parties. La population humaine a commençé à croître ainsi que la population des animaux domestiques, au détriment des animaux sauvages.


D'après Langaney et al. 1992

Population humaine

19892000
Population mondiale
en
millions
4 9996 168

La diffusion de l'agriculture du Moyen-Orient vers les autres parties du monde a été le résultat de l'expansion géographique des agriculteurs eux-mêmes (Cavalli-Sforza 1997).

Cependant, il est possible que le regroupement de populations humaines et d'animaux sauvages domestiqués ait provoqué le développement d'épizootie chez ces populations animales et de zoonoses chez l'homme (maladies humaines d'origine animale dues à l'inadaptation du système immunitaire de l'homme). La tuberculose est un exemple de maladie qui a passé la barrière spécifique dès cette époque. Ces maladies ont limité, momentanément, chez l'homme la croissance démographique (Zammit 1989).

Dans les systèmes agraires qui se sont succédés, hommes et animaux domestiques ont ainsi constitué une sorte de "communauté mixte". Cette longue cohabitation a produit des normes qui ont permis de qualifier ce qu'était un bon chien, un bon attelage, un bon troupeau aussi bien qu'un bon éleveur.... Les animaux étaient mis à mort pour s'en nourrir, mais ils étaient l'objet de soins individualisés et attentifs.

La position des religions monothéistes sur la faune et la flore traduit cette révolution. Dans la Bible, la recommandation de Dieu aux hommes est claire : "Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la Terre et soumettez-là ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. Je vous donne toutes les herbes portant semences qui sont sur la surface de la terre, tous les arbres qui ont des fruits portant semence : ce sera votre nourriture. A toutes les bêtes sauvages, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui rampe sur la terre et qui est animé de vie, je donne pour nourriture toute la verdure des plantes (Genèse, 1(28-31). L'interprétation des ces lignes a eu des conséquences quant à l'évolution des écosystèmes et de la biodiversité : déforestation, lutte contre les fauves assimilés à l'image du diable...

La séparation entre les animaux sauvages/forêt (salvaticus, silvaticus) et les animaux domestiques/culture (doma, maison) s'affirme. La sacralisation des animaux sauvages est abandonné au profit des seuls animaux domestiques. Mais, le rôle sacré de ces derniers va se réduire : ils ne seront plus sacrifiés que de façon symbolique (en particulier dans la religion chrétienne). Les effectifs des animaux domestiques vont s'accroître parallèlement à celui de la population humaine. Ces deux phénomènes accélèrent la réduction des effectifs des animaux sauvages et même la disparition de certaines espèces.

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3.2.3. L'homme industriel - L'animal de compagnie / familier

Avec le développement de l'industrialisation, un nouveau mode de vie de l'homme s'est mis en place : l'urbanisation.

Urbanisation

Population de quelques agglomérations urbaines, en millions
180019001990
Paris0,543,910,9
New york0,084,221,8
Tokyo0,81,423,4

Les concentrations urbaines et hospitalières, le dramatique dénument sanitaire du tiers-monde, l'exacerbation du productivisme agricole, la multiplication des transhumances humaines et animales internationales et le partage des germes, qui les accompagne, sont grandement à l'origine actuelle de l'apparition de nouvelles maladies et le développement de nouvelles épidémies.
Cette industrialisation a touché aussi la production agricole et l'élevage. Les bêtes de somme en ville ou dans les usines étaient déja devenus des moyens de production du capitalisme naissant. C'est l'absence de précautions dans la fabrication des farines animales (non respect de l'animal) et l'homogénéisation des troupeaux de bovins qui sont à l'origine du développement de la maladie de "vache folle". De même, l'utilisation d'antibiotiques chez les animaux pour obtenir des gains de poids est liée à la progression des phénomènes de résistance des bactéries aux antibiotiques. Ainsi le réseau de surveillance de la résistance aux antibiotiques des bactéries pathogènes du CNEVA (Centre national d'études vétérinaires) ont permis de mettre en évidence une progression rapide de la résistance et multirésistance aux antibiotiques des souches de Salmonella typhimurium isolées chez l'animal et chez l'homme.

Une homogénéisation des troupeaux et leur fragilisation s'est mise en place, mettant en évidence la nécessité de préserver les ressources biologiques. Mais les modèles économiques dominants ne prennent en compte que les bénéfices (et les coûts) immédiats, or la préservation des ressources naturelles exige une planification à l'échelle des générations.

L'urbanisation provoque la mise en place d'un phénomène nouveau : l'animal de compagnie et l'animal familier.

L'animal de compagnie a des rôles limités : être là, paraître, être contraint et subordonné aux exigences du maître (Bonduelle & Joublin 1995). Le commerce d'animaux vivants est important, que ce soit comme animaux d'agrément, ou pour les zoos, les aquariums et les travaux de recherche, et concerne de nombreuses espèces sauvages.

Exemples du marché de la vie sauvage
OrganismesNombre d'individus
commercialisés
chaque année
Primates50 000
Oiseaux5 000 000
Tortues3 000 000
Poissons600 000 000
Cactus8 000 000
Orchidés9 000 000
Source : Traffic-USA, 1992 in Lévêque 1997

Cela a entraîné des prélévements importants et des déplacements d'animaux sauvages, qui, d'une part, mettent en danger la survie de certaines espèces et détruisent les ressources naturelles des pays d'origine et, d'autre part, qui multiplient les risques d'introductions involontaires de ces espèces aux conséquences imprévisibles pour les milieux autochtones ainsi que les risques de dissémination de maladies nouvelles. Le commerce de la faune sauvage a été réglementé par la Convention de Washington dès 1973.

Espèces menacées dans le monde
Groupes menacésEspèces en dangerEspèces vulnérablesEspèes raresIndéterminésTotal
Mammifères1771998968533
Oiseaux188241257176562
Reptiles47887943257
Amphibiens32325514133
Poissons158226246304934
Invertébrés5827024229412 647
Plantes3 6325 68711 4855 30226 106

Ce trafic porte sur 350 millions d'animaux par an et réprésente un flux financier de l'ordre de 100 milliards de francs. Ce serait le troisième, en importance, après celui de la drogue et des armes (Le Monde, 3 fev. 1997).

L'animal familier est considéré comme faisant partie de la famille au sein de laquelle il vit, et donc comme un être qui accepte, établit et développe une relation avec l'Homme, sans y être contraint. Ce phénomène est notable dans la société française, avec un taux de possession par habitant parmi les plus élevés du monde (animaux présents dans 51,9 % des foyers).

Enquête sur les animaux de compagnie en France, INSEE 1991
Foyers possesseurs et catégories socio-profossionnelles
La possession ne dépendrait pas directement du revenu.
Foyers possesseurs et taille de la famille
Nombre de personnes
par famille
1234>5
Taux de possession35 %53 %59 %68 %75 %
Foyers possesseurs et sexe / âge
  • Peu de différences liées au sexe
  • Le taux le plus fort de possession se trouve entre 35 - 54 ans et non chez les personnes âgées.
  • Motivation de la possession
    ordre décroissant
    Attentes avouéesExplications sociologiques
    Amour des animauxLien avec la nature
    Besoin de compagnieRecherche de sécurité et de bien-être
    UtilitéVecteur de communication
    Faire plaisir aux enfantsEléments ludique et divertissant

    In Bonduelle & Joublin 1995

    Nombre et répartition des animaux de compagnie en France, 1993
    Population animale
    en millions
    Foyers avec au moins
    un animal
    Nombre moyen d'animaux
    par foyer
    Chiens7,829,11,28
    Chats8,225,11,55
    Oiseaux6,27,04,25
    Poissons18,88,111
    Rongeur1,33,8
    Total42,3
    Foyers possesseurs et localisation
    < 2 000 h.2 000 h. <<20 000 h.20 000 << 100 000 h.> 100 000 h.
    Chiens38,718,511,922,4
    Chats35,416,611,523,7

    Enquête SOFRES, effectuée sur métascope, échantillon représentatif de 20 000 foyers, par voie postale, octobre 1993, France.

    L'animal familier participe à l'homéostasie familiale et fait ainsi partie du biotope de l'espèce humaine, ce qui modifie notre perception de l'animal. Dans le milieu urbain où le contact avec la majorité des animaux s'est perdu, la frontière entre l'humain et les animaux devient floue. Les urbains entretiennent des relations quasi familiales avec leur animaux de compagnie, qui deviennent leur modèle animal. Il en résulte une humanisation de certains animaux, qui peut s'accompagner, en miroir d'une dévalorisation de certains hommes, source de confusion des statuts (Brisebarre 1995).

    La concentration urbaine des populations humaines a introduit de nouveaux rapports entre l'homme et l'animal. Pour l'urbain, l'animal sauvage a perdu son caractère de dangerosité et mérite d'être protégé ; l'animal domestique, moyen de production, a définitivement perdu son caractère sacré ; par contre, l'animal de compagnie et l'animal familier humanisés deviennent le modèle principal d'animal.

    3.2.4. L'homme futur - L'animal transgénique cloné?

    Comment vont-évoluer les rapports homme-animal dans le futur? La tendance actuelle à utiliser des animaux transgéniques clonés va-t-elle modifier ces rapports? En effet, chez ces animaux sont introduits des gènes d'une autre espèce, le plus souvent de l'espèce humaine. Ils peuvent ainsi soit sécréter des produits "biopharmaceutiques" (insuline, anti-corps monoclonaux, hormone de croissance, vaccins...), soit des tissus et des organes qui pourront être utilisés pour la chirurgie (xénogreffes). Une enquête menée en 1996 par la Commission Européenne montrait que la population humaine jugeait cette technologie à la fois dangereuse et moralement condamnable. Or, si le développement de la production de protéines thérapeutiques par des plantes ou des bactéries pourrait dans l'avenir réduire le recours à la biopharmaceutique animale, il n'en va pas de même pour les xénotransplantations.

    Mais surtout, nous disposons de la maîtrise des "particules élémentaires" du vivant (les gènes que l’on peut conserver, multiplier, modifier, voire synthétiser) et de la maîtrise de la génération (possibilité de reproduire un individu performant) qui nous posent deux questions inédites : -À qui appartient le vivant ? Patrimoine commun et inaliénable de l’humanité ou propriété exclusive de quelques individus. - Jusqu’où peut-on modifier le vivant ? Quelles limites à la création d’êtres vivants possédant des caractéristiques que l’évolution naturelle n’avait que peu ou pas de chance de leur conférer.



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    Ramousse

    Table des matières1. Introduction
    2. Ethique 3. Animal / Animaux
    4. Expérimentation animale et Vivisection5. Animal de laboratoire
    6. Animal : être sensible7. Le modèle comportemental
    8. Statut juridique de l'animal9. Conclusion