ETHIQUE ET EXPERIMENTATION ANIMALE


Citation : Ramousse R. 1996. Ethique et expérimentation animale. [En ligne] Dernière mise à jour sept. 2002. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/index.html



Glossaire et compléments

Bernard Claude
Physiologiste français (Saint-Julien, Rhône,1813 - Paris, 1878). Il fut le fondateur de la médecine expérimentale. Assistant de Magendie au Collège de France, il lui succéda à la chaire de médecine expérimentale au Collège de France (1855). Il accumula une grande partie des connaissances sur les processus digestifs et vasomoteurs : rôle du suc gastrique (1843) et du suc pancréatique (1849). Il mit en évidence l'action du curare sur la jonction neuromusculairevers 1850, presque simulatnément avec Kölliker. Il découvrit la fonction glycogénique du foie (1853) et isola le glycogène. Notion d'homéostasie ou constance du milieu intérieur maintenue par les processus vitaux. Son Introduction à l'étude de la médecine expérimentale (Paris, Baillère, 1865) est un exposé classique de la méthode expérimentale. La philosophie de C. Bernard est caractérisée par la notion d'émergence.
Membre de la Société royale de Londres et de l'Académie des sciences de Berlin en 1869.
Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux, 1878.
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Notion de bien être ou confort animal

Depuis quelques années, le législateur a pris en compte le "bien-être" des animaux soumis à l'élevage intensif ou à l'expérimentation, des animaux familiers et plus rarement, des animaux sauvages. Les attitudes de l'homme vis à vis des animaux sont très variables, allant d'une supériorité totale de l'homme sur l'animal à celle considérant la continuité homme-animal.
Dans le premier cas, chaque fois qu'il y a conflit d'intérêt entre l'homme et l'animal, celui de l'homme prime tous les autres. Dans le deuxième cas, malgré les différences qui peuvent exister entre l'homme et l'animal, toutes ces créatures partagent la capacité de souffrir et de ressentir la douleur et l'homme doit prendre en compte le bien-être des animaux. Ce souci ne doit pas être réduit à de la sentimentalité car il y a souvent conjonction entre les intérêts de l'homme et de l'animal (les animaux domestiques en bonne santé produisent mieux et plus ; les animaux sauvages participent au maintien des équilibres environnementaux). La protection de l'animal s'est développée au 19ème et 20ème siècles. En particulier, en Angleterre fut fondée la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals en 1824.
II semble difficile de donner une définition scientifique précise à cette notion de bien-être des animaux, qui est à l'intersection de deux domaines. L'un, constitué par l'éthique, la morale et la philosophie, s'interroge sur le bien-être auquel a droit l'animal. Le second repose sur l'histoire naturelle, en particulier sur la connaissance du comportement des espèces et de leurs relations avec l'environnement, et intègre des approches variées comme la psychologie, la physiologie, la médecine vétérinaire et l'éthologie (Fox et al., 1984-1985).
Dans le cadre de l'approche éthologique de cette notion, il est possible d'utiliser comme définition de travail celle de Hughes (1976) : le bien-être est "un état de parfaite santé physique et mentale où l'animal est en complète harmonie avec son environnement", qui insiste, au-delà des besoins biologiques élémentaires, sur le besoin de sécurité (recherche de familiarité et de stabilité), du besoin d'exercer une certaine maîtrise sur l'environnement, du besoin d'appartenir à un groupe. L'éthologie peut participer à l'évaluation du niveau de bien-être des animaux étudiés, en établissant le répertoire des comportements caractéristiques d'une espèce ainsi que les conditions de milieu nécessaires à l'expression de ces comportements. L'étude de populations d'animaux sauvages dans leur milieu naturel permet d'établir de tels catalogues. Mais le milieu naturel est soumis à des fluctuations plus ou moins importantes et surtout plus ou moins prévisibles. Quelle est alors la situation idéale de référence? De plus, peut-on extrapoler à partir de résultats obtenus avec des individus sauvages, aux animaux domestiqués que sont, le plus souvent, les animaux soumis à l'expérimentation animale? Enfin, le bien-être ne peut se concevoir à titre permanent.
II faut donc préciser le minimum de bien-être auquel les animaux ont droit. La recherche des critères permettant l'évaluation quantitative de la notion de bien-être s'est développée tout particulièrement chez les animaux de ferme mais reste encore trop souvent balbutiante ou inexistante chez les animaux élevés en vue d'expérimentation animale. Des catalogues d'indicateurs négatifs du bien-être, comme le nombre, la fréquence, la durée et l'intensité de canevas comportementaux indicatifs d'une perturbation ont été établi :
- activités stéréotypées de va et vient le long des parois d'une cage, balancements ;
- des activités à vide : mâchonnement sans aliments ;
- des comportements pathologiques : exagération du léchage de différentes parties du corps entraînant des blessures (veaux séparés de leurs mères. Ce comportement peut être réduit par la présence de tétines artificielles) ; morsure de congénères (la fréquence des morsures de la queue chez les cochons peut être diminuée par la présence de paille sur le sol) ; becquetage de plumes pour la volaille (restreint par un apport de fibres dans la nourriture) ; des comportements de conflits (exagération des relations hiérarchiques du fait du confinement spatial et de la surpopulation) ; cannibalisme (ces deux derniers comportements sont souvent liés à la méconnaissance des relations sociales du groupe) ; rejet des jeunes; inadaptation du comportement sexuel.... Ces indicateurs mettent en évidence une diminution du bien-être des animaux, mais leur absence n'est pas suffisante, pour autant, pour affirmer que les animaux sont dans des conditions de bien-être. Par contre, les animaux expriment positivement le bien-être par leur durée de vie et des comportements entraînant le succès reproducteur, ou tels que des vocalisations et mimiques (attention pour ces dernières à l'anthropomorphisme. Ainsi, l'un des premiers chimpanzés envoyés dans l'espace, présentait à son retour un rictus qui a été interprété comme un large sourire, alors que cette expression faciale est une expression de peur chez les chimpanzés) des comportements sociaux de reconnaissance et de confort (toilettage mutuel), des préférences. L'absence ou la rareté de ces comportements est un indice appréciable que le bien-être est contrarié, même en l'absence d'indices négatifs.
Il ne faut pas oublier que les bonnes intentions humaines peuvent entraîner des désagréments importants aux animaux maintenus en captivité. Ainsi, le nettoyage régulier de la cage d'un animal modifie de façon drastique son environnement. Le lémurien, Nycticebus coucang, imprègne sa cage d'urine, celle-ci lui procurant ses marques odorantes. Aussi, après chaque nettoyage de sa cage, il la rend à nouveau habitable en buvant de grandes quantités d'eau et en arrosant d'urine sa cage. La destruction des marquages odorantes place l'animal dans un milieu non familier, source de troubles pour l'animal.
Mais ces descriptions et caractérisations du comportement moyen des individus d'une espèce restent normatives et ne prennent pas en compte la richesse des différences interindividuelles du comportement. La prise en compte de cette dernière nécessite une bonne connaissance individuelle, ce qui n'est plus possible dans les élevages industriels.
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Biocénose

Flore et faune formant au sein d'un biotope déterminé une communauté.
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Biotope

Grec bios, vie et topos, lieu. Milieu naturel dont dépend les organismes vivants.
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Biogéochimie isotopique

Science qui traite de la répartition des différents isotopes des constituats de la matière vivante.
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Biosphère

Ensemble de la flore et de la faune. Elle pourrait être le principal facteur de régulation du climat terrestre hypothèse de Gaïa. Mais certains pensent que le cycle carbone-silicate assure à lui seul l'entretien du climat terrestre.
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Bison bonasus

Bison d'Europe. Existent dans le parc de Margeride.
Bison priscus
Espèce fossile, proche du bison d'Europe, chassée en Europe par les hommes du Magdalénien et représenté dans les grottes pariétales.
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Bonobos

Chimpanzé pygmé (Pan paniscus), proche du chimpanzé commun, vivant dans les forêts inondées du Zaïre. En raison de ses membres inférieurs relativement longs et de son anatomie gracile, cette espèce est considérée comme ressemblant le plus à l'ancêtre commun des hommes et des anthropoïdes non humains. En particulier, la vie sexuelle des Bonobos est plus proche de celle de l'homme que de celle du chimpanzé commun.
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Bouvreuil pivoine

Pyrrhula pyrrhula. Fringille qui nourrit essentiellement ses poussins avec des graines. Appenins (Italie) dans les bosquets de hêtres.
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Table des matières1. Introduction
2. Ethique 3. Animal / Animaux
4. Expérimentation animale et Vivisection5. Animal de laboratoire
6. Animal : être sensible7. Le modèle comportemental
8. Statut juridique de l'animal9. Conclusion


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