ETHIQUE ET EXPERIMENTATION ANIMALE


Citation : Ramousse R. 1996. Ethique et expérimentation animale. [En ligne] Dernière mise à jour sept. 2002. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/index.html

Glossaire et compléments

utilitarisme ou antispécisme
ou mouvement de libération animale. L'homme n'est pas le seul sujet de droit, mais tous les êtres susceptibles d'éprouver du plaisir et de la peine (critère moral). Le droit des animaux n'est qu'une extension logique des droits de l'homme. J. Bentham, H. Salt et P. Singer ont été ou sont des défenseurs de cette thèse.
Cahiers antispécistes. Reflexion et action pour l'égalité animale. (anciennement «Cahiers antispécistes lyonnais»). Depuis 1991. http://www.multimania.com/antispe/
retour

Principe de base de l'antispécisme 1995
Fédération antispéciste

Préambule
Une question primordiale à propos de nos actes et de leurs conséquences est : Qui prendre en compte lorsqu'on agit, comment et selon quels critères?
De la réponse apportée à cette question éthique fondamentale découlent des conséquences politiques. Nous soutenons en toute logique que la condition pour qu'un être puisse détenir des droits moraux est la possession d'intérêts.
Un être possède des intérêts quand il peut éprouver des sensations de bien-être et de mal-être. Cette expression doit être comprise comme se référant aux perceptions de plaisir et de douleur, au fait de se sentir en bonne forme ou déprimée, ou encore satisfait ou frustré, et aux nombreuses autres sensations qui contribuent positivement ou négativement aux plaisirs, aux jouissances et aux satisfactions que peut apporter l'existence. Nous exprimons le fait de présenter ces caractères par l'expression : capacité sensible, et nous nommons ceux qui les présentent : êtres sensibles. Dans l'état actuel de nos connaissances, les seuls êtres sensibles sont des animaux.

1. Tous les êtres sensibles ont un intérêt majeur à connaître le plus de satisfactions possibles, à ne souffrir ni physiquement, ni psychiquement, à ne pas être tués.

2. Une éthique pertinente doit, d'une part prendre en considération tous les êtres concernés, d'autre part le faire au vu de leurs intérêts. Lorsque ces intérêts sont semblables, il est illogique et arbitraire de ne pas traiter les individus de la même manière, en prétextant quelque différence que ce soit, réelle ou imaginaire, si elle n'a pas de lien logique avec ce qu'elle est censée justifier. En cas de conflits d'intérêt, l'équité exige de ne mettre en balance que l'importance de ces intérêts pour leurs possesseurs, indépendamment du groupe d'appartenance de ceux-ci.

3. Le principe d'égalité de prise en compte des intérêts est relativement reconnu, sinon toujours appliqué, en ce qui concerne les humains. Par contre, jusqu'à présent les non-humains ont été généralement exclus de la sphère de considération morale. Le mouvement antispéciste s'oppose aux pratiques consistant à ne prendre en compte, ou à moins prendre en compte, les intérêts des non-humains au profit des humains.

4. L'antispécisme ne se situe pas dans une optique naturaliste ou mystique : il attribue une valeur morale aux êtres sensibles, et non à un ordre naturel, aux écosystèmes, aux espèces, ou à la vie avec un grand V. Il se distingue de la défense animale qui ne s'intéresse qu'à l'amélioration des conditions d'exploitation des non-humains, sans critiquer la cause réelle de cette exploitation : leur statut d'êtres dont les intérêts sont considérés comme inférieurs. A la différence des antivivisectionnites, il ne fonde pas son refus de l'expérimentation animale sur des questions de méthodologie scientifique, mais sur une argumentation éthique.

5. Le mouvement antispéciste doit principalement se prononcer sur des rapports entre groupes et individus qui sont des rapports de force et bien souvent d'oppression. L'analyse et la transformation de ces rapports relèvent du domaine politique. Il ne s'agit donc pas seulement de vivre individuellement nos idées, mais aussi de porter la question antispéciste sur la place publique afin de transformer la société. En toute logique, le mouvement antispéciste s'inscrit dans la continuité des luttes antiracistes, antisexistes (anti-homophobes, etc.), anti-âgistes...
La lutte pour une prise en compte égale des intérêts de tous les êtres sensibles est donc, tout comme les autres luttes citées, une lutte à la fois culturelle, sociale, et fondamentalement politique. La Fédération antispéciste se donne donc pour tâche d'agir politiquement pour l'abolition de la domination sur les êtres sensibles non-humains, et en vue de l'égale prise en considération des intérêts de chacun.
retour

Charte mondiale des étudiants pour une science et une biologie sans violence
Proclamé à l'Hôtel de Ville de Bruxelles le 11 septembre 1981.

1. En tant qu'étudiant, il me sera reconnu le droit et la possibilité d'exercer une science n'impliquant aucune violence.

2. Ce choix me sera rendu possible matériellement, intellectuellement et moralement.

3. J'aurai aussi droit à la clause de conscience pour refuser les pratiques expérimentales violentes qui me seraient imposées et qui seraient en infraction avec la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Déclaration universelle des droits de l'animal.

4. On ne pourra exercer sur moi, dans un établissement d'enseignement, des actions disciplinaires ou administratives parce que j'aurais invoqué cette clause de conscience.

5. Il me sera reconnu le droit d'objecter contre les applications violentes de la science où l'on tendrait à m'impliquer.

6. J'agirai avec dignité dans ma revendication du droit à l'étude et à l'exercice d'une science non violente.

7. J'invoquerai la présente Charte contre les pratiques expérimentales violentes sur l'homme ou l'animal, qui me seraient imposées par mes études ou ma profession.

8. Je défendrai et diffuserai l'esprit de cette Charte pour que la science soit une démarche de compréhension, de sympathie et de paix nouée avec l'humanité, l'animal et la nature.
retour

Vaucanson de Jacques

Ingénieur mécanicien français (Grenoble, 1709 - Paris, 1782). Il réalisa des automates pour tenter "d'obtenir l'intelligence expérimentale d'un mécanisme biologique", susceptibles de contribuerau progrès de la médecine. Il existe des rouages communs à tous les niveaux de complexité. il réalisa des automates célèbres (le Joueur de flûte traversière, 1737; le Joueur de tambourin et le Canard, 1738. Il imagina de nombreuses machines : pompe pour élever les eaux, premier métier à tisser entièrement automatique, le tour à charioter et une perceuse.retour
retour

végétaux

Les végétaux sont autotrophes. Ils utilisent directement l'énergie lumineuse et des molécules élémentaires pour se construire et se maintenir en vie.
Les végétaux présente une sensibilité. Ainsi, les plantes captent la lumière à l'aide de cinq "phytochromes" sensibles au rouge (de 600 à 750 nanomètres) qui les informent de la luminosité. Le phytochrome A intervient quand les graines germées sortent de terre et passent d'un mode de vie héterotrophe à un mode de vie photolitotrophe (dépendant de la lumière). Le phytochrome B permet aux plantes d'échapper à l'ombre des végétaux concurents. Les protéines cryptochromes 1 et 2, sensibles au bleu-vert visible à l'oeil nu (500 nanomètres) et à l'ultraviolet A (320 nanomètres), permettent aux plantes de savoir s'il fait jour ou nuit, comment est la lumière, d'où elle vient.... Le cryptochrome 2 permet aux plantes d'évaluer la durée du jour et de stopper leur croissance pour fleurir.
Les plantes "goutent" le sol afin de repérer les endroits où il y a des nitrates et des sels d'ammonium à consommer. Un gène essentiel à la détection des nitrates a été identifié par Forde et Zhang. Une enzyme découverte à la surface des racines permet aux plantes de capter l'ATP (adénosine triphosphate), puis de l'utiliser. Les feuilles de maïs, de betterave, et de coton repérent dans la salive des chenilles du papillon de nuit Spodoptera exigua, qui les agressent, une substance la volicitine. En réponse, les feuilles secrètent des produits volatils qui attirent les guêpes femelles parasitaires (Cotesia marginiventris) lesquelles pondent dans les chenilles des oeufs qui les tuent en éclosant (J. Tumlison 1997).
Les plantes bléssées libèrent une substance volatile qui est perçue par les plantes voisines qui produisent alors des substances chimiques destinées soit à repousser les insectes soit à attirer leurs prédateurs.
Le toucher spécifique à certaines plantes (Dionaea muscipula, la dionée ; Mimosa pudica, le mimosa) n'est que l'amplification d'une qualité commune à toutes, qui leur permet de résister aux effets du vent. Suite à une stimulation par le vent, les vacuoles du maïs déversent en un dixième de seconde des ions calcium dans le liquide cellulaire. Cet afflux de calcium stimule les gènes associés au renforcement de la membrane cellulaire.
Le son chez certaines plantes favorise la croissance et la germination en produisant une hormone participant à l'élongation des racines et à la germination des graines (Jaffe).
retour

Vertébrés

Organismes possédant une colonne vertébrale, constituée de vertèbres cartilagineuses ou osseuses et formant un embranchement.
Six classes :
  • Agnathes ou Cyclostomes.
  • Poissons.
  • Amphibiens ou batraciens.
    Ordre des Urodèles (Pleurodèle, Axolotl),
    Ordre des Anoures (Xénope).

  • Reptiles.
  • Oiseaux :
    Ordre des Galliformes (Caille).

  • Mammifères :
    Ordre des Carnivores (Chien, Chat)
    Ordre des Lagomorphes (Lapin)
    Ordre des Rongeurs (Rat, Souris, Hamster, Cobaye)
    Ordre des Primates (Babouins, Macaques, Marmoset).

  • D'après Grassé
    La place des espèces citées dans le premier arrêté d'application (19/04/1988) du décret (87.848) est indiquée.
    retour

    zoonoses

    Toutes les maladies (infectieuses ou parasitaires) qui se transforment spontanément des animaux à l'homme et réciproquement. Définition de l'OMS 1952.
    En 1988, 150 des 200 maladies contagieuses animales connues se transmettent à l'homme.
    La fréquence des zoonoses se révèle très variable selon les pays ou les régions.
    La rage est mortelle ; la fièvre jaune, la psittacose, les MEM américaines, l'échinoccose alvéolaire, engendrent une forte mortalité ; la plupart des provoquent des affections sérieuses avec parfois des séquelles graves (tuberculose, tberculose, brucellose,....) ; d'autres (fièvre aphteuse, pseudopeste aviaire, téniasis, teignes....) se révèlent bénignes et facilement curables.
    Lorsque le sol joue le rôle de réservoir vis-à-vis de l'animal, les zoonoses sont assuréses d'une existence quasi illimitée (foyers de peste, champs dans le charbon).
    Il existe un réseau de surveillance épidémiologique tant chez l'animal que chez l'homme, bénéficiant d'une coordination d'une coopération internationale (OMS, FAO, OIE).
    Zoonoses bactériennes
    La plupart des genres de bactéries sont impliquées : Cocci, Bacilles, Spirochètes, Rickettsies, Chlamydia...
    Zoonoses virales
    Différentes familles (ADN, ARN).
    Zoonoses parasitaires
    Protozoaires, Helminthes, Acariens (Gale), Insectes (Myiases).
    Zoonoses mycosiques
    Champignons microscopiques, Dermatophytes (teignes), Aspergillus, Levures....
    Cyclozoonoses
    Les modalités de contamination des zoonoses nécessitent le passage de l'agent infectieux sur plusieurs hôtes animaux vertébrés. Echinococcose.
    Métazoonose ou Pherozoonoses
    Les modalités de contamination font intervenir un arthropode vecteur.
    Peste (puces), Borrélioses (Tiques), Rickettsioses (puces-tiques), Arboviroses : Fièvre jaune, MEN virales (moustiques), Encéphalites VE (tiques), Leichmaniose (Phlebotomes), Filarioses (moustiques), Trypanosomiases (glossines, triatomes).
    Saprozoonose
    Les modalités de la contamination implique un stade saprophytique dans le milieu extérieur. Listeriose, mélioïdose, Toxocarose, Strongylose.
    Sapro-métazoonose
    Les modalités de la contamination implique un invertébré (limnée) et un stade saprophytique dans le milieu (cresson, pissenlit, mâche). Fasciolose.
    retour

    Table des matières1. Introduction
    2. Ethique 3. Animal / Animaux
    4. Expérimentation animale et Vivisection5. Animal de laboratoire
    6. Animal : être sensible7. Le modèle comportemental
    8. Statut juridique de l'animal9. Conclusion


    Questions, suggestions, critiques, informations complémentaires, envoyez un message :
    Ramousse